Le chef militaire des Touaregs Maliens, essentiellement basés à Kidal et aux abords de la frontières algérienne, Ibrahim Ag Bahanga, a été assassiné le vendredi soir 26 août 2011, à la frontière entre la Libye et l’Algérie contrairement à la version officielle qui veut accréditer la thèse d’un accident.
Selon des sources sures, Ibrahim Ag Bahanga, a pris position pour l’opposition libyenne contre l’avis du régime algérien et a participé massivement à acheminer des armes à la rébellion notamment dans l’ouest de la Libye. Sa femme et ses enfants qui habitaient en Libye avant le déclenchement des évènements en février dernier, ont quitté ce pays dès le début de la révolution.
les autorités Algériennes, qui insistent sur le caractère accidentel du décès de Ibrahim Ag Bahanga, ont autorisé l’acheminement du corps, dans le nuit via le territoire algérien, pour être enterré immédiatement à Intadjedite dans le Kidal.
L’information confirmée par plusieurs sources et à tous les niveaux de l’appareil sécuritaire malien, ne recèle cependant aucun détail sur les circonstances réelles de la disparition d’Ag Bahanga.
Selon de nombreux observateurs il était « le plus radical dans son groupe ». Il n’a jamais été totalement d’accord avec les accords de paix signés en 2006 à Alger entre le gouvernement malien et les membres de la rébellion de l’Alliance du 23 mai.
Il a payé son engagement auprès de l’opposition libyenne
Cet assassinat, risque de relancer le conflit dans la région, les Touaregs n’ont pas l’habitude de laisser passer ce genre de pratiques sans réagir. Selon des sources proches des touaregs, Ag Bahanga, aurait payé de sa vie son engagement auprès de l’opposition libyenne.
Chef militaire et politique, Ag Bahanga a pris les armes en 2006 et s’est illustré, notamment, par la prise en otages de plusieurs militaires maliens. En février 2009, sa base ayant été détruite par l’armée malienne, il s’exile en Libye avec la bénédiction de Kaddafi avant de revenir discrètement au début de 2011 dans le désert malien, au nord de Kidal, avec un groupe des jeunes armés de cette région.
Ibrahim Ag Bahanga, aura été jusqu’au bout un rebelle touareg dissident qui n’a jamais totalement accepté de rejoindre le processus de paix signé entre le gouvernement et les rebelles touareg maliens.
Il était soupçonné, avant sa mort, d’avoir récupéré des armes en Libye à la faveur de la rébellion déclenchée il y a plus de six mois contre le régime de Mouammar Kadhafi.
Par kalimadz, lanationdz.com – 27/08/2011