Otages au Mali : Aqmi revendique les enlèvements et diffuse des photos

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    Quinze jours après la capture de cinq Européens, dont deux Français, au nord du Mali, la "filiale" d’al-Qaïda affirme les détenir et le prouve par l’image…

    Jeudi, confirmant ce que l’on soupçonnait fortement, la branche maghrébine d’al-Qaïda, qui sévit dans le Sahel, avait revendiqué l’enlèvement des cinq Européens, dont deux Français, kidnappés les 24 et 25 novembre au Mali. Pour appuyer ses déclarations, à défaut de preuves de vie, l’organisation terroriste a fourni hier des photos des otages à l’agence de presse mauritanienne Nouakchott information, ainsi qu’au bureau de Rabat de l’AFP.

    Cinq otages à genoux…

    Sur la première image, devant trois hommes enturbannés et armés, on peut reconnaître les Français Serge Lazarevic et Philippe Verdon, dont le Quai d’Orsay avait confirmé l’enlèvement le 24 novembre, à Hombori, au nord-est du Mali.

    Le lendemain, tandis que l’on apprenait que les deux hommes, présentés comme des géologues en prospection dans la région, étaient connus des services secrets français, un Britannique, un Suédois et un Néerlandais, étaient enlevés à Tombouctou, au nord du pays. Lors de la capture du groupe, un touriste allemand, qui avait tenté de résister, avait été tué.

    L’autre photo diffusée vendredi montre les trois Européens à genoux, apparemment sur un autre site, mais rien ne le dit, eux aussi entourés d’hommes lourdement armés, dont l’un a le visage découvert révélant une barbe plus qu’abondante…

    La France et le Mali particulièrement visés…

    Dans le communiqué diffusé avant ces images, suivant une rhétorique classique, Al-Qaïda au Maghreb islamique clame avoir enlevé les cinq occidentaux en "réponse aux agressions répétées de la France contre les musulmans des pays du Sahel" et affirme qu’il s’agit d’"une réaction légitime face aux politiques permanentes et insensées" du président français, Nicolas Sarkozy.

    Le texte précise que "le Mali a été choisi sciemment en raison de l’implication du régime d’Amadou Touré dans une guerre contre les Moujahidines" et reproche au chef de l’Etat malien de céder "aux pressions exercées (…) par la France et les Etats-Unis".

    Suit une adresse directe à Nicolas Sarkozy : "A tes quatre sujets retenus à Arlit, s’ajoute désormais l’enlèvement de deux autres Français dont tu endosses l’entière responsabilité". Aqmi fait ainsi référence aux expatriés enlevés en septembre 2010 au nord du Niger, sur un site minier exploité par Areva, et donc détenus depuis plus de 400 jours.

    Trois autres Européens enlevés, mais pas par Aqmi…

    Enfin, Aqmi précise qu’elle fera "prochainement" savoir ses revendications à la France et au Mali, et elle réfute toute implication dans l’enlèvement de trois autres Européens, une Italienne, ainsi qu’un homme et une femme espagnols, capturés en octobre à Tindouf, en Algérie, dans un camp de réfugiés sahraouis.

    Affirmant que les ravisseurs étaient venus du Mali, le Front Polisario, qui revendique l’indépendance du Sahara occidental, au sud du Maroc, avait mis en cause la branche maghrébine d’al-Qaïda au Maghreb. "Nous dégageons la responsabilité de l’organisation dans l’enlèvement des Européens dans les campements de Tindouf en Algérie", a donc démenti Aqmi.

    La semaine dernière, une source policière mauritanienne avait annoncé l’arrestation de deux individus à Nouadhibou, au nord-ouest de la Mauritanie, suspectés d’être le cerveau de la prise d’otages et l’un de ses complices. Ces Sahraouis, grimés pour ne pas être reconnus, étaient entrés sans autorisation dans le pays.

    Les ministres de la Défense de dix pays mobilisés…

    Qu’Aqmi soit ou non impliquée dans cette prise d’otage en particulier, la dissémination dans la région des armes distribuées en masse durant la révolution libyenne n’annonce rien de bon sur le front des enlèvements. Ce week-end à Nouakchott, la capitale mauritanienne, les ministres de la Défense de dix pays du pourtour méditerranéen ont rendez-vous pour discuter ces questions (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal, Algérie, Libye, Tunisie, Maroc et Mauritanie).

    "Tous les acteurs, au plan régional et international, sont conviés à s’impliquer d’une manière ou d’une autre dans la bataille contre la criminalité qui ignore les frontières", a commenté un haut responsable de l’armée mauritanienne sous couvert d’anonymat.

    Source: metrofrance.com – 10-12-2011 12:12

     

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