Mohamed Ag Hamed, maire de Soumpi au sujet de la paix : «On doit enterrer la hache de guerre pour celle du développement »

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Parallèlement à la tournée du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita,  dans la région de Mopti, nous avons rencontré le maire de Soumpi, une commune du cercle de Niafunké, qui s’est prêté à nos questions. Il s’agit de Mohamed Ag Hamed dit Dofana.

 

 

La commune de Soumpi, située dans le cercle de Nianfunké, est l’une des communes martyres de l’occupation djihadiste dans le septentrion malien. Après la débâcle des forces obscurantistes de Mujao, Ançardine et Aqmi et le redéploiement  de l’armée régulière, affirmera le maire, la vie a repris dans sa commune. Mieux, dira-t-il, nous sommes en train de développer les actions de développement dans nos communes. Pour ce faire, soutiendra-t-il, « je suis le   président d’une organisation inter communautaire qui regroupe trois communes, Soumpi, Léré et Djinké autour de deux lacs : Tandan et Kabara. Cette organisation vise à promouvoir l’agriculture, l’élevage et  la pêche dans ces trois communes sur une superficie d’environ 12 000 ha irrigués ».

 

 

Dans l’entrevue qu’il nous a accordée, Mohamed Ag Hamed, Touareg bon teint, a prouvé que Touareg n’est pas synonyme de rébellion. Il a appelé tous les Maliens à enterrer la hache de guerre pour prendre celle du  développement, de la réconciliation, de la solidarité et du vivre-ensemble.

 

 

 

Parlant de l’occupation djihadiste et des rebelles du Mnla, il a indiqué que sa commune a connu cela tout  comme les autres communes du Nord. «La situation d’envahissement a été un pas en arrière pour tous les processus du développement et de décentralisation dans nos communes », regrettera Mohamed AG Hamed. Cependant, il se réjouit du retour à la normale. Aujourd’hui, précise-t-il, sa commune est l’une des communes des régions du Nord les plus sécurisées. « Pour nous, la sécurité et la retrouvaille sont déjà acquises entre les sédentaires et les nomades, entre les réfugiés de l’intérieur, de Mauritanie et les résidents, toutes ces populations cohabitent dans la quiétude et travaillent ensemble. Elles fréquentent les marchés hebdomadaires ensemble et échangent des idées», a expliqué notre interlocuteur. Toutefois, le maire affirme que ces acquis ont besoin d’être consolidés.  Pour une paix pas durable mais définitive, insiste-t-il, avec la paix qui existe déjà, l’Etat doit faire vite pour que les communes libérées soient dans le dynamisme de la relance économique souhaitée. Déjà la paix et l’entente existent, mais les gens veulent des activités de productivité  économique. « Je pense que l’urgence des distributions gratuites est nécessaire mais il faut l’accompagnement des populations pour qu’elles prennent leurs activités quotidiennes dans le cadre de la relance économique. Nous ne voulons pas continuer à tendre la main. J’attends des nouvelles autorités des actions de développement, des actions qui peuvent mettre les uns et les autres en confiance et permettent de réunir tous les groupes pour travailler ensemble  dans ma commune. Chacun y trouve son intérêt. C’est ainsi que les méchants seront  définitivement égarés » a-t-il laissé entendre.

 

 Oumar KONATE

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