Le jeudi dernier, les chefs d’État-major des pays membres du G5 Sahel (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) ont participé à une réunion à Niamey au Niger, axée sur le renforcement de la lutte contre le terrorisme dans la zone.
Face à la situation d’insécurité qui prévaut dans la zone d’opération de la Force conjointe du G5 Sahel, il s’agit, au cours de la réunion, de définir les modalités pratiques du transfert du Poste de Commandement interarmées de Théâtre (PCIAT) de la Force conjointe du G5 Sahel de Sévaré à Bamako, au Mali, “pour que la Force conjointe puisse atteindre dans les meilleurs délais la pleine capacité opérationnelle et renouer avec un rythme opérationnel qui permette de conserver l’initiative et d’obtenir l’ascendant sur l’ennemi”, a déclaré le chef d’État-major des Armées du Niger, le général de Corps d’Armée Ahmed Mohamed, présidant l’ouverture de la rencontre.
Si la situation sécuritaire est jugée globalement calme à l’Ouest et à l’Est de l’espace G5 Sahel, elle demeure préoccupante et volatile, selon Ahmed Mohamed, dans la région dite des “trois frontières” entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, “en passe de devenir un sanctuaire de groupes terroristes et criminels”, en dépit de tous les efforts que déploient les forces nationales des pays membres de la Force conjointe du G5 Sahel.
Il est à souligner que le Poste de Commandement interarmées de la Force conjointe du Sahel de Sévaré a été la cible d’un attentat-suicide, le 29 juin dernier, revendiqué par le groupe jihadiste de Soutien à l’Islam et aux Musulmans, proche d’al-Qaïda, occasionnant des pertes en vies humaines et d’énormes dégâts matériels. Pour le Chef d’État-major des Armées du Niger, cette attaque a “sans nul doute hypothéqué l’opérationnalisation de la Force Conjointe du G5 Sahel qui devait atteindre la pleine capacité opérationnelle le 15 juillet 2018″.
Cependant, a-t-il précisé, les différentes opérations conduites dans des secteurs de la zone d’opération, “avec des résultats très encourageants”, ont enclenché une dynamique susceptible de déstabiliser les groupes terroristes.
“Le combat contre le terrorisme est un combat difficile qui s’inscrit dans la durée, mais avec la détermination commune de tous les acteurs, la Force Conjointe viendra à bout des groupes terroristes”, a-t-il affirmé.
La force conjointe du G5-Sahel, rappelle-t-on, est née de la volonté des chefs d’État de la Mauritanie, du Mali, du Tchad, du Burkina Faso et du Niger de faire face à la recrudescence des attaques terroristes meurtrières et dévastatrices perpétrées par les mouvements djihadistes et autres terroristes notamment dans les pays riverains du bassin du Lac Tchad, au Mali et dans les États voisins.
Cependant, d’énormes difficultés liées à son budget de fonctionnement bloquent encore sa mise en place effective.
Arouna Traoré