Et si les objectifs de paix et de stabilité du septentrion malien passaient par les créneaux locaux ? C’est en tout cas la voie qu’explore la communauté Imouchague et alliés de la région de Tombouctou, en s’appuyant notamment sur les vecteurs intégrateurs historiques ainsi que sur les intérêts vitaux des différentes entités locales. Pour ce faire, un nouvel instrument a été porté sur les fonts baptismaux, il y a deux semaines, sous la houlette d’Ibrahim Ag Noah, actuel DG de l’ANPE. Il s’agit du Collectif intégrateur des Imouchagues de la sixième région, qui se présente comme une alternative constructive pour la grande confédération de cette communauté. Face aux épreuves qu’infligent la persistance de la crise malienne et son corollaire d’insécurité résiduelle à la stabilité ainsi qu’aux tissus socio-économique et sociétal de la région, le CIAT se veut un trait d’union et le vecteur d’épanouissement de l’ensemble des localités où ses composantes sont éparpillées. L’ouverture aux autres communautés, l’inclusivité et le rejet du repli identitaire passent ainsi pour des principes indispensables dans la poursuite des desseins suivants : servir d’espace d’échanges communautaires et de raffermissement du ciment national, être le creuset fédérateur de toutes les associations d’Imouchagues à vocation similaire et contribuer à maintenir les équilibres intercommunautaires en préservant leurs intérêts respectifs. Il va sans dire que l’atteinte de ces desseins est tributaire d’un dispositif stratégique en adéquation avec les objectifs poursuivis par le CIAT. Il est question, en clair, d’assurer à la communauté l’encadrement politique, social et sécuritaire approprié et d’apporter des réponses structurelles aux nombreux défis de l’espace géographique concerné, à travers l’élaboration de politiques de développement communautaire axées sur des plans sectoriels d’accès aux services sociaux de base et qui prennent en compte les spécificités économiques locales. Ce n’est pas tout. La même approche locale vaudra pour la partition que le Collectif s’adjuge dans la restauration de la paix et de la stabilité.
Le CATI se propose d’assurer le rôle de sentinelle du processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix à l’échelle locale, en jouant sur les leviers communautaires traditionnelles pour juguler la violence et restaurer la cohésion sociale et la confiance intercommunautaire.
Quant à la mise en musique du mécanisme, elle repose sur des instances dynamiques dont un conseil de gestion d’une trentaine de membres élus en assemblée générale pour 1 an renouvelable 3 fois, de comme que ses commissions thématiques de 15 membres chacune respectivement dédiées à la Paix et à la Sécurité, à l’animation Sociale et Politique, au Développement, à la culture et histoire, puis l’Élevage et l’Environnement.
A KEÏTA