Les chiffres fournis par leurs différents délégués dans les différents bureaux de vote, fondent aujourd’hui les candidats de la plateforme Fdr/Adr, à dire qu’aucun candidat à l’élection présidentielle du 28 juillet dernier n’a réuni à lui seul 50% des suffrages exprimés. Ce qui, selon Soumaila Cissé, Modibo Sidibé, Dramane Dembélé et Jeamille Bittar, ouvre inéluctablement la voie à la tenue d’un second tour.
Le lundi, le lendemain de l’élection, quatre candidats à la présidentielle (Soumaila Cissé, Modibo Sidibé, Dramane Dembélé et Jeamille Bittar) tous signataires de la plateforme Fdr/Adr, se sont retrouvés en réunion d’urgence dans les locaux de l’Adema Pasj. Ils ont tous réaffirmé leur appartenance à la plateforme signée avant le scrutin. Puis, les quatre candidats ont animé un point de presse. Ils ont salué la volonté exprimée par le peuple malien qui a tenu, à travers sa grande mobilisation lors du scrutin, à participer au processus de sortie de la crise…. D’une même voix, les candidats de la plateforme se sont insurgés contre ce qu’ils qualifient de tentative visant à détourner le vote des Maliens au profit d’un candidat donné vainqueur avant même la centralisation des résultats et la disponibilité des premières tendances. Aussi, dans sa déclaration, les responsables du Frd ont levé toute équivoque : le Fdr est un front anti putsch et non un front anti IBK. Les quatre candidats ont dénoncé les manifestations de rue à Bamako et qui sont en contradiction avec l’engagement pris par chacun des candidats en signant le code d’éthique et de bonne conduite.
«Le FDR met en garde ceux qui, à l’intérieur et à l’extérieur, tentent de proclamer un candidat dès le 1er tour. Au mépris de la volonté du peuple. Ils seront comptables des conséquences de leur aveuglement … », indique la déclaration qui dénonce également «les dysfonctionnements, ratées et les couacs qui ont empêché des centaines de milliers de maliens de prendre part au choix du prochain président de la République».
Le Président de la plateforme Fdr/Adr, Ibrahima N’Diaye a mis en garde contre les conséquences de la circulation de chiffres donnés sans que leur origine soit connue.
Ce qui, dira Iba, vient confirmer les craintes exprimées depuis plusieurs jours par le Fdr qui n’a de cesse attirer l’attention de l’opinion sur la portée grave que pouvait avoir «certaines déclarations peu responsables».
Conforme à un scénario
Les candidats se sont prêté questions des journalistes. Précisément sur les origines d’un document (anonyme) qui prévoit un scénario destiné à favoriser un candidat. Un document qui aurait largement fait le tour de la capitale. Pour Soumaila Cissé, le scénario prévu par le dit document est celui qui est entrain de se dérouler actuellement. Et il vise à proclamer un candidat vainqueur dès le 1er tour.
Sur la guerre des chiffres en cours depuis la nuit du scrutin, Soumaila précise : «Il n’y a pas de guerre des chiffres. On est à une phase où il est bon de rester serein. Nous sortons d’une crise grave. Au sortir de cette crise nous ne souhaitons pas une nouvelle». M Cissé, ajoute : «On a des chiffres ; d’autres ont les leurs. Nous connaissons les forces politiques de ce pays depuis 1992. Ce qui est constant, c’est qu’un 2è tour est inéluctable».
Le candidat de l’URD a dénié toute crédibilité aux chiffres donnés sur les ondes de cette radio (privée) qui, sur la centaine que compte le pays, est (curieusement) la seule qui ait pu rassembler (la même nuit) les chiffres de tous les bureaux. Pour Soumaila Cissé, la période de l’hivernage et l’immensité du territoire, sont des facteurs qui font qu’il est techniquement impossible de rassembler les résultats le soir même de l’élection. «Il n’y a eu au Mali aucune élection présidentielle où les résultats ont été proclamés 2h de temps après», a précisé le candidat. Modibo Sidibé (candidat des FARE) a salué le climat apaisé qui a prévalu jusque là. Il a souhaité que le même comportement soit observé par les différents candidats jusqu’à la proclamation des résultats qui, précise t-il, est du seul ressort des autorités compétentes.
Oumar Diamoye