La campagne présidentielle risque d’être un moment de révélations fracassantes et donnera l’accession à nos compatriotes de se faire une idée de certains faits et gestes depuis les événements du 22 mars 2012. Aussi, c’est le lieu de s’interroger sur la liste de candidats retenus.
La Cour constitutionnelle a publié mardi dernier la liste complète des candidats à l’élection présidentielle de juillet, et à la surprise générale, certains prétendants au poste présidentiel ont été carrément déclarés inéligibles. De quoi susciter un grand débat. Mais, dans la pratique, nous nous sommes rendus compte que nombre de postulants écartés ont tout simplement ignoré la loi électorale remodifiée en mai dernier et dont le contenu n’est trop vulgarisé. Il s’agit par exemple du fait qu’un député ou élu communal ne peut parrainer plus d’un candidat. Si un candidat déclaré comme Madani Tall a été victime d’une erreur technique, par contre, l’ex-ministre de l’Education, Sidibé Aminata Diallo, a commis une grosse sottise en raison du fait qu’elle a été présente à la présidentielle de 2007.
En réalité, tous ceux qui ont approché la dame savent pertinemment qu’elle n’a pas les moyens de financer sa caution, encore moins, sa campagne. Idem pour Mamadou Djigué dit Jeff qui avait déclaré avoir payé sa caution, alors qu’il n’en est rien. Selon nos sources, Jeff, comme l’appellent ses intimes, fait de sa candidature un fond de commerce et sillonne l’extérieur du pays à la recherche d’un sponsor.
De son côté, Etienne Koïta de la Garde nationale joue au guignol et se fait paraître comme une victime du régime ATT. C’est bien une candidature farfelue qui ne repose sur aucun critère, car l’homme n’a ni les moyens ni la carrure pour ce faire.
Des têtes bien connues, mais…
À l’annonce de la liste de candidats retenus, nombreux sont les Maliens qui étaient tombés des nues. Ils ne comprennent pas la facilité avec laquelle des noms cités dans des affaires obscures puissent bénéficier d’un non-lieu, sans aucune investigation. Parmi ceux-ci, figurent l’ancien Premier ministre de la transition qui, un moment, a cru devoir user et abuser de ses pleins pouvoirs pour faire ses sales besognes. Cheick Modibo Diarra, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a participé, quoi qu’on dise, à la transition.
Sur la même liste, il y a le désormais député, Me Mountaga Tall dont l’immunité parlementaire vient d’être levée, à cause de l’affaire dite Babani Sissoko. C’est sans surprise que sa candidature a été validée, alors qu’il aura, à tout moment, à faire face à la justice. Par contre, des noms comme Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé et autres n’ont pas étonné, car ils sont en phase avec les dispositions en la matière, quoi que des esprits malveillants veuillent faire penser le contraire.
Dans cette atmosphère électorale, le grand absent reste Soumeylou Boubèye Maïga qui vient de lancer son parti. Hormis ce faux bond, il faut noter la présence significative de deux jeunes, Alhousseiny Abba Maïga, candidat du parti Panafrik et non moins ancien leader estudiantin et Racine Thiam, porte-étendard du parti Cap. Ces jeunes ont le mérite d’avoir osé et brisé le tabou qui a voulu présenter ces jeunes comme immatures.
En somme, la campagne présidentielle risque d’être très animée et certains candidats ne manqueront pas l’occasion de faire des révélations fracassantes. Sur ce terrain, Cheick Modibo Diarra est très attendu. Idem pour Soumaïla Cissé et Modibo Sidibé qui ne manqueront pas d’étaler certaines vérités. Rendez-vous donc le 7 juillet pour se faire une idée du nouveau visage de la scène politique, après plus d’une année de crise généralisée.
Paul MAHAMANE
Présidentielle du 28 juillet 2013: La Care plaide pour un report au mois d’octobre
C’est un homme serein et optimiste en la personne de Cheick Boucadry Traoré, président de Convergence africaine pour le renouveau (Care), que nous avons rencontré le mardi au siège du parti, après la proclamation des candidats retenus pour la présidentielle prochaine. Il plaide pour un report de cette joute électorale au mois d’octobre.
Candidat à la présidentielle dont le premier tour est prévu pour le 28 juillet prochain, Cheick Boucadry Traoré est confiant en ses chances de briguer la Magistrature suprême de notre pays. Surtout qu’il croît fermement au changement générationnel tant souhaité et au renouvellement de la classe politique malienne. Avec pour crédo, «Ensemble pour un Mali nouveau», la Care a de véritables ambitions pour le Mali.
Faire renaître le Maliba de ses cendres dans toutes ses dimensions sociales et culturelles ; changer les politiques de gouvernance ; permettre aux populations maliennes, quels que soient leurs ethnie, sexe, de converger ensemble, main dans la main pour participer à la gestion du pays ; redonner espoir à une population malienne qui en a tant besoin ; Amener l’homme malien à s’intéresser davantage à la chose politique. Telles sont les recettes de la Convergence africaine pour le renouveau (Care) pour bâtir un Mali fort, prospère et stable.
Pour Cheick B. Traoré, le changement générationnel à la tête de l’Etat est possible au terme de la présidentielle à venir et les partis doivent se rabattre sur leurs militants. Selon lui, la seule alternative à ce changement passe par les partis politiques qui doivent fonder leur espoir sur leurs militants. C’est à ces derniers de mouiller le maillot pour faire connaître leur parti. Concernant la tenue des élections le 28 juillet prochain, le président de Care juge que cette date est inopportune. Et cela, en se basant sur trois facteurs. D’abord, l’hivernage n’est pas un facteur favorable, surtout quand on sait que les 70% de la population malienne vivent en zone rurale et que cette période est le moment propice aux travaux champêtres. De ce fait, il faudra s’attendre à une faible affluence, parce que non seulement les électeurs ruraux auront du mal à aller chercher leurs cartes Nina, mais aussi, ils ne pourront pas voter. Alors que nos plus hautes autorités entendent rehausser le taux de participation qui a toujours été le talon d’Achille de la démocratie malienne.
En second lieu, dit M. Traoré, il y a le mois béni de Carême durant lequel presque tous les musulmans sont préoccupés par leur quotidien. Le dernier facteur, nous explique le président de la Care, c’est le cas de Kidal où l’armée et l’administration sont encore absentes. Dans ce cas, doit-on voter sans Kidal ? Impossible ! En effet, aux dires du président de Care, aucun Malien ne cautionnera les élections sans Kidal et il est sage, à cet effet, de reporter ces élections pour le mois d’octobre, afin de permettre à tous les Maliens de participer à ces élections.
À l’en croire, son parti est la seule formation politique qui a écrit un document de 33 pages sur la crise socio-politique, institutionnelle et sécuritaire qui a secoué notre pays. Encore que son parti, malgré l’occupation du nord par les jihadistes, un membre du directoire du parti a sillonné la zone occupée du pays pour apporter un réconfort aux populations en souffrance. Toutes ces actions sur le terrain ont été menées sans tambours et ni trompettes.
Concernant une quelconque alliance avec d’autres formations politiques ou regroupements politiques, Cheick B. Traoré dira que la Care se réclame des idéaux de la patrie. Son parti ne va jamais participer à cette façon pour diviser les Maliens. Dans cette dynamique, la Care a mis en place une plate-forme pour le changement avec 30 associations et 3 partis politiques. Et des pourparlers sont engagés avec d’autres partis qui partagent les mêmes philosophies que la Care. C’est pourquoi, il invite la jeune génération à se mettre ensemble afin de sauver le Mali. Car, les Maliens, dans leur ensemble, aspirent au renouveau et c’est en restant soudé que le renouveau est possible.
Pour conclure, il tient à féliciter les acteurs de l’accord de Ouaga. Pour lui, il n’y a pas d’accord parfait et au gouvernement légitime qui sera issu de la prochaine présidentielle de parfaire cet accord, surtout qu’il est préliminaire. À retenir que le président de Convergence africaine pour le renouveau (Care), Cheick Boucadry Traoré, procédera très prochainement au lancement de sa campagne à Kayes.
PACHI