Si la mort du chef rebelle touareg Ibrahim Ag Bahanga représente pour certains une «chance pour la paix» dans le nord du Mali, d’autres s’inquiètent de la saisie d’armes par des proches de cet irréductible combattant en Libye. Et si la mort de ce dernier était commanditée pour faire aboutir une fois pour de bon le PSPSDN, si cher au président ATT, car si ce énième programme venait encore à échouer, alors bonjour les dégâts surtout avec la poudrière libyenne qui est en ce moment en libre service.
Bahanga était présenté par les observateurs comme un chef rebelle ayant toujours voulu évoluer en marge du processus de paix initié dans le nord du Mali avec les accords d’Alger signés en juillet 2006 entre Bamako et des groupes touaregs maliens, il est décédé le vendredi 02 septembre dernier dans le nord-est du Mali dans un accident de la circulation et a été inhumé le jour de sa mort, a annoncé RFI. Cette version suscite cependant des interrogations qui frisent déjà la thèse d’un bon complot. Si l’on se rappelle qu’Ibrahim Bahanga a dirigé une rébellion qui avait attaquée les garnisons de Kidal et de Ménaka en mai 2006, pour des motifs jusque là non élucidés. Malgré les accords signés en Alger pour amorcer le développement du Nord Mali, Bahanga et son groupe de radicaux n’ont mieux trouvé que de violer lesdits accords. Son arrogance n’a jamais été digérée par Koulouba, mais ne voulant point mettre mal à l’aise son parrain d’alors qui était le guide Libyen, le président ATT, malgré que ce dernier était réfugié en Libye n’a osé demander son extraction vers le Mali. Comme dirait l’autre « le chien ne change jamais sa manière de s’asseoir ». Voyant la maison de son tuteur brûlé, il est revenu au bercail, pour ne pas périr sous les bombes de l’Otan. Notre chef rebelle s’est ainsi éclipsé de la Libye tout doucement, mais c’était mal connaitre les services de renseignements des pays occidentaux surtout la France, qui en ce moment est le viseur d’AQMI. Donc espionné par les services secrets français depuis sa fuite libyenne d’un côté. Ses amis d’hier qui lui ont pas pardonné sa trahison, ne voudront surtout pas jouer les seconds rôles car beaucoup ayant bénéficié des largesses de la nébuleuse, ou sont devenus des chefs de file d’AQMI. La dernière option est que son retour au bercail pourrait compromettre les idéaux du président ATT sur son projet PSPSDN qui lui tient à cœur surtout que le nord du pays est devenu ces dernières années une zone de trafic de tout genre et d’abris de rebelles. Si l’on sait aussi qu’avec les armes qu’il a récupérées en Libye, il est devenu très fort.
Cette disparition tragique du plus radical des rebelles maliens est sûrement la bienvenue dans le camp présidentiel et peut être pour une très grande franche de la population du nord, qui aujourd’hui aspire rien qu’à la paix pour le développement harmonieux de leur région respective. Mais est la fin de la présence de la nébuleuse dans cette zone ? Cette question risque de donner de l’insomnie encore et pour longtemps aux services secrets français et au locataire de Koulouba.
Paul N’guessan