Au moment où le Mali sollicite plus que jamais la présence des partenaires pour le soutien au développement dans le septentrion, ces derniers se retirent. En bloc. Abandonnant les populations à leur triste sort. Et le dernier grand partenaire de notre pays à faire ses cartons dans le nord est la Coopération Suisse qui s’est désormais s’est tourné vers les zones sécurisés de notre pays.
Les partenaires au développement ne sont point à blâmer par rapport à la situation sécuritaire. Mais l’abandon des couches vulnérables dans le septentrion est-elle la solution à la problématique de l’insécurité ?
Depuis bientôt trois ans, les populations nomades de Tombouctou sont sevrées de toute action de développement de la part des partenaires pour des raisons liées à la présence d’Al-Qaïda.
Un des plus importants partenaires qu’est, la Direction de Développement de la Coopération Suisse (DDC) vient de se retirer au grand dam des populations pour lesquelles elle constitue encore un immense espoir. Son départ laisse un grand vide.
A l’annonce de la nouvelle, les leaders communautaires des deux communes et les associations des jeunes, ont décidé d’interpeler les autorités administratives du Mali et plus particulièrement le Gouverneur de la région afin de trouver une issue heureuse à la situation.
Il est important de noter que c’est la Coopération Suisse qui assure le financement d’un dispositif vital (le seul) de ces populations, à savoir la Santé Mobile Mixte qui est mise en exécution par des ONG locales de Tombouctou.
Parmi les grandes pertes des populations nomades, il y a le fameux PASA (Programme d’Appui à la Sécurité Alimentaire), financé par l’Union Européenne qui, chaque année, permettait la réalisation d’importantes actions en matière de sécuritaire alimentaire.
Selon des indiscrétions, les régions de Tombouctou et Gao ont été exclues du PASA cette année.
Pour l’heure, il n’y existe qu’un seul Centre de Santé Communautaire mobile qui apporte le minimum de soins de santé aux populations nomades. Il permet à une vingtaine de personnes de se soigner pendant une dizaine de jours.
Bien plus, ce centre mobile permet à une trentaine de femmes enceintes et d’enfants de se faire vacciner par zone. Il procède à l’évacuation des les cas compliqués vers le Centre de Santé de Référence.
Cet abandon aura indubitablement un impact négatif sur les populations en général et les jeunes en particulier. Et pour cause, ils seront livrés à la nébuleuse Al Qaïda laquelle, faut-il le rappeler à commencer à faire de l’humanitaire surtout dans les zones de Salam et Ber.
La décision des partenaires risque d’annihiler toutes les avancées effectuées dans le cadre du changement de comportement – principalement en matière de santé, de citoyenneté, d’éducation…
Baba Ahmed