Elle a connu un brillant parcours avec le Stade malien de Bamako et l’Equipe nationale de basket avec laquelle a vécu à la fois de nombreuses satisfactions et déceptions. Installée à Abidjan où elle a terminé sa carrière à l’Association Sportive des Employés de Commerce (ASEC) de la Côte Ivoire, elle a récemment séjourné au bercail. Et la célèbre N°13 des Aigles dames et du Stade malien de Bamako nous a rendu une visite de courtoisie avec sa sœur Mme Kanté Fanta Sy qui a également connu une grande carrière comme basketteuse.
Très talentueuse, Massitan résiste merveilleusement au poids des années. Son seul problème, c’est que les dates lui posent problème. Cette Kayésienne bon teint a été découverte lors d’une biennale artistique, culturelle et sportive. Elle a fait ses débuts avec l’Equipe Nationale féminine senior au cours de la saison 1965-66 toute en s’engageant avec le Stade malien de Bamako. C’est d’ailleurs le seul club qu’elle a réellement connu au Mali tout au long de sa brillante carrière.
Si Massitan ne se souvient pas de ses consécrations avec les Blancs de Bamako, elle n’a pas tardé à connaître le bonheur avec l’E.N. Avec la sélection nationale, elle participa aux Jeux africains du Caire (Egypte) en 1968. Et deux années plus tard, en 1970, elle était à Dakar au Sénégal pour le du tournoi de l’Organisation des Etats riverains du fleuve Sénégal (OERS). Massitan se rappelle bien de ce rendez-vous parce que vers la fin des années 60 et le début des années 70, deux nations dominaient le basket ouest africain : le Mali et le Sénégal qui entretenaient une véritable rivalité sportive.
C’est ainsi qu’à Dakar, les sénégalaises s’étaient jurées de battre le Mali. Mais lors de la confrontation, les Maliennes ont pris le dessus. «Je me rappelle qu’à l’issue de la rencontre plusieurs joueuses sénégalaises ont décidé de ne plus jouer au basket. C’était la belle époque car il y avait au sein du groupe une véritable complicité et la rage de vaincre», se souvient l’ancienne gloire visiblement nostalgique de l’époque.
Belle et toujours élégante, la perle du Khaso a été une terreur pour les défenses adverses, une équation difficile à résoudre pour les entraîneurs. Balle en main, elle était difficile à marquer, à arrêter. Son physique faisait qu’elle pouvait percer se faufiler entre les lignes de défense même savamment conçues. Et elle compensait sa petite taille par une grande bravoure et une étonnante adresse devant le panier.
«Comme Adiara Diarra, ma force résidait dans la pénétration. Chaque fois que je recevais une balle aux abords de la bouteille, je pénétrais avec la balle dans le camp adverse et la déposait dans le panier», se souvient Massitan. Consciente qu’un succès sportif repose avant tous sur l’esprit d’équipe, elle ne cesse jamais de rendre hommage à ces coéquipières que sont, entre autres, Adiara Diarra, Fanta Diarra, Ami Sow, Fatoumata Coulibaly, Kadidia, Mah Kanté, Fatoumata Diaby, Fatoumata Konaté, Yah Konaté et Awa Diakité.
«Dans le sport, quel que soit ton talent, tu est toujours liée au collectif. Donc tout ce que j’ai pu réaliser dans cette discipline je le dois à mes coéquipières. Elles me faisaient beaucoup jouer et me faisaient beaucoup tourner. Avec mes coéquipières, nous constituons une génération de battantes, toutes douées les unes comme les autres».
En 1976, Massitan est invitée par une amie en Côte d’Ivoire. Finalement, elle décide d’y rester et joua quelques années avec l’ASEC d’Abidjan avant de raccrocher définitivement. Mariée, mère de deux enfants dont un garçon qui joue aussi bien au basket, elle travaille dans un cabinet d’avocat dans la capitale ivoirienne. Mais, elle a envie de revenir au bercail pour contribuer à aider le basket malien à se maintenir dans le gotha africain.
Massitan Sy, la célèbre N°13 des Aigles dames et des Stadistes, se dit «aujourd’hui fière du niveau du basket malien. C’est un travail colossal qui a été abattu pour le hisser à ce niveau et je pense que nous devons nous donner la main pour le maintenir au sommet africain en espérant également une percée internationale». Et certainement qu’elle ne se fera pas prier pour venir apporter son talent et son expérience à la fédération pour atteindre cet objectif.
Moussa Bolly
C.C/MJS