Mohamed Chérif Haïdara devant le grand jury de Renouveau TV : « Mon adversaire n’est Baidy Dramé mais plutôt le Haut conseil des Maliens de l’extérieur »

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Invité du Grand Jury de Renouveau, le 19 juillet dernier, le président du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM), Mohamed Cherif Haidara, a fait plus que des révélations. Il est revenu sur ses arrestations au Liberia et à Dubaï où il a respectivement passé 47 jours et 10 ans en tant que détenu politique, ainsi que sur les rôles qu’il a joués dans certains palais présidentiels. Actualité oblige, il a été questionné sur le contentieux pour le contrôle de la paternité du CSDM.

Sur son arrestation aux Liberia, il explique avoir été plutôt enlevés et retenu à l’aéroport de Logué en 1997, contrairement aux allégations de ses détracteurs. Cherif Haïdara affirme avoir fait les frais de sa proximité avec Johnny Paul Kourouma, tombeur du président Amadou Thidiane Kaba que les chef d’Etat de la Cedeao, sous la houlette de Sani Abacha, étaient disposés à réinstaller au pouvoir. En tout et pour tout, il dit avoir passé 47 jours en détention et non 10 ans comme tentent de faire croire d’aucuns. Et la raison n’était pas pour trafic d’armes mais politique.

Sur le cas de Dubaï, il soutient avoir tout simplement payé pour son implication dans la normalisation des relations diplomatiques entre l’Israël et le Niger de Ibrahim Baré Mainassara, auprès de qui il faisait office de conseiller spécial. Mouammar Kadhafi n’ayant pas pardonné cette démarche, il lui a collé l’étiquette de menace pour la stabilité dans nombre de pays arabes. C’est ainsi que de passage à Dubaï, en 1998, le Conseiller de Mainassara sera arbitrairement arrêté et détenu jusqu’en 2007, dans un pays qui n’est pas le sien.

Actualité oblige, par ailleurs, l’intérêt des jurés a également porté sur l’annulation de son récépissé par la Cour suprême à la requête d’un certain Baidy Dramé.

Revenant sur les circonstances de la création du CSDM, Mohamed Cherif explique que «les Maliens de 17 pays ont décidé de créer le CSDM après que l’accès de la salle leur a été refusé lors de l’assemblée générale de 2015 du HCME. Au départ, son objectif n’était pas de prendre les rênes de ladite association, notamment à cause de ses affaires. Il finira toutefois par en prendre suite à la démission de son premier président, Lamine Touré, lors d’une assemblée générale extraordinaire élective et de relecture de textes. C’est donc à la faveur de changements survenus dans le directoire ainsi que dans les statuts et règlements que le récépissé a subi une modification, a-t-il argumenté.

Parlant de l’arrêt de la cour suprême, Mohamed Chérif Haidara affirme n’en avoir connaissance que par les réseaux sociaux, pas plus qu’il n’était au courant d’une citation adressée au CSDM alors que la procédure a duré 14 mois. Ironie du sort, Baïdy Dramé, qui est derrière l’annulation du récépissé modifié, doit son mandat au même Mohamed Chérif Haïdara sur la base du récépissé qu’il conteste. En effet, c’est avec ce même récépissé qu’il a travaillé durant des années avant de tomber en disgrâce sur fond de présomptions d’escroquerie en bande organisé, de manipulation des membres du CSDM et d’atteinte à l’image et au patrimoine du CSDM, entre autres, à en croire Cherif Haïdara. Et de soutenir qu’une contestation de son récépissé revient à renier le bureau CSDM-France dont Baidy était membre jusqu’à sa radiation. Pour autant, l’interlocuteur du Grand Jury ne le considère comme son principal adversaire. Il voit plutôt la main du Haut conseil des Maliens de l’Extérieur derrière estime être devenu l’homme à abattre pour initier les états-généraux de l’immigration et des Maliens établis à l’extérieur ainsi que le décret sur leur statut et d’être sur le point de débloquer plusieurs centaines de milliards au compte de l’Etat malien.

 

Amidou Keita

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