Lors du procès sur l’assassinat de Thomas Sankara, le parquet militaire a requis ce mardi trente années de prison ferme contre l’ancien président Blaise Compaoré, jugé en son absence.
« J’accuse Blaise Compaoré, oui je l’accuse de l’un des crimes les plus graves d’atteinte à la sûreté de l’État », a martelé le parquet militaire avant d’ajouter : « Je l’accuse également de complicité d’assassinat ». Selon le parquet militaire, Blaise Compaoré est le donneur d’ordre. C’est lui qui avait intérêt à ce que le coup réussisse. Les stratégies d’attaque, les hommes et les moyens ont été fournis par Blaise Compaoré, dit-il.
Quant à Hyacinthe Kafondo, le commandant de la garde de M. Compaoré, contre qui le procureur requiert trente ans de prison également, il est désigné comme celui qui a assuré la coordination du commando. Le parquet demande également le maintien du mandat d’arrêt contre ces deux personnalités.
« L’absence de toute considération de la douleur des familles des victimes »
La justice militaire a également requis à l’encontre de Gilbert Diendéré, l’un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987 accusé de complicité d’assassinat et de complicité de recel de cadavre et de subornation de témoins, vingt ans de prison.
Selon le parquet, il n’a pris aucune mesure contre les membres du commando alors qu’il avait en charge la sécurité du Conseil de l’entente. La justice lui reproche de ne pas avoir réagi quand le président Thomas Sankara et ses collaborateurs ont été attaqués. Enfin, contre le colonel major Jean-Pierre Palm, qui avait nié toute complicité lors du procès, le parquet requiert onze ans de prison, assortis de sursis.
Dans son réquisitoire, le procureur militaire estime qu’il n’y a aucune circonstance atténuante car les accusés n’avaient exprimé aucun remord, ni regret, au cours des débats. « Ce qui m’a frappé durant ce procès, c’est l’absence de toute considération de la douleur des familles des victimes », a regretté le procureur militaire.