Préaccord sur le nord : Les pièges d’Alger…

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Déclaration des parties aux pourparlers d’AlgerPour cause: le terme «Azawad » si cher aux séparatistes est mentionné pour la première fois comme une réalité partagée. Hors, pour beaucoup, le passage en force de ce terme constituerait le germe d’une instabilité prolongée, voire une dissection programmée du pays à long terme. A Bamako, des voix s’élèvent pour dénoncer les multiples pièges contenus dans le nouveau document (préaccord) soumis par la médiation aux parties.

 Le document présenté par la médiation ressemble à un montage difficile à comprendre. Au moment où l’unité et l’intégrité du pays sont reconnues, l’utilisation officielle du mot «Azawad» est programmée. Cette reconnaissance était l’une des premières revendications des mouvements armés séparatistes. La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) indiquaient dans sa dernière proposition de texte d’accord que l’Azawad était «une entité géographique et politique spécifique, ayant sa personnalité propre et nécessitant une gouvernance construite sur les fondements de son histoire, de ses réalités sociales, économiques et culturelles».

Mais l’ «Azawad est loin de faire l’unanimité au Nord comme au sud du Mali. Le collectif des ressortissants du Nord qui représente la voix de la population de la zone est opposé à cette proposition. Le gouvernement qui a donné son accord pour la signature dudit document était auparavant hostile à l’utilisation du mot. La formule trouvée par la médiation est un compromis essayant de donner satisfaction aux deux camps avec la formulation suivante: « les régions du Nord, appelées par certains Azawad». Toutefois, ce texte ne reconnaît pas de sens politique à l’ «Azawad».

Après avoir abandonné la revendication indépendantiste lors de la signature des accords de Ouagadougou en 2013, les mouvements armés de la Coordination souhaitaient une organisation fédérale. La médiation a finalement fait le choix d’une structure basée sur la décentralisation, tout en donnant la possibilité aux autorités locales élues au suffrage direct de prendre leurs propres décisions concernant l’aménagement, les services sociaux, les budgets, le développement ou la sécurité locale.

L’Etat aura pourtant son mot  dire selon la médiation. En effet, les décisions seront contrôlées par le gouvernement, ce qui semble satisfaire les représentants des mouvements armés. Egalement, le texte d’accord prévoit la création d’une deuxième chambre au parlement, qui permette une meilleure représentation des populations du Nord dans les institutions.

 

La création d’une police régionale

La médiation laisse finalement l’Etat redistribuer un pourcentage des ressources issues de l’exploitation minière, repoussant les discussions sur les critères d’évaluation de cette redistribution des richesses, mais elle estime que 30% des recettes budgétaires de l’Etat doivent être attribuées aux régions du Nord. La proposition d’accord de la Coordination incluait la compétence des régions du Nord sur l’exploitation des ressources naturelles et minières.

En matière sécuritaire, des patrouilles mixtes incluant toutes les parties négociant à Alger devront être opérationnelles dans un délai de 2 mois. La réintégration des combattants et le redéploiement de l’armée devraient débuter dans ce même délai. Le texte répète que les forces de sécurité doivent inclure des membres de toutes les parties signataires. Un corps de police relevant de la compétence des régions sera créé dans un délai d’un an.

Après une période intérimaire au cours de laquelle l’Etat s’engage à reformer les textes législatifs du pays pour permettre l’application de l’accord, le texte prévoit l’organisation de nouvelles élections pour renouveler les assemblées locales, les élus des communes et des cercles.

 

La précédente version du texte d’accord évoquait un retard considérable de développement des régions de Kidal, Gao et Tombouctou. La médiation demande désormais la mise en place des dispositifs de soutien de façon prioritaire aux régions du Nord. L’annexe 3 de l’accord détaille une série de mesures à réaliser à court terme, comme l’organisation de la rentrée scolaire, la réalisation de forages hydrauliques à Kidal et Gao, ou encore la distribution d’intrants agricoles et l’organisation de campagnes de vaccination du bétail.

Par contre, le texte ne tranche pas sur les responsabilités de la crise au cours de laquelle des crimes graves ont été commis par des groupes armés. Mais la médiation propose que cette question soit réglée à l’interne. Elle demande aux acteurs engagés dans le dialogue de mettre en place un débat national qui permettra la rédaction d’une «Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation».

Soumaïla T. Diarra

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8 COMMENTAIRES

  1. ——————–TJRS ELLE LA GOURGANDINE 🙁 TU ES ENCORE SEULE SUR LA PAGE A COMMENTER -ET TA MEME LE COURAGE DE TE SCANDALISé 🙁 -POUFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFEH BEN-EH BEH-EH BEN TES INSULTES SONT TOUS SUR WEB ET CHACUN A SA PART 👿 —-TA AUCUNE CONSCIENCE 😥 ————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————LA PUISSANCE TOUTE ENTIèRE A DIEU ——————MERCI————————————ET REVOILA Mme

  2. Bad il faut bien lire ,il a été dit 30% des recettes budgétaires de l’état aux collectivités territoriales
    mais avec une attention particulière pour les régions du Nord,selon des critères à déterminer

  3. Djibril Traore
    “A aucun moment il n’est question « D’ENTITÉ socio-culturelle » mais » de RÉALITÉ socio-culturelle mémorielle et symbolique »

    Mon cher, que tu ais tort ou raison, quel que soient la finesse des subtilités et autres nuances de haute volée que tu fais valoir, il n’en ressort pas moins que compte tenu des évènements survenus depuis 2012, le terme “Azaouad” est bel et bien synonyme de PARTITION!

    Par ailleurs, ce terme est également synonyme (et O combien! 🙄 ) de morts, de victimes diverses d’exactions diverses, et d’agression caractérisée contre l’armée de la république, et donc synonyme d’une TRAHISON aussi sanglante qu’historique! 👿

    A ce titre, et puisque tu emploies le mot “symbolique”, le fait de refuser CATEGORIQUEMENT et de façon INFLEXIBLE l’emploi de ce “symbole” de la trahison et de la partition était (évidemment 🙄 ) LE MOINS que l’on puisse exiger! 🙄 🙄

    Le fait d’avoir transigé sur un “symbole” aussi fort (je devrais dire LE symbole même de ces traitres sanguinaires) constitue déjà à lui seul une CAPITULATION pure et simple de nos autorités! 😳 😳 😳 😳 😳 😳

    Quand à la réintégration des tueurs fratricides au sein de nos armées déjà bien malades, on ne peut même plus parler de CAPITULATION à ce stade, mais plus prosaïquement, de CONNERIE! 😥 😥 😥 😥 😥 😥

  4. Monsieur le journaliste je crois que vous avez mal lu le projet d’accord car il n’est écrit nul part que l’Etat mettra à la disposition des régions du nord du Mali 30% du budget. il s’agit d’une affectation de ressource pour l’ensemble des 8 régions du Mali

  5. Le Mali ne perd rien avec cet accord car la majeure partie de ses dispositions est celles formulées lors des assises nationales sur la décentralisation. Et à part Kidal toutes les régions du Mali étaient présentes en plus des compatriotes vivant dans les camps de réfugiés .Aucun accord n’étant parfait nous demandons aux autorités assez de vigilance dans la mise en œuvre et aux populations de croire que nous avons l’opportunité de faire une paix définitive.

    Je pense qu’il ne faut pas se braquer sur l’Appellation « azawad » qui a été très bien clarifiée dans l’Accord. Cette appellation n’a aucune valeur juridique, politique et diplomatique dans l’Accord.

    Si le mot « l’azawad » est ramené à sa seule signification de terroir socio-culturel partagé par des populations du milieu d’après l’accord au même titre que le Kènèdougou, le Bélédougou, le Wassoulou, le mandé…Etc., qui ne sont pas effectivement des entités politiques ou socio-culturel, mais de simple appellation de terroir.

    A aucun moment il n’est question « D’ENTITÉ socio-culturelle » mais » de RÉALITÉ socio-culturelle mémorielle et symbolique »

    L’ensemble du Mali de Kayes à Kidal représente une seule ENTITÉ socio-culturelle c’est la raison pour laquelle le Mali est un État tout comme en France où nous avons la Bretagne le pays Breton, la corse avec les corses…etc.

    Quand on dit culture malienne cela sous-entend la culture Dogon, la culture Tamasheq “Touarègue”, la culture peul, la culture Bamana, la culture Bellah, la culture Sonrhaï, la culture Sonniké, la culture arabe, la culture mossi, la culture Minianka, la culture Bozo, la culture maure, la culture Malinké…etc.

    Sur le plan gestion administrative, je pense qu’impliquer davantage les populations dans la gestion de leur région est même une très bonne chose pour l’ensemble du pays.

    Aussi sur le plan Défense, il n’est nullement fait mention dans l’accord d’armée régionale mais d’Armée nationale au service de l’État Malien dans toute sa diversité socio-culturelle.

    En tout cas, à mon avis, l’accord est clair, précis et sans ambiguïté.

    De toutes les façons, il y aura l’organisation d’un Débat national autour de cette appellation pour clarifier les points de vue….

    C’est aux autorités maliennes de faire en sorte qu’il n’y ait pas de tentatives de déformation ou de détournement des mots.

    Faisons très attention à la déformation des mots. L’Accord est très clair, il faut éviter les déformations, les détournements et les mauvaises interprétations.

    Veillez à la bonne application de cet Accord doit être un défi et un combat de tous les citoyens maliens de Kayes à Kidal.

  6. “Une Réaction à Préaccord sur le nord : Les pièges d’Alger…”

    Alger ne “tend aucun piège”;

    Le rôle d’un MEDIATEUR c’est juste d’arriver à une conclusion entre deux parties adverses et à une SIGNATURE!…
    Ce n’est certainement pas de NEGOCIER en lieu et place de l’une ou l’autre des parties ni de défendre A LEUR PLACE les intérêts propres de l’une ou l’autre des parties!

    Il s’agit ici de pourparlers, de discussions, de négociations, et il appartient à CHACUNE des parties de défendre au mieux ses PROPRES intérêts; Le médiateur lui, n’est là que pour faciliter les échanges et rien d’autre; On n’attend pas d’un arbitre qu’il aille se battre avec les joueurs sur le terrain face à l’équipe adverse, on attend juste de lui qu’il ARBITRE! 🙄 🙄 🙄 🙄

    A ce tître, je suis scandalisé par la vague d’insultes aussi injustes que stupides adressées ces temps-ci à l’Algérie (état voyou, complice du mnla, etc etc…) quand NOS accords (ceux paraphés par NOS PROPRES autorité!) sont effectivement lamentables! 😳 😳 😳

    QUI “négociait” autour de la table pendant tout ce temps? Le médiateur, ou nos autorités?
    QUI tient aujourd’hui le stylo pour parapher des inepties inacceptables? Le médiateur, ou nos autorités?

    Mais chez nous, il est vrai que l’éternel refrain du “complot”, de la “machination” ou des “complicités” reste pour beaucoup l’argument favori à chaque fois qu’on se plante! 🙁 🙁 🙁 🙁 🙁 🙁 🙁 🙁 🙁 🙁

  7. Cet accord ne servira à rien mes très chers amis, éviter de vous torturer, ces hommes sont doter de mauvaise foi et n’ont pas de parole d’honore.

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