Marche réprimée dans le sang à Gao, insécurité grandissante, risque de guerre civile au nord et au centre, crise de l’école malienne …

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La manifestation, interdite par les autorités de Gao, a dégénéré mardi 12 juillet 2016. © REUTERS (photo ARCHIVES)

A quand la deuxième motion de censure de l’Opposition  contre le Gouvernement ?

C’est avec une profonde indignation que l’opinion nationale et même internationale a  appris la mort par balles de quatre manifestants à Gao le mardi 12 juillet 2016 par les forces maliennes de l’Ordre. Ces crimes ont été commis au nord  au moment où la grande majorité des maliens  s’interrogent sur, l’Accord pour la Paix et la Réconciliation d’une part, et sur l’avenir même de la jeunesse et de surcroit du pays,  d’autre part. Tous les signaux  d’espoir sont aujourd’hui éteints : Tensions persistantes au centre et au nord du pays, une école en déclin et l’insécurité devenue le lot quotidien des maliens. Face à l’échec quasi généralisé dans tous les domaines,  l’Opposition doit sortir une fois de plus  de son silence pour déposer  une motion de censure contre le gouvernement. Mais aura-t-elle le courage politique de le faire ? Restera-t-elle indifférente au cri de détresse du peuple qu’elle prétend diriger en 2018 ? Le désespoir de ne pas pouvoir faire aboutir cette motion gagnera-t-elle l’Opposition au point d’y renoncer ?

La Vigilance Républicaine et Démocratique (VRD) qui est la plateforme de l’Opposition à l’Assemblée Nationale avec ses 21 députés, est inaudible depuis sa grande marche républicaine, qui de l’avis de tous les grands observateurs a été une véritable réussite tant sur le plan de la mobilisation que des messages véhiculés. Va-t-elle enfin donner de la voix après la tuerie de Gao qui a causé 4 morts et une trentaine de blessés dont 2 graves ? Une bavure qui vient  allonger une fois de plus la longue liste des ratés et des échecs constatés depuis l’avènement d’IBK au pouvoir. Si un tant soit peu elle veut succéder en 2018 au Président IBK, c’est le moment où jamais de se montrer combatif en étant présent sur le terrain pour non seulement critiquer et imposer le débat, mais aussi et surtout proposer des solutions aux problèmes auxquels le Mali est confronté. Aujourd’hui elle a de la matière, à commencer, actualité oblige,  par la manifestation organisée par les jeunes de Gao contre la mise en place des autorités intérimaires. Les jeunes exigent leur enrôlement dans le processus de Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR).

L’Opposition doit soutenir le combat de ces jeunes de Gao,  car c’est elle, la première à dénoncer la mise en place de ces autorités qu’elle qualifie de pas de géant vers la partition du Mali. Les matières pouvant servir d’éléments à l’Opposition pour déposer une éventuelle motion de censure pour prendre le peuple à témoin sont nombreuses. Elles ont trait, d’une part, à l’insécurité grandissante, au nord du pays et caractérisée au centre par la création de groupes armés d’auto-défense sur une base communautaire et ethnique faisant planer le spectre de la guerre civile,  et  d’autre part, la sempiternelle crise de l’école malienne, le chômage endémique et la grande cherté de la vie.

En définitive, face à un régime d’IBK aux abois, à court d’idées et de visions, le peuple ne se sent pas rassuré par une opposition désunie et inaudible aujourd’hui  sur les grandes questions de la vie de la nation. Alors vivement cette motion de censure pour l’honneur et le bonheur de la démocratie et de l’Etat de droit.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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