Décriée aujourd’hui sur tous les toits et considérée comme une menace par les occidentaux, la migration est perçue par les autorités maliennes comme une chance, une opportunité qui profite d’abord aux pays de résidence du migré puis son pays de départ. Ainsi, c’est ce que M. Sylla, Ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine a laissé entendre ce jeudi 5 juillet lors de l’enregistrement du premier numéro de l’émission ” le Mali est notre Eldorado “.
” La migration est une excellente chose qui ait pu exister entre les être humains “ affirme le Ministre des Maliens de l’Extérieur Adrahamane Sylla.
En effet, la migration, qu’elle soit légale ou illégale, a montré ses preuves partout au Mali. Surtout dans la région de Kayes qui est considérée comme le ” berceau ” de l’immigration au Mali. Mieux, l’apport des Maliens de l’extérieur en termes de ressources financières est supérieur à toute aide publique au développement. Mieux encore, les migrants contribuent avant tout au développement de leur pays de résidence. C’est pourquoi un département a été créé au nom des migrants, le Ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine.
Partis illégalement, pour la plupart des cas, les Maliens rencontrent beaucoup de difficultés au cours de leurs aventures et ce ministère est censé les protéger contre ces difficultés. A cet égard, il a vraiment prouvé sa raison d’être lors de plusieurs crises migratoires. Ainsi, avec l’aide de l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), il est parvenu à libérer et rapatrier 212 Maliens prisonniers en Libye. Aussi, les 12, 17 et 24 Juillet, trois vols transportant les Maliens de ce pays sont attendus à Bamako. De plus, lors de l’éclatement de la crise centrafricaine, le département des Maliens de l’extérieur a sauvé de nombreuses vies. Il a rapatrié 3600 personnes dont des Maliens, Guinéens, Sénégalais. Par ailleurs, de retour au bercail, ces Maliens ne sont pas abandonnés à leurs sorts. Selon le Ministre Sylla, ils sont identifiés, enregistrés et munis d’une carte qui leurs permettra d’avoir des privilèges.
Au regard de toutes ces difficultés en plus des drames de la méditerranée, de nombreuses initiatives sont prises pour limiter l’immigration clandestine. Parmi ces initiatives, y figure la présente émission qui est à son tout premier numéro. Intitulée “ le Mali est notre eldorado “, elle encourage l’investissement ici au Mali où le risque est mille et une fois inférieur à la voie irrégulière. L’argent qu’on paie aux passeurs pour risquer sa vie peut financer un projet sans risque.
Yacouba TRAORE