Soumaïla Cissé a tenu ces propos, depuis Paris où il se trouve, au peuple de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) réuni au Centre International des Conférences de Bamako.
C’était le 30 juin dernier, lors de la célébration du 9ème anniversaire du parti placé sous la présidence de son Président, Younoussi Touré. Pendant toute une journée, les participants ont échangé sur le bilan annuel du parti avant de se pencher sur ‘’La crise sociale, politique et institutionnelle’’, ce qu’en pense l’Urd et ce qu’elle a comme propositions.
Dans un message diffusé par vidéo, le parrain du parti, Soumaïla Cissé, a condamné l’assassinat de l’élu de Gao, Idrissa Oumarou et les violences perpétrées sur des innocents dans le nord de notre pays. Selon lui, cette situation actuelle de notre pays invite tous les Maliens et toutes les Maliennes à la réflexion collective et à l’action en vue de restaurer la démocratie et d’assurer l’unité nationale. « L’avenir du pays reste incertain, la jeunesse est désemparée et la diaspora a honte. La situation économique se détériore de jour en jour et aucun secteur de l’économie n’est épargné. La situation alimentaire est préoccupante. La santé des populations se détériore. Les exactions, les vols, la souffrance et l’insécurité deviennent monnaie courante. Le sentiment d’abandon gagne de plus en plus les populations du nord. Partout le nom de notre pays, jadis loué et salué comme modèle, est aujourd’hui synonyme de pitié et de désolation’’, souligne-t-il. Soumaïla Cissé s’est dit aussi convaincu que le retour à la normale nécessite une intervention immédiate des forces de la CEDEAO aux côtés de nos forces de défense et de sécurité, unies dans leurs actions et dotées de matériels adéquats. S’agissant de son agression et de celle du Président de la république, Dioncounda Traoré, il a déclaré : ‘’Les violences dont j’ai été victime ainsi que celles inacceptables à tout point de vue subies par le Président Dioncounda Traoré sont certes graves, mais comme nous l’avons tous deux rappelé, le pays est au-dessus de tout. Aucun sacrifice n’est de trop pour rétablir la démocratie et réunifier le pays’’.
Urd n’a de haine contre qui que ce soit !
Selon le Président Younoussi Touré, les graves crises alimentaires et sécuritaires et la partition sont les maux que notre pays vit aujourd’hui. L’ordre constitutionnel normal et la libération du nord, avance-t-il, sont entre autres les priorités de l’Urd pour une sortie définitive de crise. Selon lui, l’Urd fait partie des victimes de l’après 22 mars à travers l’arrestation arbitraire de Soumaïla Cissé, le candidat du parti sans oublier les pillages perpétrés à son domicile. « …Au total, notre candidat a été victime d’arrestation violente et il subit aujourd’hui des soins médicaux à Paris’’ a-t-il dit.
Pour le Président du Parti de la poignée de mains, la démocratie a été secouée malgré les accords de la CEDEAO.
Après son allocution, Younoussi Touré a tenu à éclaircir les lanternes de l’assistance. ‘’La vision de l’Urd est aujourd’hui de tendre la main aux autres afin de combattre l’injustice et les arrestations arbitraires. Il n’y a pas de parti qui a autant souffert que l’Urd pendant ces crises. L’Urd n’a aucune haine aujourd’hui contre qui que ce soit. Au contraire, cette souffrance doit nous réconforter. Car il faut qu’on soit un repère. Nous sommes des patriotes et il faut qu’on le démontre maintenant pour que le Mali puisse recouvrer son image d’antan et qu’il redevienne un pays d’histoire et de culture’’ a-t-il enseigné.
A l’issue des travaux, des recommandations ont été formulées : la mise en place d’un gouvernement inclusif pour la transition, l’implication des composantes du nord dans tout processus de sortie de crise, l’union sacrée du Front uni pour la Démocratie et la République (FDR) et toutes les autres forces vives de la nation et, enfin, le soutien de toutes les actions permettant de renforcer matériellement et physiquement les forces armées et de sécurité.
Par Ousmane Ballo