Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, (UA), a rendu public, mercredi dernier, son dernier rapport sur l’évolution de la situation politique, sécuritaire et humanitaire au Mali et dans le Sahel, rendant compte des principaux développements dans la région au cours des derniers mois. Il en ressort, globalement que notre pays a définitivement signé son retour dans le giron des Etats en accord avec la légalité internationale et qu’il entame grâce au soutien de pays voisins tel que l’Algérie et le Burkina Faso, un processus de dialogue avec les groupes armés.
Evoquant les développements sur la scène politique au Mali, le rapport de l’UA souligne que le pays est désormais “entièrement sorti de la situation de rupture de la légalité constitutionnelle dans laquelle il a été entrainé à la suite du coup d’Etat intervenu le 22 mars 2012”. Parallèlement, au processus de consolidation des institutions survenue grâce au scrutin présidentielle et législatives, la mise en œuvre de l’Accord de Ouagadougou du 18 juin 2013 se poursuit malgré quelques défis, selon la même source.
Aussitôt installées, les nouvelles autorités maliennes ont entrepris des mesures qui ont pour objectif de nouer le dialogue aves les groupes armés. C’est à cet effet, que le 26 avril 2014, le Président malien Ibrahima Boubacar Keita a nommé M. Modibo Keita, ancien Premier ministre, comme Haut Représentant aux Pourparlers inclusifs prévus aux termes de l’Accord de Ouagadougou rappelle le rapport. Ce dernier a aussitôt entamé des consultations avec les représentants de la communauté internationale au Mali, ainsi qu’avec les Parties aux pourparlers, en particulier les groupes armés.
C’est dans ce contexte, toujours selon la même étude que les efforts entrepris par l’Algérie ont permis le lancement effectif des pourparlers inclusifs de paix inter-maliens, avec le soutien de plusieurs membres de la communauté internationale: UA, Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Nations unies (ONU), Union européenne (UE) et Organisation de la Coopération islamique (OCI) et des pays suivants de la région: le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
En effet, durant plusieurs semaines de discussions à Alger avec les mouvements armés maliens, les autorités algériennes ont encouragé ces mouvements à s’inscrire de bonne foi dans le processus de paix et à mettre en cohérence leurs positions respectives. L’Algérie est le chef de file de la médiation entre autorités maliennes et groupes armés.
Les efforts de l’Algérie mis en exergue
Ces efforts ont abouti à la signature, le 9 juin 2014, de la «Déclaration d’Alger» par trois mouvements armés, en l’occurrence le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et une branche du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), qui se considèrent comme les vrais opposants au Gouvernement malien.
Le 14 juin 2014, trois autres mouvements, la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA – une dissidence du MNLA), la Coordination des Mouvements et Forces patriotiques de Résistance (CMFPR) et une branche du MAA, considérés par les autres comme proches du Gouvernement malien, ont signé la «Plate-forme préliminaire d’Alger».
Du 7 au 14 juillet 2014, les autorités algériennes ont réuni, à Alger, des experts représentant les organisations régionales et internationales précitées et des pays de la région concernés pour préparer les pourparlers.
Le 16 juillet 2014, une réunion ministérielle impliquant tous ces acteurs a examiné un projet de «Feuille de route des négociations dans le cadre du Processus d’Alger» préparé par les experts. Ce projet a été revu puis adopté et signé par les Parties (le Gouvernement malien et les mouvements armés), le 24 juillet 2014.
La Feuille de route énonce les principes et références de base des pourparlers et détermine les différentes questions à discuter pour le règlement du conflit malien.
Elle précise le format des pourparlers, la composition de l’équipe de médiation pilotée par l’Algérie et incluant les représentants des cinq organisations régionales et internationales sus-citées et des pays de la région, identifie les parties aux pourparlers et décline un calendrier pour leur déroulement.
Ce calendrier prévoit un processus devant durer environ 100 jours avec différentes phases marquées par des périodes de suspension ou de consultations sur le terrain au Mali. Le début de la prochaine phase est prévue pour le 1er septembre 2014 au lieu du 17 aout prévu initialement.
Ahmed M. Thiam Info-Sept