Sans doute, cet officier exemplaire fait partie des pionnières qui ont donné un sens à la politique de féminisation de nos forces armées et de sécurité. En plus de son parcours, jalonné de prouesses au niveau de certaines unités clés de la police nationale, Mme Sissoko Awa Sidibé se distingue aussi sur le front social, cela à travers une association qui œuvre pour l’épanouissement de la femme malienne. Découverte.
Assumant fièrement ses cinquante printemps vécus avec féminité et féminisme, cette native de San n’a pourtant pas ramassé sur un plateau d’argent son prestige. Mme Sissoko Awa Sidibé, obtient son baccalauréat au lycée de jeune fille de Bamako en 1975. Avec ce sésame en poche elle effectua avec brio deux ans d’études en langue allemande à l’ENSUP de Bamako.
Piquée par le virus du métier d’arme, elle ne se ménagera point d’accéder à l’Ecole Nationale de Police. Après deux ans d’études et de formation au sein de cette prestigieuse école, elle y sortira avec le grade d’inspecteur de police.
Au-delà de cette formation classique, Mme Sissoko, renforça ses connaissances avec plusieurs d’autres formations. Notamment, celle relative à l’immigration clandestine et sur les faux documents. Pour ne citer que celles-ci, la liste est longue.
Sur le plan professionnel, les Maliens ont apprécié à sa juste valeur le passage du Contrôleur Général Sidibé Awa à la tête du commissariat spécial du chemin de fer. Sous sa conduite de nombreuses saisies de drogues, d’arrestations de malfrats et opérations de sécurisation des gares ferroviaires ont été effectuées. Les mêmes résultats ont été aussi possibles grâce à elle au niveau du commissariat de police de l’air. Ancienne sportive, elle a été la présidente de la ligue de basketball du district de Bamako.
De la sécurité des hommes et de leurs biens à la sécurité sociale !
Apres cet éloquent parcours, Mme Sissoko Awa est actuellement la directrice adjointe de la police des frontières. En tant que femme, elle n’exprime aucun complexe à accomplir dignement ses missions au sein de ce service-vitrine de la police nationale.
Femme intellectuelle et de grand cœur, son aura et sa renommée n’ont d’égale que son engagement social et sa sensibilité aux réalités de ses sœurs, femmes.
Une idéale qui conduira Sidibé Awa à prendre l’initiative d’apporter sa pierre à l’amélioration des conditions des femmes. Consciente de la philosophie que seule l’union fait la force, Mme Sissoko en communion avec un groupe de femmes concrétise ses ambitions en 2006. Cela avec la création d’une association de bienfaisance, dénommée: Association pour l’Epanouissement Economique et Social de la Femme (AESF), dont elle devient la présidente. Ses journées sont partagées entre son bureau et le siège de ladite association, sise à Quinzambougou.
Grâce donc à son dynamisme, l’AESF, est représentée dans toutes les régions du Mali. Appuyée par ses partenaires à savoir, la fondation pour l’enfance, la fondation Emile Achcar et la nouvelle société interafricain d’assurance vie Mali( NSIA vie Mali), les femmes de plusieurs localités ont bénéficié de nombreux équipements de travail en vue d’améliorer leurs activités génératrices de revenus. Comme des plates formes multifonctionnelles, de décortiqueuses, des moulins, des motos pompes, des vivres, des produits pharmaceutiques et des équipements de maraîchage. Afin de contribuer à l’autonomisation des femmes dans le foyer, l’association organise généralement des formations à l’endroit des femmes, dans des domaines aussi variés que porteurs comme la couture, la savonnerie et la teinture. Ce n’est pas tout, sous la clairvoyance de Mme Sissoko l’AESFse mobilise pour faire valoir les droits des femmes et les aider à améliorer leur statut à travers des séances de sensibilisation sur l’importance de la scolarisation des filles et l’alphabétisation des femmes. Selon Mme Sissoko Awa Sidibé, l’AESF en collaboration avec la banque internationale du Mali(BIM), vient d’offrir à 365 femmes de ladite association des prêts en micro finance remboursables sans intérêt.
Mme Sissoko Awa Sidibé est mère de quatre enfants et maîtrise l’art culinaire malien.
Fantis Traoré
