Rentrée judiciaire 2013-2014 : Le jeu démocratique en débat

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    La rentrée judiciaire pour l’année 2013-2014 a eu lieu,  jeudi 7 novembre 2013, conformément aux dispositions constitutionnelles. Ouvert sous le thème de : «Pouvoir et contre-pouvoir en démocratie», ce retour dans les cours et tribunaux a permis d’aborder les questions relatives à l’organisation du pouvoir, mais aussi ses relations avec son environnement dans le système démocratique.

    Nouhoum Tapily, président de la Cour Suprême
    Nouhoum Tapily, président de la Cour Suprême

    L’événement a réuni autour de la famille judiciaire un parterre de personnalités, au nombre desquelles des membres du Gouvernement, le Corps diplomatique,  des Présidents des institutions, entre autres. La cérémonie qui s’est déroulée au Cicb était placée sous la présidence du chef de l’Etat et président du Conseil supérieur de la magistrature, Ibrahim Boubacar Keïta.

    L’ouverture de cette rentrée solennelle a été marquée par la prestation de serment de deux magistrats. Il s’agit notamment de Bakary Coulibaly et de Cheick Mohamed Lamine Koné, tous deux nommés respectivement, Conseiller à la section des comptes et Avocat général près la Cour suprême.

    A cette audience solennelle, plusieurs plaidoyers ont rappelés les relations entre le pouvoir et le contre-pouvoir, formé notamment par la presse, les réseaux sociaux et les syndicats. Une cohabitation est, selon les intervenants, indispensable pour la gestion du pouvoir et l’application d’une bonne démocratie.
    Abordant le thème de la rentrée judiciaire, le président de la Cour suprême, Nouhoum Tapily, et le Procureur général, Mahamadou Bouaré, ont tour à tour indiqué que les contre-pouvoirs doivent jouer leur rôle, car ils sont vitaux pour le bon exercice de la démocratie. A en croire Mahamadou Bouaré, Procureur général près la Cour suprême, «au Mali comme dans les autres pays, en ce temps de globalisation, les intérêts sont contradictoires. Les lobbies ou groupes d’intérêts socioprofessionnels, les syndicats, la société civile, les ONG et la presse qui sont des contre-pouvoirs sont si avisés, si alertes et si puissants qu’il faut en fasse d’eux un pouvoir légitime et fort. Cette architecture d’équilibre est essentielle pour éviter l’arbitraire et contenir l’excès de part et d’autre».

    Le rapporteur, Bakary Soliba Coulibaly, précise que dans le système démocratique pluraliste, le pouvoir et les contre-pouvoirs régulent. Car il s’agit, selon lui, de la mise en place d’institutions où chacune est dotée d’un pouvoir propre de façon à constituer un contre-pouvoir pour une autre.

    A son tour, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali, Me Issaka Kéita, a insisté sur une bonne distribution de la justice. Et d’ajouter: «Ne continuons plus vers ce processus qui a plongé notre pays dans ce chao. Que la maison du peuple gagne, que l’opposition s’oppose, la République s’en sortira très bien».

    Aux dires du Président de la République,  le thème de la rentrée judiciaire 2013-2014 reflète l’une des préoccupations majeures de notre pays. Ainsi, il indiquera qu’il nous faut donc, pour renforcer notre système de gouvernance et notre démocratie, veiller à l’application des textes régissant les rapports des uns avec les autres. «Dans sa mission de veille, de contrôle ou de sanction, l’institution devra être soutenue par l’Etat et les citoyens. C’est la justice qui permet de réguler les rapports sociaux dans la mesure où le droit conditionne les libertés. Elle est une conquête permanente de la civilisation sur la violence, de l’harmonie sur la mésentente, de l’apaisement sur la vengeance, de l’équilibre économique sur la pauvreté, de la paix sur le chaos», a déclaré IBK avant de souligné l’intérêt que son gouvernement accorde à un contre-pouvoir constructif et qui respecte les textes de la République.

    Ibrahim M.GUEYE

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