Paix et Développement du nord Mali : Le Programme spécial est lancé, Aqmi aussi revient dans le Wagadou

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Pas plus tard que mardi dernier, dans la salle de Banquet de Koulouba, lors du lancement du Programme spécial pour la paix et le développement au nord Mali, le Président ATT indiquait qu’il fallait « nettoyer la forêt de Wagadou pour assurer notre présence ». Ce nettoyage s’adressait aux groupes armés étrangers, des djihadistes qui ont choisi le Wagadou comme zone stratégique.    Les forces armées dans le cadre du comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc) avaient engagé en juin dernier un ratissage aux larges de cette bande de forêt situé le long de la frontière Mali-Mauritanie et en territoire malien.

 Les accrochages, à cet effet, entre l’armée mauritanienne et les combattants d’Aqmi ont donné des bilans aussi alambiqués qu’ont été les circonstances des combats et les acteurs qui y ont pris part. Le communiqué officiel final du gouvernement malien donne le Wagadou, espace propre, nettoyé de toutes ses insanités. Ce qui n’empêche pas le Président Amadou Toumani Touré d’évoquer la nécessité de « nettoyer le Wagadou et de l’occuper ». Cela voulait donc tout dire : c’est que les combattants d’Aqmi y sont retournés, aussitôt que les armées mauritaniennes et maliennes ont tourné le dos. Un article de Jeune Afrique en date du 9 août 2011 nous édifie. Le confrère écrit : « Donnée complètement «propre» par les militaires maliens et mauritaniens jusqu’à une date récente, la forêt de Wagadou est plus que jamais occupée par AQMI. Un retour spectaculaire dû à l’aspect stratégique de la zone pour le combat des islamistes ».  

Selon l’article, les éléments d’Aqmi seraient là depuis plus d’une semaine. « Les informations reçues nous font état de la présence de trois groupements des djihadistes, mais je ne peux pas vous dire le nombre exact de ces éléments », confie au journal, une source sécuritaire malienne en poste à la frontière Mali- Mauritanie.   

Question : le Pspdn sera-t-il une panacée ? La réponse est non. Comporte-t-il une stratégie efficace contre Alqaïda ? La seule stratégie qui vaille au Pspdn est celle qui fait du développement la condition sine qua non pour un retour à la paix dans ce vaste territoire à très faible densité. Selon ce postulat qui fonde la politique nationale de lutte contre l’insécurité et le terrorisme au nord du Mali, l’extrême pauvreté des populations les pousse à accepter les djihadistes qui savent être généreux et qui ont des moyens pour engager des mercenaires et des nouvelles recrues parmi les populations jeunes en proie à l’oisiveté. Ainsi derrière le Coran, la peau de prière, le chapelet et les barbes se trouvent le Kalachnikov. Mais pour la Président ATT, la solution contre Aqmi n’est pas militaire. Elle est celle de l’occupation de l’espace pour réunir les conditions du développement, avec la présence d’une administration, des postes de sécurité, des compagnies de gendarmerie et même la justice. En tout cas ATT, mieux que tout le monde, est placé pour savoir qu’Aqmi n’est pas un enfant de cœur.   

 

N’est ce pas une vue de l’esprit, une utopie que de croire que le fait de pleuvoir sur le nord des milliards pris sur des bailleurs de fonds crédules pourraient mettre fin à un phénomène qui a été combattus de toutes leurs forces par les Algériens en Algérie, les Européens en Europe, les Américains aux Etats-Unis et tous, en Afghanistan, au Pakistan. Et au Mali par les Français, les Mauritaniens etc… Le Pspdn comporte à juste titre une vaste campagne de sensibilisation, mais là aussi ce ne serait pas par un coup de baguette magique qu’Alqaïda se mettrait hors jeu. La preuve malgré les derniers combats en juin dernier dont les bilans selon Bamako et Nouakchott les donne largement perdants, revoilà les djihadistes dans le Wagadou comme si de rien n’était.  

 

B. Daou

 

Mali-Mauritanie : Aqmi de retour  dans la forêt de Wagadou           :          

 

Aqmi a profité du retrait des armées malienne et mauritanienne.

 

Donnée complètement «propre» par les militaires maliens et mauritaniens jusqu’à une date récente, la forêt de Wagadou est plus que jamais occupée par AQMI. Un retour spectaculaire dû à l’aspect stratégique de la zone pour le combat des islamistes.       

 

La rumeur qui circulait depuis une semaine dans les villages périphériques de la forêt de Wagadou est désormais confirmée par des sources sécuritaires maliennes. Moins de deux mois après l’attaque du 24 juin 2011 des armées mauritaniennes et maliennes dans cette zone, les djihadistes sont revenus à la charge.                                         

 

 

« Il y a une semaine, les bergers nous ont fait état de la présence de plusieurs voitures des éléments d’Aqmi dans la forêt de Wagadou. Mais c’est le samedi 6 Août 2011 que j’ai eu personnellement la certitude qu’il s’agit bien des éléments d’Aqmi » nous confie une source sécuritaire malienne en poste à la frontière Mali – Mauritanie. Qui ajoute : « Les informations reçues nous font état de la présence de trois groupements des djihadistes, mais je ne peux pas vous dire le nombre exact de ces éléments ».

 

Couverture naturelle                                     

 

Le retour des islamistes dans la zone peut s’expliquer par plusieurs raisons. La plus évidente est que la forêt est stratégique : elle sert de couverture naturelle aérienne et terrestre. Les satellites ou les drones ne peuvent pas y repérer les éléments d’Aqmi et l’accès par la voie terrestre y est difficile.                                          

 

 

 

Une autre raison – et non des moindres – est le retrait des deux armées mauritanienne et malienne. La première s’est placée à la frontière, près dans la localité de Bassikounou, en territoire mauritanien. Quand à la seconde, après quelques semaines de patrouille dans la zone, elle a vu une une grande partie de ses effectifs de la forêt de Wagadou regagner Bamako depuis quelques jours. «  En ce moment, beaucoup de nos soldats son en stage de formation pour quelques mois, ce qu’on appelle dans notre jargon « le peloton », confie une source militaire à Bamako. Une partie des militaires est donc revenue dans la capitale pour le peloton ou pour occuper les postes de ceux qui sont allés ».        

 

 

 

 

Source : Jeuneafrique.com 09/08/2011


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