La page du référendum étant tournée, les regards sont désormais tournés vers les élections annoncées pour 2024. Si le choix du candidat des forces dites du changement à la présidentielle de l’année prochaine reste une énigme, deux (02) têtes des organes de la transition nourrisseraient déjà des ambitions pour occuper les présidences de la future Assemblée nationale et du futur Sénat. Les camps des deux (02) hommes se regardent en chien de faïence.
À chaque changement de régime dans notre pays, les tenants du pouvoir se croient sortir des cuisses de Jupiter pour se maintenir aux affaires à la faveur d’élections truquées qu’ils savent organiser avec l’onction de leurs tuteurs occidentaux. La transition de 1991 est passée par là. Les aigris du parti unique ont pris le pays en otage durant plus de trois décennies avec un système mafieux de gestion dont ils sont les seuls bénéficiaires. Celle de 2012 n’y a pas échappé. Les putschistes du 22 mars 2012, ne pouvant pas être candidats, ont parrainé la candidature d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Et celle en cours depuis 2020 est déjà dans le starting-block. Ils avancent toujours les mêmes arguments: continuation de l’œuvre entreprise.
Cette chanson semble être reprise par les soutiens, regroupés dans des mouvements et associations politiques de la transition. Ils clament haut et fort que les hommes de la transition doivent poursuivre l’œuvre qu’ils ont entamée depuis la rectification de la transition en 2021 pour restaurer l’honneur et la dignité du peuple et le combat contre l’impérialisme rampant. Et elle serait bien captée du côté de la primature et de l’organe législatif. Si le choix du candidat des forces dites du changement à la présidentielle de l’année prochaine reste une énigme, deux (02) têtes des organes de la transition nourrisseraient déjà des ambitions pour occuper les présidences de la future Assemblée nationale et du futur Sénat. Il s’agit du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et le président du Conseil national de la transition (CNT), le colonel Malick Diaw. Mais là où il y a problème, les deux (02) viseraient la présidence du Sénat.
La peur bleue des urnes
Selon des sources bien introduites, les deux (02) hommes ne souhaiteraient pas affronter le verdict des urnes. Ce qui est sûr, il n’est pas évident qu’ils gagnent une élection au regard de la situation politique qui se pollue de jour en jour par les propos du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Bien vrai qu’il soit président d’une formation politique, il a moins de chance de sortir vainqueur des urnes devant d’autres partis politiques qui l’attendent de pied ferme au tournant. Son parti, le Mouvement populaire pour le renouveau (MPR), n’a pas d’ancrage nécessaire pour le porter à la tête de l’Assemblée nationale. Sachant bien cette réalité du terrain, il lorgnerait désormais du côté du Sénat, chasse gardée du président du CNT. Un duel en perspective !
Quant au militaire, Malick Diaw, président du CNT, tout sauf les élections. Selon une source proche de son entourage, il souhaiterait être parmi les femmes et les hommes qui seront choisis par le président pour siéger au Sénat. On nous apprend que le meeting du «oui» au stade du 26-Mars, le 10 juin dernier, avait été organisé pour tester la capacité de mobilisation des hommes du colonel. Ce fiasco traduirait la peur bleue d’aller aux élections.
Nos sources nous apprennent que depuis le revirement de Choguel K. Maïga de ne pas aller aux élections pour être élu député, c’est le désamour entre les deux (02) hommes. Lui aussi aimerait être parmi les choix des hommes du président au Sénat. Un fauteuil pour deux (02) personnes, la bataille rangée serait déjà engagée entre les deux hommes à la tête des organes de la transition.
L’arbitrage du colonel Assimi serait-il nécessaire pour départager les deux (02) hommes ?
Attendons de voir.
Yoro SOW