Rebondissement dans l’affaire de l’Apcam dans la commune rurale du mande : Le Maire Mamourou Keïta poursuivi pour faux et usage de faux

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APCAMEst-ce la fin de parcours pour le très controversé maire de la commune rurale du Mandé, Mamourou Keïta ? Après son bref séjour dans les locaux de la Brigade d’investigation judiciaire la semaine dernière, il est en passe d’aller derrière les barreaux pour un long moment pour faux et usage de faux.

En effet, après son entêtement à vouloir mettre en place un bureau parallèle de la chambre locale d’agriculture au niveau de la commune, le maire Mamourou Keïta est assigné en justice par  le cabinet Exaequo Droit Mali des Me Abdoulaye Garba Tapo et de Alassane Diop agissant au nom et pour le compte du bureau légalement élu à l’issue de l’Assemblée Générale élective du  3 octobre 2015.

Il est poursuivi pour faux et usage de faux. Dans une lettre du cabinet cité ci-dessus, le Directeur régional de l’Agriculture est informé que c’est bien après la clôture de toutes les opérations électorales au niveau des fractions et villages fixée au plus tard le 30 septembre 2015 conformément aux prescriptions de l’Arrêté N°2015-2757/MDR-SG du 13 aout 2015 du ministère du ministre du développement rural que le maire de la commune rurale du Mandé décida de mettre en place un bureau parallèle  au motif que celui déjà mis en place serait présidé par une personne qui ne serait pas natif de la localité et contiendrait aucun membre de son bord politique.

La lettre précise que pour atteindre ses objectifs de déstabilisation de sa propre commune, le maire Mamourou, passant outre les consignes de non-ingérence données par le préfet et le procureur de la localité et aidé par certaines personnes  mal intentionnées, s’est permis de dresser des actes frauduleux et postdatés pour désigner des délégués imaginaires de seulement 14 villages sur les 25 que compte la commune et procéda à la mise en place du bureau de son choix.

Cette affirmation  est conforté par un procès verbal d’audition du cabinet d’huissier de Maître Harouna Sow qui révèle qu’après vérification des mandats des délégués des 14 villages censés être présents à l’assemblée élective organisée par le maire, 9 villages, à travers leurs chefs de villages, ne reconnaissent pas avoir participé à la mise en place du bureau illégitime organisé par le maire.

Face à ce constat, le procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Kati fut dans l’obligation d’ouvrir une procédure pour faux et usage de faux contre le maire et ses associés dans cet acte portant sur l’usage de faux mandats produits au nom et pour le compte de 9 villages dont la participation est indiquée par le maire de la commune du Mandé à l’élection qu’il a organisé.

Contacté par nos soins, le sous préfet de Kalaban-coro a, dans un premier temps, essayé de jouer aux abonnés absents. Face à notre insistance, elle finit par passer à table. Elle nous indique qu’elle a participé à la mise en place du bureau du maire. Quant à la composition de l’électorat du jour, Madame le sous préfet ne veut rien dire. Elle s’est retranchée derrière ce qu’elle a appelé les textes. Pour elle, sa présence est exigée par les textes. Mais pour savoir de quels textes, elle parle. Le commandant nous cite le décret N°93-295 du 18 aout 1993 modifié par le décret N°05-205/P-RM du mai 2005 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des Chambres régionales d’Agriculture et de l’Apcam et l’arrêté N°2015-2757/MDR-SG du 13 aout 2015 du ministère. Or, de notre lecture, il n’est mentionné nulle part dans ces deux textes que c’est à la mairie d’organiser les élections au niveau de la commune. Le maire lui évoque des prérogatives que lui conféreraient des textes de la décentralisation.

Une chose est sûre, le maire risque gros dans cette affaire, et ce n’est pas la première fois qu’il est cité devant les tribunaux. Mais l’on peut croire que cette fois-ci, il risque de laisser ses plumes.

A suivre.

Harber MAIGA  

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