La TM2 ? Une poudre aux yeux
Cameramen et techniciens ont faim
Le saviez-vous ? Les cameramen de l’ORTM en mission sur le terrain ou au sein de la délégation présidentielle à l’extérieur du pays ont plus peur de la faim que des contraintes techniques liées à leur métier à proprement parler. Et ils sont désormais nombreux à trouver refuge et confort dans des organismes tels que la MINUSMA et autres. Ce, au regard des maux très profonds qui minent leur service : vol, impunité, attribution de marchés douteux, justice à double vitesse, népotisme, mauvaise gestion, rupture de programmes…, bref au regard de la lente agonie de leur Office bien aimé.
A la faveur du coup d’Etat de 2002, des matériels dont une caméra professionnelle d’une valeur de plus de 20 millions F CFA, ont miraculeusement disparu. Fort heureusement : le présumé voleur, un agent du service, a été clairement identifié grâce au code secret dont dispose l’appareil. Mais aucune sanction ne fut prise contre lui. Il poursuit ses activités comme si de rien n’était.
Quelques mois plus tard, cette fois-ci au niveau de la section «Avis et communiqués », deux personnes ont été impliquées dans une affaire de détournement portant sur un peu plus de 40 mille Francs CFA. Mais tenez-vous bien : le premier a été lourdement sanctionné pendant que son complice a obtenu une promotion. Cette gestion pour le moins partiale de la hiérarchie n’était que le début d’une série de bavures.
Des arriérés de six mois…, et le risque de mourir de faim
Des organismes dont UNICEF paient les prestations de l’Office lequel, à son tour, doit faire des reversements aux agents. Mais il n’en est rien. Plus d’une année aujourd’hui que les agents n’ont pas perçu leurs dus. Le personnel contractuel lui, a d’ores et déjà six mois (06) d’arriérés. Ils attendent en effet des rappels qui ne viennent toujours pas.
Les agents sur le terrain se plaignent eux aussi. Certains ont peur de mourir de faim lors des reportages sur le terrain. Ils ne perçoivent pas de prime d’alimentation. Et les malheureux qui ont la poisse (jadis, c’était une chance) de faire partie d’une délégation présidentielle à l’extérieur, ne doivent leur survie qu’aux personnes de bonne volonté. Certes, la présidence de la République verse à l’office les frais de mission selon le taux national. Quitte à l’ORTM d’y ajouter son propre taux et de désintéresser son agent. Mais bien entendu, les choses ne passent pas ainsi. A peine si le reporter perçoit les frais de mission versés par la présidence…
Afin de palier à la crise « monétaire», l’on a trouvé des astuces. Des émissions telles «Echos des Régions» ont été créées. Mais ne vous y fier pas pour accéder aux véritables informations du terroir. C’est juste pour soutirer des bakchichs aux adeptes du « m’as-tu-vu » soucieux de paraître sur le petit écran.
Pas d’argent dans les caisses ? Vrai ! D’ailleurs, le budget 2015 est, depuis le moi juin dernier, totalement épuisé. Raison pour laquelle l’on puise dans celui 2016. Et ça va crescendo !
La mauvaise gestion
C’est la mauvaise gestion qui est indubitablement à l’origine de cette crise de trésorerie. Et pour preuve. L’on exécute là des prestations sans contrat préalable. A titre illustratif : Les traces des prestations au profit d’Orange-MALI pendant le mois de Ramadan dernier s’avèrent difficiles à trouver.
Et lorsqu’une des rares fois, un contrat est établi il ne manque pas de relents. Ce fut le cas de celui relatif à la conception du décor des différents plateaux.
D’abord ledit contrat a été signé par la direction sans l’avis du responsable de la «section Décor» à hauteur de 25 millions F CFA. Et pourtant, un précédent fournisseur avant proposé 14 millions, et pour l’installation du décor et pour la lumière. Mais la Direction a préféré l’offre portant sur les 25 millions F CFA non compris les travaux d’’installation de la lumière lesquels sont à la charge de l’office.
Aussi, en Novembre 2014, l’ORTM a attribué le marché de ses fournitures immobilières à la société BAKATRA. Rien de mal. Un autre appel d’offre pour les mêmes besoins a été lancé en 2015. De mauvaises langues prétendent que les fournitures de 2014 s’avèrent du matériel recyclé.
Déficit de production
La quasi-totalité des productions sont désormais financées par l’extérieur exceptées les programmes «Maxi-Vacances » et «Top Etoile». Les réalisateurs de ces deux émissions peuvent s’estimer heureux au regard des privilèges exceptionnels dont ils bénéficient de la part de la Direction.
Les productions-maison sont presque suspendues. L’office malien se contente le plus souvent de diffuser d’anciennes productions et aussi des films dont il ne possède pas le droit. Toute chose qui l’expose à d’éventuelles poursuites.
L’une des conséquences de manque de programme fiable et de productions-maisons s’avère le non-respect des horaires de diffusion, et plus grave, le désintérêt des téléspectateurs.
Il faut dire que la gestion des ressources humaines est ici très contestée. Ce fut le cas suite à la nomination du responsable du programme Radio en qualité de chef de division-Info.
TM2 : une poudre aux yeux
TM2, cette deuxième chaîne de télévision n’est en vérité que l’ombre d’elle-même : pas de programmes de façon hiérarchique, seulement quelques rares productions, aucune perspective, pas d’organigramme fiable… Ici, il n’y a qu’un coordinateur dûment nommé. Les autres membres du personnel, quand ils le souhaitent, s’autoproclament chef de ceci ou de cela ! La Direction elle, a d’autres chats à fouetter. Seul l’intéresse le grand journal de 20 H. Et l’on devine pourquoi.
Démotivation et démissions
C’est bien cette cacophonie généralisée qui est à l’origine des départs. Le personnel technique préfère en effet aller voir sous d’autres cieux. Et c’est la MINUSMA qui se frotte désormais les mains. La Mission onusienne a en effet recruté de nombreux techniciens venant de la boîte, des techniciens qu’il (l’ORTM) a mis beaucoup de temps et d’argent à former. Un véritable gâchis ! Et ces nouvelles recrus de la MINUSMA, mieux payées et jouissant des meilleures conditions de travail ne manquent d’inciter les autres à les suivre. Il importe d’arrêter la saignée.
D. Diarrassouba
Très bon dessin, mais je me pose la question si tous ceux que vous dites est vrai, pour quoi ne pas donner au nom?
Le document parait propre mais cité des noms pour nous édifier si vous êtes confiant de votre article, pour qu’on puisse savoir qui est responsable de quoi .
Merci.
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