Cela fait trois semaines que l’ambassadeur de France était dans la Venise malienne. Il ne s’est pas contenté de la ville de Mopti, il est parti à Bandiagara, à quelque 80 Km de là, pour s’enquérir des réalités du terrain, par rapport à l’insécurité.
Cette visite qui avait suscité espoir chez le monde du tourisme, n’a été que de courte durée. De nos jours ce sont des militaires français, qui circulent dans la ville de Mopti comme en territoire conquis. Cela se passe alors que 80% des jeunes de Mopti, qui travaillent dans le domaine du tourisme souffrent, parce qu’ils ne savent plus quoi faire, leurs affaires sont arrêtées, les hôtels ne fonctionnent plus.
Les jeunes à Mopti sont soit guides ou antiquaires, soit ils travaillent dans une agence de voyage, dans un hôtel comme garçon de chambre, cuisinier etc. C’est ce beau monde qui se retrouve aujourd’hui sans travail. Des hôtels sont fermés il y a 10 mois, ceux-ci ont déversé leur personnel dans le chômage, alors qu’ils sont tous des soutiens de famille, certains d’entre eux ont même commencé à vendre le petit matériel, qu’ils ont acquis quand les choses marchaient bien. Selon le président du conseil régional de la jeunesse de Mopti, Ousmane Sawadogo, cette situation est en train de jouer sur le tissu social car’‘ quelqu’un qui travaillait, et qui se retrouve au chômage peut être tenté par beaucoup de choses. Parce qu’il n’a plus rien pour satisfaire ses besoins, cela peut l’amener à la délinquance ”. Tout cela est compliqué par la présence des militaires français. Les jeunes étaient en colère contre eux, parce que les rares touristes qui sont à Mopti, étaient en train d’être découragés par ces militaires, qui font le tour de la ville, entrent dans les hôtels en demandant aux touristes, s’ils ne savent pas qu’il y a l’insécurité au Mali. En leur demandant souvent de quitter Mopti et de retourner au pays. Au lieu de rester dans le camp comme les autres, ils outrepassent leurs missions, pour patrouiller à l’intérieur de la ville. Aujourd’hui, la jeunesse s’est mobilisée pour protester contre cette présence des militaires français, mais ce sont les autorités politiques qui leur ont dit de ne pas marcher contre ces militaires de les laisser, qu’il y aura une solution, mais jusqu’à présent les militaires français continuent leurs actions de sabotage sur le territoire de Mopti. ”Nous ne sommes pas pour leurs pratiques, s’ils peuvent arrêter ça nous fera plaisir, est ce qu’ils voient des agressions ici, ou des actes de criminalité, vraiment qu’ils quittent notre ville, nous sommes tranquilles et nous n’avons pas besoin d’eux. Si l’on pouvait les faire quitter même aujourd’hui on le ferait”, a déclaré le président du conseil régional de la jeunesse de Mopti. Tout comme lui plusieurs jeunes sont remontés contre cette présence militaire française au Mali. Ils sont contre le fait qu’ils circulent en ville d’hôtel en hôtel pour décourager ses touristes. D’ailleurs, cette présence militaire est au cœur d’une interpellation que le député Oumar Mariko a déposée sur la table de l’Assemblée nationale, mais elle n’a pas encore eu lieu et les militaires français se pavanent toujours à Mopti.
Kassoum TRAORE
Collaborateur extérieur
