Pour le Directeur de l’Institut de formation judiciaire, l’approche théorique de l’indépendance de la justice s’entend de manière immédiate de l’indépendance des juridictions par rapport aux pouvoirs exécutif et législatif, dans le concert des institutions. De l’avis de l’homme de droit, l’ultime intérêt des progrès de l’indépendance véritable de la justice est sans doute l’amélioration de son image dans l’opinion publique, malheureusement décrite de manière quasi-unanime comme très dégradée.
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Du 20 au 22 novembre derniers, la salle de conférences de l’Institut de formation judiciaire a abrité les travaux de la session de formation des journalistes. Organisée par ledit institut, en collaboration avec l’Organisation des jeunes reporters du Mali, OJRM, cette session de formation dont le thème était « Medias et justice », a regroupé une vingtaine de journalistes autour des notions comme les genres journalistiques, la spécificité du traitement des sujets de faits divers, le droit, la déontologie et l’éthique de presse, les rapports entre la justice et les medias, les notions de base relatives au droit, etc. L’un des principaux sujets de discussions, jugés pertinents, inscrits à l’ordre du jour de cet atelier, et qui a donné lieu à de débats fructueux entre les participants, a été aussi celui de la problématique de l’indépendance de la justice.
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Ainsi, parlant de la notion de l’effectivité de l’indépendance de la justice, le Directeur de l’Institut de formation judiciaire (IFJ), M. Oumarou Bocar Maïga, fera savoir que l’approche théorique de l’indépendance de la justice s’entend de manière immédiate de l’indépendance des juridictions par rapport aux pouvoirs exécutif et législatif, dans le concert des institutions. « Elle s’entend aussi de l’indépendance des juges par rapport à des éléments extérieurs, mais aussi par rapport à eux-mêmes » dira le conférencier. Qui précise que cette indépendance personnelle, reflet de l’indépendance institutionnelle, renvoie donc à une notion distincte de celle d’impartialité, mais qui doit être liée. « L’indépendance est en effet un moyen, celui de l’impartialité, et non une fin. Comprise comme fin en soi par les juges, elle serait une source d’arbitraire, un privilège reconnu à ses bénéficiaires pour leur seul profit » a martelé le Directeur de l’Institut de formation judiciaire dans son exposé. Pour l’homme de droit, l’effectivité de l’indépendance procède en effet d’une approche pragmatique qui suppose évoquée la volonté de l’indépendance, volonté politique, et celle des juges, au-delà des textes.
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Cependant, soutient le conférencier, l’indépendance de la justice peut être malmenée du fait même de l’existence, de la promotion ou de la subsistance d’institutions non judicaires remplissant le service public de la justice. La pression politique (forme la plus commune, voire la plus grossière, d’obstacle à l’indépendance de la justice), le double visage de la pression sociale (qui suit la distinction entre l’indépendance institutionnelle de la justice et l’indépendance personnelle des juges), la pression financière (qui est protéiforme, quoiqu’elle reste en dernière analyse une forme de corruption), sont, selon M. Maïga, autant d’obstacles majeures à l’effectivité de l’indépendance de la justice. Bref pour le Directeur de l’Institut de formation judiciaire, l’ultime intérêt des progrès de l’indépendance véritable de la justice est sans doute l’amélioration de son image dans l’opinion publique. « De manière quasi-unanime, celle-ci est en effet décrite comme très dégradée. Ce qui apparaît difficilement supportable à l’homme de bien de la part d’une institution qui prend le même nom que la vertu qu’elle peine à incarner » a conclu le chef de l’institut.
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Issa Fakaba SISSOKO
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