Meeting des Jeunes du RPM et la signature de l’Accord d'Alger : « Un putsch qui ne dit pas son nom »

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    A l’occasion du premier meeting anti-accord, les jeunes Tisserands ont regroupé hier du beau monde, dans la salle de spectacles du Stade Omnisports Modibo KEITA, autour de leur président, Moussa TIMBINE, pour condamner l’accord d’Alger du 4 juillet dernier. La manifestation politique, organisée à cet effet, a donné l’occasion aux jeunes Tisserands d’établir un diagnostic sans concession de la gestion des affaires publiques qu’ils ont jugée désastreuse.
     
    Débuté en fanfare dans une salle archicomble, le meeting des jeunes du RPM a réuni, outre les principaux responsables de cette aile juvénile, les membres du Bureau politique national avec à leur tête la vice-présidente, Mme KEITA Rokia N’DIAYE, et le secrétaire politique, Bakari TRAORE alias Pionnier. Les deux responsables du parti, à l’occasion, ont exprimé les lignes directrices du parti. Le président du Manifeste pour la démocratie et la démocratie, le Pr. DIOP, était également de la fête.
    Les jeunes du RPM, pour cette première sortie officielle contre l’Accord d’Alger, ont fait les choses en grand. A tout honneur, tout seigneur : c’est le président de la jeunesse du RPM, Moussa TIMBINE, qui donnera le ton de l’événement en saluant la forte mobilisation de sa troupe. En fait, les jeunes, selon la commission d’organisation, sont sortis de toutes les communes du district de Bamako pour porter haut le message de la jeunesse du parti. Moussa TIMBINE, visiblement fier de cette présence remarquée des jeunes du parti, a commencé par apprécier l’engagement de la jeunesse pour servir la cause du parti et cela, dans l’intérêt exclusif du pays.
    Les jeunes face à leur destin
    Le président de la jeunesse RPM a d’emblée exhorté les jeunes de son parti à plus d’engagement militant d’autant que l’espoir existe désormais que ce parti peut changer les choses dans ce pays. Conscients de leurs responsabilités, selon le président TIMBINE, les jeunes du parti refusent d’être le faire-valoir. Il ne peut en être autrement dans l’esprit du jeune responsable politique qui croit, dur comme fer, que les jeunes, étant les fers de lance du parti, doivent s’imposer dans le pays. « L’heure du discours creux est révolu », a-t-il averti en soutenant que les jeunes du parti doivent se préparer en conséquence pour assumer leur part de responsabilité dans l’édification d’une nation prospère, digne et développée.
    Le président TIMBINE, en évoquant la conscience politique des jeunes de son parti, a publiquement déclaré à leur intention que ceux-ci doivent être mobilisés à tout instant dès qu’il s’agit de la défense du parti. Selon lui, le parti du Tisserand et sa frange juvénile ont déjà établi un pacte de confiance politique qui permet au second d’assumer pleinement leurs responsabilités vis-à-vis des orientations du parti. En conséquence, dit-il, les jeunes du parti soutiennent les actions politiques de l’instance dirigeante qui vient de dénoncer souverainement l’Accord d’Alger du 4 juillet dernier, conclu entre le gouvernement du Mali et les insurgés du 23 mai.
    L’impunité
    Les jeunes du RPM ne sont pas d’accord avec l’Accord d’Alger, tel qu’il a été négocié et conclu entre le gouvernement et les insurgés mutins du 23 mai. Ils l’ont d’ailleurs exprimé par leur président TIMBINE qui, à l’occasion, n’est pas allé par quatre chemins pour dénoncer ledit texte. Pour lui, cet Accord n’est pas bon et il ne saurait en être autrement d’autant qu’il constitue un précédent dangereux pouvant détruire la nation. De ce fait, l’Accord d’Alger, selon lui, est un mauvais accord. Pour le président des jeunes du RPM, l’Accord d’Alger n’est pas bon dans le contexte de l’attaque des insurgés contre des camps militaires, parce qu’il se résume à soutenir qu’au Mali, « vous n’avez la chance d’être écouté que si vous prenez les armes ». Les jeunes dénoncent alors le règne de l’impunité que cela entraîne désormais dans notre pays. Voici des militaires maliens qui prennent les armes contre leurs camps, et plutôt que de les traiter conformément aux dispositions militaires, on trouve la parade de les gérer avec «discernement ». Pour ces raisons et pour d’autres, liées au devoir de vérité vis-à-vis du peuple, les jeunes du RPM ne sauraient cautionner l’Accord d’Alger qui n’est d’ailleurs qu’un putch qui ne dit pas son nom. Pour cela, il faut le dénoncer en raison du fait qu’il viole également la constitution en faisant simplement bénéficier des jeunes d’une localité, rien que par leur seule appartenance à ce lieu du territoire national, des privilèges d’ordre administratif, économique et même juridique. Le RPM, selon ses jeunes, ne défend pas la partie de la guerre, mais la partie du Mali.
    Mauvaise gouvernance
    Au-delà de l’Accord d’Alger, la problématique de la gouvernance démocratique et économique était à l’ordre du jour de ce rendez-vous. Point de concessions au régime : pour les jeunes du RPM, le pays est tout simplement mal gouverné. Et pour preuve ! L’insécurité qui gagne du terrain, le chômage endémique, les lacunes de gestion des affaires publiques qui s’accumulent. Le président des jeunes du RPM a dénoncé les critères irrationnels et fantaisistes pour l’attribution des logements sociaux. Le pays, aujourd’hui à la croisée des chemins, est confronté aux dures réalités de la mauvaise gouvernance politique et démocratiques dont les méfaits entraînent la pauvreté qui atteint des dimensions effroyables dans notre pays. Le pays est tellement mal gouverné qu’on « se demande s’il y a un Etat qui gère les affaires du pays », s’est indigné le président de la mouvance jeunesse du RPM qui, vivement ovationné par les militants, affirme que les jeunes de son parti ne seront pas les flatteurs de qui que ce soit.
    Au cours de cette manifestation politique du RPM où on ne cessait de scander le nom du président IBK, des ténors du parti sont intervenus pour requinquer en bloc la jeunesse du parti. Bakari TRAORE, Pionnier, connu pour ses envolées oratoires, et la vice-présidente du parti, Mme KEITA Rokiatou N’DIAYE, ont expliqué aux jeunes les valeurs démocratiques qui fondent la pensée politique et la démarche d’un parti qui ne saurait cautionner la dérive démocratique, basée sur le règne de la pensée unique, celle qui porte le germe du pouvoir personnel. D’autres responsables du parti ont appuyé les jeunes dans leur quête de citoyenneté. Autant dire que le parti du Tisserand, comme ses responsables l’ont soutenu, forme un tout compact politique qui entend pleinement jouer son rôle en faveur de la consolidation du processus démocratique dans le pays.

    Par Sékouba SAMAKE

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