«Laisses-moi, je suis trop énervée aujourd’hui ! il est 16 h et je n’ai encore rien fait ! Wallahi ma sœur, j’ ai eu une journée dégueulasse, je n’ai pas de bonne, j’avais une course sur Bamako et je n’ai même pas fini, et voilà que je suis obligée de retourner à Samè pour aller faire le Sunakari (repas pour la rupture du jeûne) de mon mari. Celui-ci est vraiment méchant. Il refuse que je cuisine très tôt le matin, chose que j’aurais pu faire et conserver dans une tasse thermos», une conversation monotone qu’avait enclenchée une passagère d’une sotrama en partance sur Kati. La dame semblait excédée contre l’apprenti chauffeur qui lui demandait juste ses frais de transport.
« Je suis à la recherche d’une bonne juste pour passer le Ramadan, même s’il s’agit d’une femmelette avec un enfant, chose que je ne fais jamais fait . J’aurai moins à parler, les enfants d’aujourd’hui n’aiment plus travailler, au moins quand je sors l’argent, mon travail est fait sans que j’aie à crier », se plaint Mariam, une femme au foyer. Cette autre dame très portée sur l’ordre au sein de son foyer semble désormais indifférente aux piles de vaisselles sales qui s’entassent dans sa cuisine et la poussière déposée sur ses meubles du salon.
Pourtant, entre les aide-ménagères et les maîtresses de maison, il existe une ‘relation assez spéciale’, bien que dépendantes les unes des autres, elles parviennent pourtant difficilement à passer ensemble 24h sans accrochage. Nombreuses sont les maîtresses de maison à se plaindre de la paresse et de l’indiscipline de leur aide : « Elles ne mesurent pas la chance qu’elles ont ! Elles sont nourries, hébergées et payées à la fin du mois alors qu’en réalité elles ne foutent rien … » des propos prononcés par des milliers de femmes à Bamako pour parler de leur employée de maison.
Rencontrer une femme de nos jours, juste après les salamalecs, d’une voix pleurnicharde, elle vous expose ses problèmes liés au manque de main secourable « d’une bonne » dans son foyer. Toutes les conversations entre les femmes sont orientées vers cette soudaine « pénurie » de bonnes ; entre les plaintes et les jérémiades, chacune semble oublier ces phrases acerbes jetées un jour au visage de son aide : « si tu ne fais pas mon travail correctement, fais tes bagages et prend la porte. Je te remplacerai facilement ….».
A chacune de ses erreurs, l’aide-ménagère est menacée de renvoi sans salaire par sa maîtresse de maison qui, sûre de pouvoir vite la remplacer, ne prend point de gants pour lui prouver sa supériorité. Seulement, en cette période où les services d’une aide-ménagère sont devenus denrées rares, plus d’une commence à mettre de l’eau dans son vin ! La situation de nombreuses femmes, notamment chez les femmes actives, est presque hilarante. S’il était ignoré que « ces bonnes » constituaient une aide précieuse dans la bonne gestion des foyers, que grâce à elles les repas étaient toujours fin prêts à l’heure, que l’aspect d’éternelle propreté des maisons étaient toujours assuré et que chaque course était effectuée à temps, etc., de nos jours chaque femme semble avoir compris avec le reste des membres du foyer que la présence d’une « bonne » est presque un facteur indéniable à la cohésion au sein des foyers.
Pendant le mois de Carême, les travaux domestiques doublent de volume, et sans une main secourable, la vie active étant, rare est la femme qui parvient de nos jours à joindre les deux bouts sans embûches, tant au niveau des foyers qu’en lieu de travail.
En effet, elles sont nombreuses à peiner pour maintenir le rythme entre se réveiller aux coups de 3h du matin, s’occuper du repas de ceux qui observent le jeûne, s’occuper du petit déjeuner, du déjeuner des enfants et des non -jeûneurs, faire le ménage et enfin se rendre à temps sur son lieu de travail, la peine est lourde pour la maîtresse de maison. Outre ce planning accablant pour la femme, elle est contrainte à effectuer une course contre la montre pour vite rentrer vers 16 h pour les préparatifs de la rupture du jeûne.
Encore et encore, le rythme de labeur continue de plus belle sans répit, sans compter qu’en bonne croyante, elle se doit de suivre les Nafila (surérogatoires) du saint mois.
Ces tâches qui constituent le quotidien de la maîtresse de maison sont allégées en grande partie avec l’aide d’une domestique à qui la plupart des femmes délèguent leurs besoins. Et sans la présence d’une aide-ménagère, très vite le surplus de travail paraît évident tant pour la femme que pour l’époux. Qui parfois rentre en grogne contre son épouse pour un service qui tarde à venir.
Pour rendre à César ce qui lui appartient, force est de reconnaître que les aide-ménagères constituent un pilier important dans la bonne gestion des foyers, qu’ elles contribuent au bon maintien de l’entente au sein des couples et permettent à la maîtresse de maison de pouvoir bien évoluer dans son secteur d’activités et de bien se maintenir en bonne santé.
Khadydiatou SANOGO
Les femmes de maintenant ne savent que préparer les mariage simule ou autres chose pour ce faire voir le travail ménagère c pour les bonne
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