A l’instar des autres, la presse malienne a célébré, le 3 mai, la journée mondiale de la liberté de la presse proclamée par l’organisation des Nations-Unies. Le pays enregistre un recul en matière du respect de la liberté de la presse et d’expression.
Les enlèvements, les intimidations, les menaces, suspension des émissions, la fermeture des chaines étrangères et violation de la liberté de presse. Tel est lot du quotidien de la presse malienne ces dernières années obligeant certains journalistes maliens à s’exiler ou à observer l’autocensure par peur des représailles du pouvoir public. C’est dans ce climat de recul en terme de respect des libertés d’expression que la presse malienne célèbre la journée mondiale de la presse décrétée par les Nations Unies. Une semaine d’activités consacrée autour du thème « façonner l’avenir de droit : la liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’Homme ». Les professionnels des médias se mobilisent pour façonner un nouvel avenir à la liberté de presse qui fait partie des acquis démocratiques du 26 mars 1991. « Cette année, nous sommes confrontés à une situation préoccupante : la liberté de la presse est gravement menacée par des actes d’intimidation, d’enlèvement et d’autocensure », résume le président de l’Association des professionnels de la presse en ligne, Modibo Fofana.
La menace dont fait l’objet les journalistes au Mali inquiète hors des frontières. Plusieurs journalistes étrangers ont publié une tribune à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse pour alerter la situation qui prévaut au Mali et au Burkina. Selon les signataires, ces pays dirigés par les régimes militaires n’offrent pas un cadre permettant aux journalistes d’exercer leur fonction régalienne. La tribune relève plusieurs cas de menaces de mort, d’intimidation et d’enlèvement contre les professionnels des médias. Les signataires ont exhorté les autorités des deux pays à mettre fin à toutes les mesures qui portent atteinte à la liberté de la presse en garantissant la protection et la sécurité de tous les professionnels des médias victimes de menaces, intimidations, harcèlements et attaques physiques. « Nous demandons aux autorités de diligenter des enquêtes impartiales, efficaces et indépendantes pour faire la lumière sur les abus commis contre les journalistes, identifier les responsables et les poursuivre en justice. Nous appelons les deux gouvernements à respecter les obligations internationales signées et ratifiées par les États concernant la liberté d’expression et la liberté de la presse, en particulier la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques », peut-on lire dans cette tribune.
Au niveau national, les politiques soulignent également les mêmes difficultés auxquelles la presse traverse au Mali. Le Parti Convergence pour le Développement économique du Mali (CODEM) estime qu’en dépit des sacrifices consentis par le peuple pour arracher la liberté d’expression et de presse, le pays enregistre un fort recul en raison des intimidations, l’embastillement voire les séquestrations et les disparitions des professionnels des médias. Ce parti dénonce l’envahissement de l’espace médiatique par les amateurs sur les réseaux sociaux. La CODEM appelle à considérer la presse comme un pouvoir et un contre-pouvoir au même titre que les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires. « Elle fait partie des indices constituant le faisceau qui traduit la qualité des institutions et des processus politiques pour définir la démocratie », conclut le communiqué du parti de la quenouille. Le président du parti CNID-FYT, Me Mountaga Tall appelle à œuvre à la consolidation d’une presse libre et économique viable. « La presse est irremplaçable en démocratie », reconnaît ce membre de l’avènement de la démocratie au Mali. Mais, dit-il, le journaliste reste confronter à d’autres difficultés liées à la formation, la sécurité de l’emploi, le respect de la déontologie, les questions organisationnelles et les faiblesses de moyens.
Dans le classement mondial de la liberté de la presse 2022 établi par l’ONG Reporter Sans Frontière (RSF), le Mali a perdu 12 places passant de la 99e à la 111e position. Un net recul. Ce déclassement du Mali est symptomatique du recul de la liberté d’expression dans le pays où les journalistes préfèrent s’autocensurer par peur de se retrouver derrière les barreaux.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
@KInguiranke
La première des libertés c’est d’exprimer ce que l’on veut que se soient des vérités ou des contre-vérités
Dés que la presse ou les journalistes sont censurés pour des motifs purement politiques , la dictature impose sa vision des faits et des événements sans contreparties et controverse.
Dans ce cas , il n’y a même plus besoin de journalistes (bons ou mauvais) pour rapporter une fait (vrai ou faux) ; un organe de presse gouvernemental suffit et ce dernier récite ce qu’on lui a dit de dire (vérité ou propagande) .
Tu es libre de rêver d’une société ainsi
Kan tu penses que c’est la liberté de la presse quand Serge Daniel de RFI écrit que la MINUSMA a fait face aux terroristes a Sevare alors que c’est faux? aussi quand France 24 fait une interview avec un chef Jihadiste/Terroriste faisant sa promotion, est-ce ceci la liberté de la presse? Etc…..quand la presse a un agenda politique alors elle perd sa liberté
https://rsf.org/fr/classement
ya qu’à lire le classement mais pas que ……. c’est un indicateur parmi d’autres
Mali : la liberté de la presse en net recul parce que le journalisme vegetatif est devenu tres predominant! Les articles de la presse se vendent a qui peuvent les acheter directement ou indirectement (par exemple un ticket d’avion du quota gouvernemental pour le pelerinage a la Mecque)
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