Nord Mali : Connaître le Protocole d’entente MNLA-Ansar Dine pour le combattre

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Même si le nouvel Etat fantomatique  dénommé Etat islamique de l’Azawad, créé le 26 mai 2012, à l’issue d’une rencontre des responsables du MNLA et du mouvement islamique Ansar Dine, a tout l’air d’un Etat mort né, il n’est pas du tout superfétatoire  que l’on s’intéresse au protocole d’entente intervenu entre le MNLA et Anssar Dine pour le comprendre et combattre.

Moussa Ag Assarid

L’accord intervenu le 26 mai 2012 entre le MNLA et  Ansar Dine a fini par convaincre tous les sceptiques à travers  le monde que les velléités sécessionnistes  du Mouvement national de libération de l’Azawad n’étaient que de grossiers prétextes pour offrir un Etat refuge  à tous les terroristes malveillants qui ont mis et qui continuent de mettre à mal la sécurité mondiale au nom d’un extrémisme islamique. Nombreux sont les Maliens qui n’ont jamais voulu perdre leur temps à faire la différence entre le MNLA et Ansar Dine, tant ils ont été convaincus par les complicités perceptibles même par un  non voyant. Mais, hélas, quelque part dans le monde, des individus mal informés et aveuglés par leur engagement mal fondé pour la cause des hommes bleus ont pris des raccourcis pour accabler l’Etat malien qui s’est dédié depuis plus de vingt ans dans des opérations  de discrimination positive à l’égard  de la minorité touareg.

Iyad Aghali

Cet effort exceptionnel de l’Etat malien à l’allure d’une injustice contre les autres communautés nationales, à l’analyse, n’a servi à rien.  Il y a eu le 23 mai 2006 et le déclenchement des hostilités le 17 janvier 2012. Profitant  de la discrimination positive qui a fait d’eux des « enfants gâtés de la République » insatiables, des éléments de la communauté touareg du Mali ont pactisé avec le diable pour mettre leur mère patrie en émoi, au nom d’une indépendance qui n’est qu’une vue de l’esprit.  En perte de vitesse, rejeté par les populations des zones occupées,  mal armé, financièrement affaibli  et pratiquement lâchés par leurs suppos qui ne lorgnent que  la richesse du sous sol malien dans cette partie du pays, le MNLA n’a eu autre alternative que de se découvrir au grand jour en scellant un accord minima avec Ansar Dine et ses soutiens d’Aqmi et du Mujao.

En allant dans « un mariage de raison » avec Ansar Dine, le MNLA ne devait en principe être crédible aux yeux  d’aucun ressortissant d’un Etat civilisé de la planète terre. Jugez-en vous-même aux termes du protocole d’entende qu’il a signé avec Ansar Dine. Après avoir affirmé « leur attachements à l’indépendance de l’Etat de l’Azawad », le MNLA et Ansar Dine se sont engagés «  à s’investir pour établir et construire un Etat islamique dans l’Azawad qui doit appliquer la législation islamique dans tous les domaines de la vie; basée sur le Coran et la Sounna ; selon la compréhension de Assalaf Assaleh (les premières générations de l’islam) ». Mieux, ils ont déclaré qu’ils décidaient  de « leur fusion dans l’intérêt supérieur de l’Islam et des musulmans sur le territoire de l’Azawad ».

Et pire, ils ont prévu que « tous désaccords avec l’un des principes fondamentaux de la religion abroge le présent accord. Ceci doit être développé dans la constitution qui sera formulée plus tard ». A rappeler que ce protocole qui crée un Etat islamique sur une portion du territoire malien, en violation du droit international, a été signé par Bilal Ag Acherif du MNLA et par Alghabass Ag Intalla pour Ansar Dine, par ordre d’Iyad Ag Ghaly. Mais, plus politiques et conscients que leur volonté autant machiavélique que saugrenue  d’avoir un Etat touareg dans le Sahara malien ne pourra prospérer sans le soutien de certains lobbies tapis en occident, des touareg maliens qui ne devaient rien mériter de la nation, regroupés dans «  une coordination des cadres de l’Azawad », dans une lettre ouverte adressée le 30 mai 2012, à Bilal  Ag Achérif, secrétaire général du MNLA, se sont démarqués du projet de fusion entre le MNLA et Ansar Dine.

«  Au regard de la posture fondamentaliste, particulièrement celle du jihadisme salafiste, prônée par Ansar Eddine, inconciliable avec la ligne politique du MNLA et contraire à l’islam pratiqué par l’ensemble des populations de l’AZAWAD, et compte tenu de la forte imbrication avérée entre AQMI et Ansar Eddine, les cadres, notables et ulémas de l’AZAWAD, après analyse approfondie, expriment catégoriquement leur désapprobation par rapport au projet de fusion entre le MNLA et le groupe islamiste Ansar Eddine », indique la lettre ouverte. Avant d’inviter le MNLA à assumer pleinement ses responsabilités en rompant sans délais le protocole d’accord signé avec le groupe islamiste Ansar Dine.

Assane Koné

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5 COMMENTAIRES

  1. 03-06-2012
    LE DIRECTEUR DU CENTRE AFRICAIN D’ÉTUDES ET DE RECHERCHES SUR LE TERRORISME (CAERT) AVERTIT :

    «Aqmi tente d’infiltrer les structures gouvernementales maliennes»

    Face à la menace grandissante liée à la présence, au nord du Mali, d’Al Qaïda au Maghreb islamique et du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), auteur de l’enlèvement le 5 avril dernier, de sept diplomates algériens, le Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (Caert) et l’Unité de fusion et de liaison (UFL) multiplient les campagnes de sensibilisation sur le terrain et les séminaires ayant pour but d’harmoniser et de renforcer les efforts des pays du Sahel contre le danger terroriste.

    C’est dans ce cadre qu’un atelier se tient depuis hier, et pour une durée de trois jours, au siège du CAERT, sur les systèmes juridiques des pays du Sahel en lutte.

    Il s’agit des travaux d’un atelier sur le renforcement de la capacité de réponse des systèmes juridiques nationaux des pays du Sahel et de l’Afrique du Nord à lutter contre le terrorisme, qui ont débuté hier en présence d’experts internationaux. Organisée par le Caert en collaboration avec l’UFL, la rencontre vise à «aider les pays de la région du Sahel et de l’Afrique du Nord à promouvoir la capacité des institutions quant à l’application de la loi face à des cas de terrorisme».
    Le cadre juridique universel de lutte contre le terrorisme, le financement du terrorisme, la coopération internationale en matière de lutte antiterroriste et la plateforme de coopération juridique des pays du Sahel figurent parmi les principaux thèmes qui seront abordés lors de cette session de formation, est-il noté.

    Le directeur du Caert, Francisco Caetano José Madeira a, en marge des travaux, déclaré à des journalistes être «optimiste» suite à la non-reconnaissance de la déclaration d’indépendance de l’Azawad, surtout, a-t-il ajouté, qu’aucun pays «n’a reconnu l’indépendance» du nord du Mali proclamée par la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
    «Nous sommes optimistes dans la mesure où la déclaration d’indépendance de l’Azawad a été condamnée et aucun pays dans le monde n’a reconnu cette déclaration», a indiqué le directeur du Caert. Il a ajouté que l’existence de «deux Mali est inacceptable et inadmissible». «Les Touareg sont des Maliens à part entière devant jouir de leurs droits civiques», a-t-il souligné, estimant qu’il est «impossible d’accepter la déclaration d’indépendance et de sécession.
    Pour ce qui est de la situation sécuritaire au nord du Mali, dont des parties de villes sont contrôlées par Aqmi et le Mujao, le directeur du Caert a appelé à régler le problème du terrorisme qui risque de «profiter» à l’organisation terroriste Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ajoutant que cette organisation «tente de manipuler ces groupes dans le but d’infiltrer les structures gouvernementales au Mali».

    «Le problème du Mali doit être réglé en référence à la Constitution régissant le pays, comme il appartient au peuple malien de décider et de choisir ceux qui le gouvernent», a-t-il expliqué, affirmant que le Caert refuse ce qui est «imposé par la force».

    M. A.
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    Lien : http://www.letempsdz.com//content/view/75628/1/

  2. A L’union Africaine et à la CEDEAO.

    Le monde a enregistre’ la réaction de certains Gouvernements, Institutions Régionales et Internationales, face à la question de l’Azawad.
    Les raisons qui sous-tendent ces prises de position sont connues .
    Néanmoins elles ne doivent pas ni voiler, ni donner l’occasion de faire l’impasse sur les tristes réalités ,50ans de flagrantes atteintes aux droits de l’homme (génocide, discriminations de tout genre, territoire livre’ à toutes les criminalités, manipulations et guerres ethniques destinées à la solution finale).
    Comment toutes ces Institutions qui se sont données le droit d’ingérence, le rôle de régulation de la paix et de la bonne gouvernance dans le monde, n’ont-elles jamais daigne’ adresser au Gouvernement du Mali la moindre remontrance, le moindre avertissement en 50ans d’exactions sur un peuple ?
    Est-ce possible que la chute du mur de Berlin, le discours de la Baule, le printemps arabe n’ont réussi à dessiller les hommes et femmes qui nous gouvernent et changer le regard du monde sur l’Afrique en générale ?
    Si toutes les récriminations à l’encontre de l’Azawad, avaient été précédées d’un simple examen des lieux, les auteurs n’en seraient que mieux outillés pour la suite à donner.
    L’UA, la CEDEAO, les pays voisins n’ont pu ignorer les dysfonctionnements du Mali, en particulier sous le mandat de Monsieur Toure’.
    Toutes ces institutions ont les instruments juridiques pour prévenir les conflits.
    Qu’en ont-elles fait ?
    Les salafistes ,les trafiquants de tout genre ont été couverts par le Gouvernement du Mali depuis longtemps ,sans aucune réprobation des Pays et Institutions africaines ,à quelque rare exception, qui n’a réussi à allier personne .

    Les discours guerriers qu’entonnent aujourd’hui certains acteurs en Afrique, en guise de solution à la présence des salafistes au Mali, ne sont que le prétexte pour réprimer les populations de l’Azawad, ce que le Mali fait depuis 50ans sous divers prétextes.
    L’UA, la CEDEAO, doivent rechercher à diagnostiquer le problème de l’Azawad pour mieux appliquer les solutions les meilleures.

    Mohamed.

    • Mais quand est-ce que vous allez arrêter de jouer “aux victimes” ?!

      Comme on dit en bambara : “A défaut d’être musulman, il faut être honnête !”. Mais malheureusement tel n’est pas votre cas !

      Il y’a la corruption au Mali – Les touaregs sont les seuls victimes,
      Il y’a le népotisme au Mali – Les touaregs sont les seuls victimes,
      Il ne pleut pas au Mali – Les touaregs sont les seuls victimes,
      ……….bref, seuls les touaregs sont victimes de tous ce qui arrive de mal à ce pays !

      Les touaregs sont-ils seuls au Nord du Mali, encore moins dans tout le Mali ?! Pourquoi en 50 ans d’indépendance aucune autre communauté n’a pris les armes pour revendiquer quoi que ça soit, bien qu’étant malien à part entière ?! Ni dans “l’Azawad”, ni au sud du Mali ?!

      Nul ne peut nier qu’il ait des problèmes à tous les niveaux dans ce pays. Un pays pauvre mais aussi très endetté, un pays continental totalement enclavé, un pays dont les 2/3 sont occupés par le Sahara, un pays dépendant que de l’aide extérieur…..mais est ce que cela justifie le fait qu’une minorité dans une minorité prenne toujours les armes pour freiner tous les espoirs de développement d’un pays à chaque 10 ans !

      Au lieu de participer à la construction de ce pays, la minorité touarègue fait que détruire ce que les autres ont construit à la sueur de leur front. Aujourd’hui on est arrivé au point où si les jeunes touaregs s’immigrent c’est pour aller à apprendre à manier des armes et revenir tué leurs frères!

      Tu parles de “Génocide, de discrimination, de guerre ethnique, …”
      Mais les touaregs sont-ils les seuls “peaux rouges” de ce pays ?

      En 52 ans d’indépendance, y’a t-il eu de “génocide, guerre ethnique, discrimination” ou quoi que ça soit envers les communautés arabe, maure et même Peulh de ce pays ? Pourtant ils ont aussi la peau rouge comme les touaregs. Ces autres communautés ont-ils pris des armes pour revendiquer quoi que ça soit ? ou bien ce ne sont des maliens à part entière ?
      D’ailleurs il n’y a jamais eu de crime contre les touaregs au Mali, tout ça n’est que mensonge grotesque.
      L’armée n’a fait que riposté aux différentes attaques des touaregs.

      En 1963, quel camp a donné l’offensif ?! C’est bien les touaregs
      En 1990, quel camp a donné l’offensif ?! c’est bien les touaregs
      En 2006/08, quel camp a donné l’offensif ?! C’est bien les touaregs
      En 2012, quel camp a donné l’offensif ?! c’est bien les touaregs

      Alors comment voulez-vous faire des omelettes sans casser les oeufs ? Vous attaquer les autres avec des armes et dès qu’on touche à un cheveu d’un touareg on crie au génocide!

      Penses-tu que si c’était la volonté des différents régimes d’exterminer la communauté touarègue, qu’on en serait là aujourd’hui ? Une communauté qui dépasse à peine les 15% dans “l’Azawad” à majorité Sonrhaïs et Peulhs (noirs), une communauté qui ne dépasse pas les 2% de la population du Mali qui fait plus de 15.000.000 de têtes ! Penses-tu que les maliens sont vraiment touaregophobes?
      Si c’était vraiment le cas il n’y aurait plus un seul touareg dans ce pays sauf par la volonté d’ALLAH!

      Il est temps que certains touaregs ouvrent les yeux et acceptent de vivre avec les autres communauté du Mali. Une minorité dans une minorité ne peut pas continuer à traîner ce pays par terre depuis près d’un demi-siècle ! Que les touaregs le veuillent ou pas, ils sont condamnés à vivre avec les autres communauté du (nord) Mali !

      En passant, bravo pour avoi transformé cette partie de notre pays en “Azawadistan”

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