C’est dans la salle d’audience archicomble de la cour d’appel de Bamako que 54 nouveaux magistrats ont été renvoyés dans l’exercice de leur fonction à l’occasion d’une cérémonie solennelle de prestation de serment qui s’est déroulée le 08 aout 2012. La compétence, le respect de la déontologie, l’intégrité morale, la sobriété ont été les thèmes majeurs développés par El hadji Moussa Bagayogo, Substitut général près de la dite cour dans un réquisitoire éloquent plein d’enseignements.
C’est sous une pluie battante et dans la salle d’audience Boubacar Sidibé archicomble que la cérémonie de prestation s’est déroulée. Présidée par Moussa Sara Diallo, premier président de la Cour d’appel de Bamako, assisté de Kamafily Dembélé et Amadou Bah tous juges au siège. Le banc du ministère public était occupé par l’éloquent El hadji Moussa Bakayoko. En plus des parents, amis, époux et épouses, camarades des nouveaux magistrats, on notait la présence de Djibril Kané, chef de cabinet du ministre de la justice garde des sceaux, les responsables des services centraux, Me Isiaka Kéita, Bâtonnier de l’ordre des avocats, le représentant de la Cour suprême et beaucoup d’autres membres de la famille judicaire.
Les nouveaux magistrats sont repartis ainsi qu’il suit : 49 magistrats de l’ordre judiciaire dont 7 femmes, 5 magistrats de l’ordre administratif. Ils ont été admis au concours de la magistrature en décembre 2009. Ils ont fait des cours théoriques à l’INFJ et des stages pratiques dans les tribunaux de première instance et dans les justices de paix à compétence étendue.
A l’entame de cette cérémonie solennelle de prestation de serment des nouveaux magistrats, le président de la Cour d’Appel de Bamako, Moussa Sara Diallo assisté de Kamafili Dembélé et d’Amadou Bah après avoir pris acte de la lecture de la requête du Directeur de l’Institut national de Formation Judiciaire par la greffière a procédé à l’appel des 54 magistrats.
Le Président a donné la parole au représentant du parquet pour ses réquisitoires. Son réquisitoire fut un moment d’intenses émotions non seulement pour les nouveaux magistrats mais surtout pour l’assistance. Il a mis l’accent sur la probité, le respect de la déontologie, la compétence c’est-à-dire la recherche perpétuelle du savoir et de la connaissance. El hadj Moussa Bakayoko dans son réquisitoire qui a duré plus de trente minutes a émerveillé l’assistance.
Toujours dans son réquisitoire, El hadj Moussa Bakayoko a salué l’initiative du département en charge de la justice pour le recrutement périodique des magistrats. Il stipulera afin que c’est conformément à la loi portant statut de la magistrature que ces jeunes gens sont là aujourd’hui pour prêter serment avant d’entrer en fonction.
Selon lui, la justice est la cheville ouvrière de toute bonne société. A ses dires, l’empereur Soundiata Keita, après la bataille de Kirina en 1236 a fait savoir à son peuple que la justice doit être pérennisée pour un bon fonctionnement de la société. Qu’il se battra pour que cette justice soit effective jusqu’à son dernier souffle. Que la justice est le socle de toute société. Sans elle rien n’est de durable ne peut être bâtie. Il a rappelé les propos du premier Président du Mali, feu Modibo Keita lors de la sortie d’une promotion de l’Ecole nationale d’administration (ENA) qui a aussi mis l’accent sur la justice. El hadj Moussa Bakayoko, pour finir avec ses propos, dira aux nouveaux magistrats de ne pas rester bras croisé dans les bureaux mais plutôt d’être curieux, procéder aux recherches, à la connaissance et surtout au respect et avoir l’éthique et la déontologie de ce noble métier.
Le bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Issiaka Kéita a souhaité la bien venue aux nouveaux magistrats dans la famille judiciaire. « Nous sommes fiers de voir que la famille judiciaire s’agrandit pour le bien être de la justice malienne».
Après avoir fait prêter serment les magistrats, Moussa Sara Diallo, président de la Cour d’Appel les a prodigué des conseils en sa qualité d’ainé.
Rappelons que la formule de serment se résume en substance : je jure solennellement de dire toute la vérité, rien que la vérité et de garder le secret des délibérations.
Signalons que figure parmi les nouveaux magistrats Mamadi Tounkara, désormais ancien journaliste qui a servi comme journaliste reporter au journal Zénith Balé et au quotidien Nouvel Horizon.
Dans l’espoir de voir autre recrutement au sein de la magistrature, nous souhaitons une bonne chance à tous ses nouveaux magistrats dans l’exercice de leur fonction et que tout le peuple malien compte sur eux pour le renouveau de la justice malienne.
Seydou Oumar N’DIAYE