Point de presse hebdomadaire de la MINUSMA

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Mme Radhia Achouri, porte-parole de la Minusma
Mme Radhia Achouri, porte-parole de la Minusma

Rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali

Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a rendu public son rapport sur la situation au Mali pour la période du 23 septembre au 16 décembre 2015, en application de la résolution 2227 de 2015 du Conseil de sécurité. Le rapport qui vous été communiqué, sera présenté au Conseil de sécurité le 12 janvier 2016.

Parmi les faits saillants, le Secrétaire général note un nouvel élan dans le processus de paix malien avec notamment la mise en œuvre de l’accord de paix et invite les parties signataires à redoubler d’efforts notamment dans la mise en œuvre des réformes institutionnelles. Il note que les progrès politiques  doivent se traduire d’urgence par l’amélioration tangible des conditions de sécurité pour le peuple malien.

Nomination de M. Mahamat Saleh Annadif du Tchad à la tête de la MINUSMA

Le 24 décembre 2015, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a annoncé la nomination de M. Mahamat Saleh Annadif, du Tchad, au poste de Représentant spécial et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). M. Annadif succède à M. Mongi Hamdi, de la Tunisie, qui achève son mandat le 14 janvier 2016. Le communiqué vous a été distribué.

Les activités de la Direction de la MINUSMA 
– Le 28 décembre, le Représentant Spécial du Secrétaire général de la MINUSMA, Monsieur Mongi Hamdi, a effectué une visite officielle aux Émirats Arabes Unis et au Qatar. Durant cette visite, M. Hamdi a présenté aux officiels de ces pays un certain nombre de projets de développement d’infrastructures, de projets à impact rapide (QIPs) et des projets pour conservation des manuscrits de Tombouctou. La valeur totale des projets s’élève à 40 millions de dollars. Les projets seront menés par la MINUSMA et ses partenaires, incluant l’UNESCO. Ces deux pays ont promis de contribuer à certains de ces projets, les détails des contributions seront dévoilés au cours des prochains mois.

– Dans le cadre de sa tournée d’adieu, Monsieur Mongi Hamdi a également rencontré hier le Président du Mali, S. E. M. Ibrahim Boubacar Keita, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Ce matin, il rencontre le premier-ministre, Modibo Keita.

 

– De son côté, le Représentant Adjoint du Secrétaire général chargé des Affaires politiques, M. Koen Davidse, s’est rendu le 23 décembre à Tombouctou. Dans le cadre de cette visite, M. Davidse s’est entretenu avec l’ImamAbdourahmane Ben Essayoutti qui a fait part de ses préoccupations quant à la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans la région de Tombouctou. Des préoccupations partagées par la société civile, qui s’inquiète de la prolifération d’armes et la recrudescence des violences dans les derniers mois. M. Davidse a déclaré avoir bien pris note des messages et prendra soin de les relayer auprès de l’ensemble des acteurs mobilisés en faveur de la mise en œuvre de l’Accord de Paix, notamment ceux engagés dans le développement. Monsieur Davidse a ensuite visité la Mosquée Djingarey Ber et la Bibliothèque Imam ben Essayoutti qui abrite une partie des manuscrits sauvés des événements de 2012. M. Davidse a réitéré l’engagement et la mobilisation de la MINUSMA dans l’appui à la sauvegarde du patrimoine culturel malien.

Sécurisation

– La Force de la MINUSMA maintient ses dispositifs sécuritaires et opérationnels dans ses zones de déploiement. Durant la semaine écoulée, la Force a opéré 498 patrouilles dont 224 de nuit, tenu 171 check-point et effectué 95 escortes.

– Le 4 janvier, a débuté dans le secteur Ouest l’opération « CARINA » en vue de contrôler les villages de Zafanto, de Zaro et leurs environs. Cette opération permettra de marquer la présence de la MINUSMA dans la région et faciliter le travail des Observateurs militaires et de l’Equipe Mixte d’Observation et de Vérification.

– Du côté de la Police des Nations Unies (UNPOL), durant la période 28 décembre au 3 janvier, elle a effectué 220 patrouilles, dont 21 patrouilles conjointes avec les forces de sécurité maliennes et 83 patrouilles piétonnes. Elle a également effectué 13 escortes.

– UNMAS conjointement avec UNPOL a lancé ce lundi 4 janvier la réhabilitation de l’armurerie du Pole Judiciaire Spécialisé (PJS) à Bamako, afin de prévenir la prolifération des armes légères et de petit calibre. Dans la région de Ségou, UNMAS continue d’apporter son appui aux Forces Maliennes de Défense pour la destruction de plus de 200 tonnes de munitions obsolètes et non fonctionnelles. Plus de la moitié (56%) de ce travail a déjà été effectué.

Incidents

La MINUSMA a été encore prise pour cible le 1 janvier aux environs de 19 h 00 quand une roquette a atterri à 1 km au sud-ouest du camp de la MINUSMA à Aguelhok dans la région de Kidal. Aucune victime ni dommage n’ont été causés.

Une semaine plus tôt, le 29 décembre, un convoi de logistique de la MINUSMA ralliant Ansongo à Ménaka avait découvert un engin explosif improvisé qui a été neutralisé par la Force Barkhane le jour suivant.

Le 6 janvier, et aux environs de 16 h, un véhicule de la Force de la MINUSMA faisant partie d’un convoi qui était en route d’Anefis à Tessalit a heurté un engin explosif improvisé ou mine à 12 km au sud de Tessalit dans la région de Kidal. L’explosion n’a pas fait de victime ni de blessé mais le véhicule a été endommagé.

Processus de paix

– Tel qu’annoncé dans un communiqué de presse publié la semaine dernière, la MINUSMA a lancé le 29 décembre les travaux de construction des sites de cantonnement à Likrakar et à Fafa, respectivement dans les régions de Tombouctou et Gao. Des travaux similaires seront entamés ultérieurement à Innegar, dans la région de Gao. Pour discuter davantage du processus de cantonnement, vous aurez l’occasion d’entendre le Directeur de la Section  Réforme du secteur de la sécurité/ Démobilisation, Désarmement et Réintégration, M. Samba Tall, à la fin de ce point de presse.

– La division des affaires civiles de Kidal a tenu le 21 décembre sa toute première rencontre avec des représentants de la société civile à Tessalit. Les discussions ont tourné autour des questions de la cohésion sociale, de la réconciliation et de l’instauration d’un climat de confiance. Les parties se sont entendues sur la tenue de rencontres mensuelles, sous la direction des affaires civiles de la MINUSMA.

– Le 29 décembre, la Division des Affaires Civiles de Mopti a organisé un atelier de dissémination de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali. Initié conjointement par la Fédération Nationale des Collectifs d’Organisations Féminines du Mali, le Ministère de la Réconciliation Nationale et la MINUSMA, l’atelier a réuni plus de 50 personnes dont des leaders religieux et communautaires, des femmes et des jeunes. L’objectif de ce projet est de renforcer la capacité des leaders par l’appropriation de l’Accord afin d’affermir leur rôle de relais pour son suivi et sa dissémination.
– Toujours le 29 décembre, la Division des Affaires Civiles a apporté un appui logistique à l’atelier de restitution de l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali et sur le Vivre ensemble, à Goundam. Elle a facilité le voyage de 14 participants de Bamako à Tombouctou. L’objectif de l’atelier était d’expliquer le contenu de l’Accord aux populations de la ville de Goundam et de les sensibiliser  à  l’importance de la reconstruction du tissu social pour le retour de la paix.

Relèvement

– Notre bureau régional de Gao rapporte que les 4 projets QIPs visant l’éclairage public solaire de 4 importantes artères de Gao Ville étaient, au 26 décembre 2015,  déjà bien avancés, avec 72 lampadaires installés et fonctionnant de 18 h à 6 h 30.  Sponsorisés par le bureau régional de la MINUSMA à Gao pour un budget de 115 millions de francs CFA, ces projets sont mis en œuvre par l’ONG internationale Nordic International Support Foundation. Le projet se poursuit dans les semaines à venir.

– Le mardi 29 décembre, la Cheffe du bureau régional de la MINUSMA à Mopti, accompagnée des membres de la Police des Nations Unies (UNPOL), a lancé le projet QIP pour la rénovation de la Brigade de Gendarmerie de Djenné.Sponsorisées par UNPOL, les activités du projet incluent la construction d’une clôture, de latrines, la réhabilitation de la cour intérieure et la fourniture d’équipements informatiques à la Gendarmerie de Djenné pour un budget total avoisinant 27.5 millions de francs CFA.

– Le 31 décembre, le Bureau de la Conseillère Principale pour la Protection des Femmes a procédé à la réception de 21 motos, 18 ordinateurs, 2 photocopieurs et 14 imprimantes prévus pour être acheminés à Gao et Tombouctou en vue de renforcer les unités de police et de gendarmerie dans la lutte contre les violences sexuelles et autres violences faites aux femmes dans le cadre du conflit.

– Le mardi 5 janvier, la population et les autorités locales d’Inhalide (Cercle de Tessalit) ont participé à la remise d’un générateur de 60 kVA qui servira à la fourniture d’électricité et au pompage d’eau. La réalisation de ce Projet à Impact Rapide porté par l’ONG ASSAHSSAL et sponsorisé par la division des affaires civiles de la MINUSMA représente un budget de 22 millions de francs CFA. Cette remise est accompagnée par une formation du comité de gestion et la donation de 1900 litres de fuel.

Affaires électorales

Dans le cadre de son appui à l’organisation de l’élection législative partielle dans la circonscription électorale d’Ansongo dans la région de Gao prévue le 10 janvier prochain, la Division des affaires électorales de la MINUSMA a notamment facilité le déplacement du personnel du Ministère de l’Administration territoriale et de la Commission Electorale Nationale Indépendante, en plus du transport de matériel de Bamako à Gao. Des rencontres de coordination ont également eu lieu sur les questions de sécurité avec la Force et UNPOL, entre autres, afin de définir des stratégies pour garantir la réussite de cette élection sur le plan sécuritaire.

Droits de l’Homme, Femmes et Enfants

Les 28 et 29 décembre, à Bamako, la Division des droits de l’Homme a dispensé, conjointement avec six organisations non-gouvernementales partenaires, une formation à 26 para-juristes de différentes régions dans le cadre de la mise en œuvre du Fonds d’affectation à la protection des victimes et témoins de violences sexuelles en vue de leur accès à la justice. Les 21 et 22 décembre, 45 para-juristes avaient bénéficié de la même formation.

Le 29 décembre, à Bamako, la Division des droits de l’homme a participé à l’atelier de formation des médiateurs pénaux sur le thème : « La médiation pénale, mode alternatif », organisé par le ministère de la Justice. La formation s’adressait à une cinquantaine de médiateurs pénaux du ressort de la Cour d’appel de Bamako, ainsi qu’à une vingtaine de représentants de l’administration de la justice, dont 15 femmes. La présentation de la Division des droits de l’homme avait pour objectif de clarifier le rôle des médiateurs pénaux dans la promotion et la défense des droits de l’homme, ainsi que de présenter les standards internationaux en la matière.

Justice

Un aperçu pour la semaine prochaine : les 12 et 13 janvier, à Tombouctou, la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires de la MINUSMA et la Direction Nationale de l’Administration Pénitentiaire et de l’Education Surveillée (DNAPES) organisent une formation sur l’usage des registres pénitenciers, adoptés en décembre. A la formation participeront environ 25 officiers et sous-officiers pénitenciers des régions de Tombouctou et Gao.  Deux autres formations sont prévues pour les officiers pénitenciers des régions de Bamako et de Mopti. L’initiative vise le renforcement de l’administration pénitentiaire dans l’ensemble du pays, conformément au mandat de la MINUSMA et aux Accords de Paix.

Annonce

Dans le cadre de ses activités de son interaction directe avec la population, la MINUSMA,  en partenariat avec la Plateforme des Jeunes « Ensemble Nous sommes Un Peuple »,  organise une journée spéciale organisée sous le thème :« Jeunes et MINUSMA unis pour la Paix au Mali ».

Les activités de la journée auront lieu aujourd’hui, le jeudi 07 janvier 2016 au stade Mamadou Konaté N’tomikorobougou de Bamako, de 15 h 00 – 19 h 30. Ces activités comprennent des allocutions, Artistes : Tal B, Iba One, Faty Kouyaté, un mini-marathon symbolique à équipes mixtes (Casques bleus et personnel civil de la MINUSMA, jeunes, enfants et femmes de la société civile, autorités locales des Communes de Bamako, FAMa), et un concert d’artistes maliens (Tal B, Iba One, Faty Kouyaté). La MINUSMA animera dans les cadre de cet évènement un stand d’information sur son rôle dans l’accompagnement des efforts des maliens dans leur quête d’une paix, stabilité et prospérité durables. Vous êtes tous et toutes invités à cet évènement aux travers lequel nous souhaitons reconnaître, saluer et encourager le rôle de la jeunesse du Mali dans le cadre du processus de réconciliation nationale et de l’accompagnement de la mise en œuvre de l’Accord de Paix.

Je cède maintenant la parole à mon collègue Directeur de la Section Réforme du secteur de sécurité/ Démobilisation, désarmement et réintégration, M. Samba Tall, pour vous faire le point sur le processus de cantonnement et questions connexes.

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TRANSCRIPT DE L’INTERVENTION DU DIRECTEUR DE LA SECTION DE LA REFORME DU SECTEUR DE SECURITE/DDR DE LA MINUSMA

POINT DE PRESSE HEBDOMADAIRE DE LA MINUSMA

 

Samba Tall: Bonjour et merci de nous avoir invités à venir contribuer un peu à cette activité hebdomadaire et merci aussi à tous les membres de la presse malienne et internationale, qui ont bien voulu être des nôtres ce matin.

Je suis Samba Tall, le Directeur de la Réforme du Secteur de Sécurité et du DDR de la MINUSMA. Je tenais à vous informer de là où on en est en matière de cantonnement.

Comme vous le savez sous la direction du Gouvernement malien, la MINUSMA avec d’autres partenaires internationaux doivent appuyer le processus de cantonnement qui doit être mis en œuvre par toutes les parties signataires de l’Accord d’Alger.

En effet, le cantonnement est l’une des mesures de confiance qui ont été instituées dans cet Accord de paix et qui permettent d’avancer vers d’autres étapes de ce processus que sont le DDR et la Réintégration ou l’intégration.

Cela veut dire qu’il y a des préalables à ce cantonnement. Le préalable à ce cantonnement, c’est d’abord la création des commissions nationales qui vont gérer tout ce processus.  Vous avez la Commission Nationale de DDR, qui doit gérer tout le processus de DDR, qui consiste en fait à démobiliser les gens et à les ramener à la vie civile économique.

Vous avez concomitamment le processus de réintégration ou d’intégration dans les forces de sécurité, là aussi vous avez une commission nationale. Il y a également un Conseil national de sécurité qui existe déjà au Mali qui doit chapeauter tout ce processus, ce sont les préalables à mettre en place.

Une fois que ces préalables sont satisfaits, on cantonne les combattants.

Les mouvements qui sont signataires regroupent eux-mêmes leurs combattants sur des sites qu’ils auront proposés. Mais ces sites doivent être validés par la Commission Technique de Sécurité, qui est un organe du Comité de suivi de l’Accord.

 

Une fois que les gens sont regroupés sur ces sites, il faut les enregistrer, il faut les sensibiliser sur les possibilités qui s’offrent à eux. Soit s’ils veulent rejoindre la vie civile, soit s’ils veulent rester quelque  part sous les armes et sous les services de sécurité du Mali et c’est un processus qui prend du temps.

A la date d’aujourd’hui, le Gouvernement et les parties signataires se sont déjà entendus sur ces deux commissions, la Commission nationale de DDR et la Commission d’intégration. Le projet de décret a été adopté  et va être signé prochainement. Après, il faudra nommer les membres de ces commissions. Ces membres une fois nommés, doivent travailler sur les critères de DDR et sur les critères d’éligibilité pour les forces de sécurité. Il y a encore du travail qui nous attend pour les semaines à venir.

Pour anticiper sur cela, on a demandé à la MINUSMA de construire et d’aménager ces sites de cantonnement qui ont été validés par la CTS c’est de cela dont ma Collègue vous parlait tout à l’heure. Depuis le 29 décembre on a commencé à construire ces sites de cantonnement. Le but étant que quand ces commissions nationales auront achevé leur travail d’établissement des critères qu’on n’ait pas attendre car les sites seront déjà prêts. Voilà en gros le processus dans lequel on est.

 

Il y a encore un travail politique qui est en train d’être fait entre toutes les parties signataires sous la direction du Gouvernement, les partenaires internationaux, qui sont en appui et jouent aussi leur part. Concomitamment, pendant que ces deux commissions vont être installées et travailler, la MINUSMA a aussi l’obligation et la tâche de construire ces sites de cantonnement.

Aujourd’hui, voilà là où on en est et nous pensons que cette étape qui est très importante dans la mise en œuvre du processus de paix. Parce que quand vous cantonnez les gens,  d’abord vous réduisez la circulation des hommes en armes, qui seront mieux contrôlés et cela a un effet sur la sécurité. Ensuite comme je l’ai dit en préambule, c’est l’une des mesures vraiment de mise en confiance qui ont été mises dans l’Accord de paix dont signature a été parachevée le 20 juin 2015 pour mettre les parties signataires en confiance pendant une certaine période et ensuite leur permettre d’aller vers ce qui fera la paix. C’est-à-dire que les gens qui sont sous les armes et qui ne veulent pas rester sous les armes, aient un avenir économique et un devenir dans la société. Que ceux qui veulent intégrer ou réintégrer les forces de sécurité le fassent dans un cadre concerté et dans le cadre des lois de la République du Mali. Voilà ce qu’on tenait à porter à votre connaissance et vous avez besoin d’éventuels éclaircissements je suis à votre entière disposition.

Questions/Réponses

 Q- Selon votre estimation à quelle date on peut voir les premiers éléments cantonnés et d’ici combien de temps tout ce travail pourra être fait pour pouvoir cantonner tous les combattants ?

Q- Je voudrais savoir si on déjà avoir une idée du budget DDR et quels sont les pays partenaires également ?

 Q- On parle d’un problème de financement du processus de DDR, je voudrais savoir qu’en est-il ?

 Q- Est-ce qu’on peut connaitre le nombre de sites confirmés ?

Samba Tall : La date de début du cantonnement, à cette question on aimerait bien y répondre, mais ceux qui ont la réponse ce sont les parties signataires. Car ce sont les parties signataires qui décident de cantonner et pour cantonner il faut qu’il y ait des critères. A la date d’aujourd’hui il y a un mode opératoire de cantonnement. Les parties se sont entendues sur les critères. Qui doit être cantonné ?

 Ce mode opératoire de cantonnement, il existe et a été conçu par la Commission Technique de Sécurité et adopté par le Gouvernement, la Plateforme et la CMA. Maintenant, il y a des préalables. Quand vous cantonnez quelqu’un qu’est-ce que vous allez faire de lui après ? C’est ce qu’on a dit tantôt. Tous ces gens qui sont des combattants, doivent être soit démobilisés pour rejoindre la vie civile donc c’est le DDR, soit être réintégrés ou intégrés dans les services de sécurité de la République du Mali. Ce sont ces critères qui n’existent pas encore. Parce que les commissions qui doivent le faire, la Commission nationale de DDR et la Commission nationale d’Intégration, ne sont pas constituées encore et les décrets les établissant n’ont été adoptés en Conseil des ministres que le 29 décembre 2015 passé. Donc ces décrets doivent être signés et les membres de ces commissions nommés et une fois nommés, il faut qu’ils s’asseyent pour travailler et pour établir ces critères. La vitesse à laquelle ils vont travailler déterminera effectivement la date du début du cantonnement et je peux vous dire que ce n’est pas un travail de deux jours, c’est un travail en profondeur parce que ça touche aux institutions et aux structures de l’Etat malien.

C’est le travail de ces commissions, la nomination de leurs membres, les travaux qu’ils vont produire qui vont nous donner effectivement la date du début du cantonnement.

La question qui a trait au budget du DDR, même chose, on a une très forte volonté de tous les partenaires internationaux d’appuyer le DDR au Mali. La preuve est qu’on a déjà quelques fonds avec lesquels on a commencé à construire les sites de cantonnement alors qu’on ne sait même pas le nombre de gens à cantonner et je vous renvoie à la lecture de l’Accord d’Alger. L’Accord d’Alger dit que les mouvements signataires doivent fournir la liste de leurs hommes et de leurs équipements militaires 30 jours après la signature de l’Accord. L’Accord a été parachevé le 20 juin. Cela veut dire que la liste devait être parachevée le 20 juillet et nous seront très bientôt le 20 janvier.

Mais la CMA et la Plateforme ont promis fermement qu’ils vont fournir ces listes en mi-janvier. Nous pensons avoir ces listes incessamment.  Ce sont ces listes qui vont nous permettre d’établir le budget du DDR. On ne peut pas faire le budget si on n’a pas l’effectif mais de ce côté, je vous rassure qu’il y a une très grande volonté des Nations Unies et de tous les partenaires pour réellement appuyer ce processus.

 

Problème de financement du DDR, je crois que j’y ai répondu et il n’y a pas de problème de financement du processus de DDR. C’est la même chose, le processus de DDR, il doit commencer après le cantonnement.

D’ores et déjà, les institutions internationales qui d’habitude appuient le DDR des Nations Unies, c’est le Fond Monétaire International (FMI), c’est la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD) et toutes ces institutions se sont dites prêtes à appuyer le processus de DDR et nous n’avons pas d’inquiétude de ce côté. C’est juste qu’il nous faut réellement la liste des combattants et des effectifs pour pouvoir aller dire aux gens qu’on a besoin de tel montant pour le DDR.

Le nombre de site à la date d’aujourd’hui, la CMA a proposé 12 sites de cantonnement et la Plateforme a proposé 12 sites de cantonnent et cela nous fait un total de 24. Et ces sites vont à travers le processus de la Commission Technique de Scurité. Je vous informe que la Commission Technique de Sécurité est composé de trois parties signataires, le Gouvernement, la CMA et la Plateforme. Vous avez les Nations Unies, l’Union Africaine, la CEDEAO, les cinq pays membres du Conseil de sécurité, les six pays frontaliers du Mali à l’exception du Sénégal et de la Guinée, vous avez l’Algérie, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et autres.

Cette Commission Technique de Sécurité (CTS) a été instituée par le Comité de Suivi de l’Accord. Les sites une fois proposés par les mouvements font l’objet d’une évaluation technique. Cette évaluation technique est menée par une équipe pluridisciplinaire où vous avez le Gouvernement, les parties signataires, la MINUSMA, le Service Anti-mines des Nations Unies (UNMAS), l’UNOPS qui est le service projets des Nations Unies qui assure la construction des sites, l’Unité Environnement de la MINUSMA pour respecter l’impact environnemental de ce qui se fait. En somme, vous avez une étude technique exhaustive et cette étude exhaustive est soumise à la CTS qui siège une fois par mois en moyenne.

La CTS, au vu de cette étude technique, valide. Une fois que les sites sont validés, les mouvements signataires donnent la priorité à la construction. Vous savez qu’on ne peut pas construire des dizaines de sites en même temps, on est obligé de le faire graduellement et c’est la raison pour laquelle on construit les trois sites qui ont été proposés conjointement par la CMA et la Plateforme, je tiens à le préciser. Les trois sites que nous construisons actuellement, ils ont été initialement proposés par la Plateforme, ils sont dans les régions de Tombouctou et de Gao. Mais c’est la Plateforme et la CMA qui se sont entendues pour qu’on commence à travailler sur ces trois sites.

En gros, voilà où on en est, les autres sites sont en processus de validation. Il y a une réunion de la CTS les 14 et 15 janvier et nous pensons qu’à cette réunion on arrivera à valider 15 sites sur les 24 proposés.

 

Aujourd’hui a débuté la reconnaissance des sites dans la région de Kidal notamment Tessalit et Aghelhoc et ce sont des sites que nous comptons valider les 14 et 15 janvier.

Q- Sur les 24 sites proposés, pouvez-vous nous dire combien ont déjà été validés et combien sont en construction ?

Samba Tall : Sur les 24 sites proposés, 15 ont fait l’objet de reconnaissance et sur ces 15, 11 ont été validés par la CTS et 3 ont été proposés pour la construction par la CMA et la Plateforme conjointement.

Q- Est-ce qu’on peut savoir les noms des trois sites que vous construisez en ce moment ? 

Samba Tall : Vous avez le site de l’Ikrakar dans la région de Tombouctou, le site de Fafa et Inéghar dans la région de Gao au sud de Ménaka. Les travaux de construction ont commencé sur les deux sites de Fafa et de l’Ikrakar. A Inéghar, on doit encore faire un travail de nettoyage parce que lors des visites techniques et dans la zone d’Inéghar, il y a eu des batailles par le passé et pour plus de sureté, on a remis l’équipe anti-mines pour aller bien vérifier le terrain. Ce n’est pas un terrain que nous suspectons d’être miné mais c’est juste par mesure de précaution. Comme il y a eu des combats c’est mieux d’avoir toutes les garanties avant de commencer les travaux. C’est cette partie de nettoyage qui a commencé mais le tout se fera en même temps et tous les trois sites seront construits concomitamment.

Q-Est-ce qu’on a une idée sur le délai de chantier ?

Samba Tall : Le délai est de deux à quatre mois tout dépend de la nature du terrain de la livraison des matériaux. Vous savez que ce sont des villages très isolés les endroits dont on parle et il faut tout amener sur place et c’est cela qui va déterminer. Nous notre but c’est de finir le plus tôt que possible. A Fafa on a déjà commencé à faire le forage parce que c’est une priorité. A partir du moment où vous avez l’eau sur un site, le reste c’est de la viabilisation. On essaye de raccourcir les délais au maximum, sachant qu’on a des contraintes géographiques pour ramener les matériaux très souvent.

 

Q- Après la construction des sites le cantonnement est censé duré combien de temps ?

Samba Tall : Le cantonnement est censé durer un maximum de trois mois, pas plus,  parce que c’est là où on enregistre et sensibilise les combattants pour qu’ils aillent soit au DDR, soit vers l’intégration. Maintenant notre but est de le raccourcir au minimum comme je le disais tantôt si les critères pour le DDR.  Quand les critères pour l’Intégration seront préalablement établis par les commissions nationales qui comprennent les membres du Gouvernement, de la CMA et de la Plateforme, il n’y a pas de raison de garder quelqu’un indéfiniment. Il rentre, on l’enregistre, on le sensibilise et il va là où il doit aller. Mais le cantonnement ne peut pas durer plus de trois mois et c’est ce qui est prévu dans l’Accord de paix : un maximum de 90 jours. Si on peut le raccourcir au minimum on le raccourcira. C’est la volonté du Gouvernement et c’est la volonté des parties signataires et nous les appuierons.

 

Q- Est-ce que les deux mouvements seront cantonnés sur les mêmes sites ?

 Samba Tall : C’est leur choix à eux, nous on appuie. Et eux aussi ont exprimé la volonté d’être cantonné autant que possible sur les mêmes sites sous la direction du Gouvernement et nous les appuierons.

 Q-Ce ne sera pas un site de repos ?

Samba Tall : Le cantonnement comme je vous l’ai dit est une mesure de confiance. Ces gens se battent depuis des années et des mois. Il faut les mettre ensemble pour qu’ils se parlent. C’est la même chose que les patrouilles mixtes pour créer la confiance entre les parties. Mais c’est une étape préliminaire. Le cantonnement doit déboucher sur quelque chose et c’est soit le DDR, soit l’Intégration. Donc la période de cantonnement, et je reviens là-dessus, c’est pour enregistrer les gens et les informer et les  sensibiliser pour ensuite les faire partir là où ils doivent aller.

Q- La sécurisation des sites, ce sera à la fois les FAMAs et les casques bleus ?

Samba Tall : Dans l’Accord de paix, la sécurisation doit se faire par les parties signataires sous la direction du Gouvernement. A la date d’aujourd’hui, il y a encore des réglages à faire pour mettre en œuvre ce mécanisme conjoint entre le Gouvernement et les parties signataires.

Pour ne pas perdre de temps, la MINUSMA a déployé sur les sites qu’on construit ses forces en espérant que ce mécanisme qui est prévu dans l’Accord d’Alger sera mis en œuvre dans les jours qui viennent, les mécanismes de coordination pour coordonner tout ce qui se fait entre le Gouvernements et les mouvements signataires de l’Accord,  que ce soit les patrouilles mixtes ou les mécanismes de surveillance du processus de cantonnement et de DDR.

Donc en attendant, la MINUSMA a décidé de déployer ses propres forces et de tout faire pour que ce mécanisme de coordination soit mis en place dans les plus brefs délais pour prendre le relais qui lui est dévolu au terme de cet Accord d’Alger.

 

Porte-parole: Mme Radhia Achouri

La Minusma

 

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1 commentaire

  1. Je pense qu’on a pris beaucoup de retard pour ça.
    Mais sachez que quelqu’en soit le pays, personne n’intervient sans contre partie. Et il faut un contrat calair et non comme avec la France ou la minusma. Car à Kidal, en plus des voyous, nous avons aussi des compatriotes.

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