Nous avons vu, dans l’édition de mardi dernier, que la police a trouvé tout ce qu’il faut chez Malcom pour en faire le coupable idéal du meurtre de Jennifer : le sac à main, la petite culotte, l’argent, etc. En plus, avec un casier judiciaire long comme un bras, Malcom est ce qu’on appelle un criminel d’habitude.
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Son procès en cour de comté à Milwaukee ne fut guère long. Il a été reconnu coupable de meurtre et condamné à mort. Le procureur criait victoire, sans état d’âme. Mais, est-ce vraiment Malcom le meurtrier ? Voici la vraie histoire qui ne sortira que 12 ans plus tard et cette fois, tout est réel à part les noms fictifs Jennifer et Malcom.
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La nuit du meurtre, Malcom, drogué dépendant, souffrait d’un manque terrible de cocaïne. Vers 22 h 45, il vint faire un tour dans le parking où étaient garées une dizaine de voitures et cherchait un réservoir non sécurisé. Il repère vite une fourgonnette, ouvre le réservoir, y imbibe un chiffon ramassé par terre et snife l’essence jusqu’à ce que les vapeurs remontent à son cerveau. Puis, il s’écroule dans un petit boisé à la lisière du parking.
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Vers 23 h 17, il reprend ses esprits et se dirige vers le restaurant où travaille Jennifer afin de quêter à manger, comme à ses habitudes. Il fait à peine deux pas qu’il aperçoit une forme humaine allongée. Il s’approche du corps et pense que la fille dort. Il lui tâte les poches et vole son argent. Puis, lui enlève sa culotte sans aucune raison. Au moment où il commence à fouiller le sac à main, il entend des bruits de pas et fuit avec l’objet. C’est ainsi qu’il se retrouvera, dans sa piaule avec les effets personnels de Jennifer.
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Malcom est un drogué, alcoolique et voleur à la tire, mais il n’a jamais fait de mal à quelqu’un. Pourtant, il venait d’être condamné à mort et dans toute l’Amérique personne ne doutait de sa culpabilité. Il attendait tranquillement dans le couloir de la mort. Comment a-t-il été sauvé ? C’est Jeffrey Damer, surnommé le « tueur de Milwaukee » à cause de la trentaine de meurtres à son actif qui lui sauvera la vie en racontant l’histoire. Malcom, intoxiqué, ne se souvenait de rien.
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Alors, en tant que juré, auriez-vous été parmi ceux qui ont douté ou parmi ceux qui n’ont jamais douté. La peine de mort, une fois appliquée, n’est plus réparable. La justice humaine comportant les défauts de l’humain, nous ne sommes jamais à l’abri de la faute, de l’erreur, de la colère ou du désir de vengeance.
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Je pense que toute œuvre humaine étant imparfaite, gardons toute notre raison et évitons de confondre justice et vengeance. La seule justice infaillible est celle de Dieu.
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Que la sagesse nous guide tous !
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Ousmane Sow
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(journaliste, Montréal)
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