Niger: Comment le Président Mahamat DEBY ITNO s’est payé la tête de Brigi RAFINI aux commandes de la CEN-SAD. Exclusif

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Englué dans la ” fournaise politique ” sans fin au lendemain des émeutes sanglantes du 20 octobre 2022 et du fiasco des négociations de Doha, le Président Mahamat DEBY ITNO Alias KAKA n’a pas fini de dérouler son rouleau compresseur. Ses gestes peu ”commodes” et ”diplomatiquement incorrects” viennent d’emporter Brigi RAFINI ( 70 ans) à la tête du secrétariat exécutif de la CENSAD et ancien premier ministre du régime d’Issoufou Mahamadou ( 2011- 2021). Un départ qui agace et fait bruit dans les milieux diplomatiques. Exclusif.

Brigi RAFINI, ancien Sherpa du régime d’Issoufou Mahamadou ( 2011- 2021), d’une fidélité inoxydable, aux manettes de la CENSAD depuis décembre 2021 fait les frais d’une grosse friture diplomatique, préparée et lubrifiée au cabinet du Chef de l’État tchadien, Mahamat DEBY ITNO Alias KAKA. Selon des informations exclusives obtenues par Confidentiel Afrique, Brigi RAFINI a été bel et bien   » poussé à la sortie » par le palais de NDjaména. Alors que son mandat était en cours à la tête de la CENSAD, une organisation interétatique lancée à Tripoli en 1998 sous l’ère flamboyante du Guide libyen Mouammar KADHAFI. Selon des sources crédibles parvenues à Confidentiel Afrique, le départ contre toute attente de Brigi RAFINI est le fruit d’intenses manœuvres, parfois  »discourtoises » pilotées par des faucons du palais de NDjaména, de connivence avec le Président Mahamat DEBY ITNO, comme principal chef d’orchestre.  Ces derniers ont juré de se payer la tête du patron de la CENSAD, qui commençait à prendre ses marques. Selon nos informations, Brigi RAFINI s’inscrivait dans une logique d’insuffler en urgence du sang neuf à l’institution, en hibernation avancée et plongée dans un coma financier depuis la mort de  Mouammar KADHAFI en 2011. En atterrissant aux commandes de la CENSAD basée à NDjaména, l’insubmersible Brigi RAFINI ne savait pas que ses jours étaient comptés. Au gré seulement de Mahamat KAKA qui tenait entre ses mains le prompteur et le compteur du nouveau locataire de l’institution qui prenait au fil des mois de l’épaisseur dans le recadrage institutionnel des priorités. Des informations en notre disposition renseignent que le sort de Brigi RAFINI avait été scellé, suite aux réunions restreintes tenues au cabinet présidentiel de NDjaména. Le dossier CENSAD intéresse le premier cercle du Général Mahamat DÉBY ITNO. Dans ses investigations, Confidentiel Afrique a appris que des officines tapis au palais murmuraient dans l’oreille du PCMT, Mahamat DÉBY ITNO, que l’ancien Premier ministre nigérien avait donné des gages dès sa prise de fonction aux autorités libyennes de faire ramener le siège de la CENSAD à Tripoli. Selon ces officines, le retour de l’organisation en Libye était une obsession pour Brigi RAFINI. Des fiches des services secrets tchadiens corroboraient aussi ce vœu ardent prêté à Brigi RAFINI. Lassé d’entendre urbi orbi cette ambition cachée du patron de la CENSAD que certaines officines ne cessaient de radoter, le Président Mahamat DEBY ITNO a mis en musique le départ de Brigi RAFINI.

Dans un article de nos confrères de Aïr Infos, consulté par Confidentiel Afrique, il est écrit « c’est le Président de la transition militaire tchadienne Mahamat Idriss DÉBY, président en exercice de la CENSAD, qui aurait demandé le remplacement illico presto de M. Brigi RAFINI. Et pour cause ! Un courrier écrit par Brigi RAFINI sur la vie de la CENSAD ». Toutefois, des câbles diplomatiques bien tuyautés, parvenus à Confidentiel Afrique, font état de rapports tendus entre NDjaména et Tripoli. Cette ligne de crispation a décidément électrocuté le siége de l’ancien Premier ministre nigérien. Dans la même veine, Tripoli espérait beaucoup de la mandature de Brigi RAFINI pour passer à la vitesse supérieure et remettre dans le jeu la grande influence géopolitique de la Libye au coeur de l’organisation, perdue depuis le printemps libyen de 2011. Des sources autorisées confidentielles soufflent que même le report du dernier sommet de la CENSAD que devait abriter le Niger les 23- 24 juin 2023 n’a pas fait l’objet de courrier officiel aux cabinets presidentiels et chancelleries des Ètats membres. Un  » mépris diplomatique  » impardonnable de la part de NDjaména. Pourtant, Brigi RAFINI pensait à son for intérieur en s’installant à bord du cockpit que tout allait bien marcher, requinqué surtout au sortir de son audience au palais présidentiel avec le Général Mahamat DÉBY ITNO. Le dossier Brigi agace et dérange dans les milieux diplomatiques même si Niamey et NDjaména s’essayent bon an mal an à ramener les choses à leurs justes proportions. L’écrin de la CENSAD se bizute au premier degré avec le départ  »incommode » de Brigi RAFINI qui laisse derrière lui un long fleuve agité. Pour sauver les meubles, le Président BAZOUM Mohamed a nommé le 16 juin 2023 Ado Elhadj ABOU en remplacement de M. Brigi RAFINI. Ce dernier occupait jusqu’à sa nomination les fonctions de Secrétaire Général au Ministère nigérien des Affaires Étrangères, piloté par Hassoumi Massaoudou

 

Par Ismael AÏDARA (Confidentiel Afrique)

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1 commentaire

  1. Soyons sérieux, le CENSAD n’existe même par le nom et cela depuis la mort de notre guide bien aimé Kadhafi.
    Kadhafi avait des idées pour l’Afrique.
    Le CENSAD est mort avec Kadhafi.
    nous avons trop d’organisations qui n’ont jamais bien fonctionné. A commencer par l’OUA ou U.A.
    Et on continue d’en créer.

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