Malamine Koné est né il y a 35 ans à Niena, village situé dans le sud-est de Bamako la capitale du Mali. Il vit son enfance auprès de sa grand-mère, et il lui arrive de garder les moutons pieds nus. A 10 ans, sa vie change de cours car il part rejoindre ses parents qui vivent en France où ils ont immigré. Son père mécanicien, et sa mère femme de ménage élèvent neuf enfants.
Il arrive donc dans le « 9-3 », à Saint-Denis dans la cité du Franc-Moisin, en 1982, grâce au regroupement familial. Il a 10 ans, et ne parle pas français. Mais s’adapte très bien à son nouvel environnement, apprend rapidement la langue. Il poursuit ses études sans encombre jusqu’au baccalauréat et obtient un Deug de droit.
Parallèlement, à l’âge de 12 ans, il s’est pris de passion pour la boxe, un sport où il se débrouille très bien. Il obtient ainsi les titres de champion de France amateur en 94 et 95 et est présélectionné pour les JO d’Atlanta en 96.
Il commence alors à travailler à son compte, et vend des vêtements au marché aux puces en compagnie d’un de ses amis, Hamidou. Progressivement, il lui vient l’envie de créer une marque, et se rend compte que les jeunes de banlieue sont parfaitement réceptifs à la mode et contribuent à lancer les tendances. A l’époque, on est en pleine époque d’explosion de marques comme « Dia », ou « Com 8 ». Il dessine 5 modèles de Sweatshirts et se les fait fabriquer à crédit 100 euros pièce. Puis va démarcher quelques commerçants pour leur faire vendre ses sweetshirts dans ses magasins.
Lors de sa carrière de boxeur, Malamine Koné a été surnommé la panthère. Il crée une marque, qu’il prénomme « Airness », qui a pour emblème une panthère noire et en 1999, laisse ses premiers t-shirts en dépôt vente dans un magasin Sport 2000 après avoir harcelé le gérant pour qu’il accepte de prendre quelques pièces. Les premiers T-shirts sont vendus au bout de quelques jours, et le magasin en recommande quelques autres. C’est le début de l’aventure Airness.
Il fait produire ses premiers sweatshirts, mais c’est grâce à une faille juridique que Airness va véritablement exploser en 2003. En examinant les contrats des footballeurs professionnels, il se rend compte que ces derniers ne sont sous contrat avec les équipementiers sur le terrain. En dehors des stades, les joueurs sont libres de s’habiller comme ils veulent. Malamine Koné se propose donc de les habiller en dehors des stades. Il compte quelques amis footballeurs, ou rappeurs qu’il connaît depuis son enfance.
Malamine Koné ne s’arrête pas là et se rend dans les stades, dans les vestiaires, fréquentent les joueurs qu’il cherche à faire signer. Il recrute ainsi Djibril Cissé en 2001, pour un véritable contrat de représentation entre la marque et celui qui n’est alors qu’une jeune pousse prometteuse de l’AJ Auxerre avant que celui-ci n’explose médiatiquement. Durée deux ans , pour 100 000 euros. Cissé devient la star du championnat et Airness explose médiatiquement.
Didier Drogba signe aussi pour Airness peut avant de devenir une superstar à Marseille en 2003-2004. Grâce à ces vedettes, Airness explose médiatiquement et financièrement. En 2003, le chiffre d’affaires de la société est de 30 millions d’euros alors qu’il n’était que de 5 millions d’euros en 2002 et la marque est vendue dans 1500 magasins ; Les joueurs doivent s’engager à porter la marque lors d’interventions publiques hors terrain de foot et s’engager à la faire apparaître de façon très visible.
Le créateur d’Airness affine par la suite son business model et crée la société MK Promotion, qui s’occupe de la promotion, de la communication, de la publicité et du sponsoring tandis que des partenaires s’occupent de la production, et ne reversent que 16 % du chiffre d’affaires (6 % pour MK Promotion, et le reste, soit 10 % est reversé à Malamine Koné en tant que propriétaire de la marque, ce qui assure à Malamine Koné des revenus personnels de l’ordre de 10 à 12 millions d’euros par an).
La marque Airness continue son développement et en 2006-2007, Airness était l’équipementier de clubs de football comme Lille, Rennes, Nantes, Valenciennes, Boavista, Genk, Fulham, de sélections nationales comme le Mali, la RD Congo, du Bénin, du Gabon, de la Guinée…Airness qui veut élargir son public cible, équipe aussi Guy Roux, l’emblématique entraîneur de l’AJ Auxerre qui entraînera le RC Lens pour la saison 2007-2008. En 2006, Malamine Koné revendique un chiffres d’affaires de 120 millions d’euros, tandis que sa société est située à deux pas de l’avenue Montaigne, l’avenue la plus chic de Paris, pas loin du siège de firmes telles que LVMH de Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France. Le jeune PDG se déplace en Mercedes avec chauffeur.
Cela lui a valu un article (à charge ?) dans le magazine l’Expansion en septembre 2006. L”article critiquait le "manque de transparence de sa structure" et pointait quelques défaillances survenues au début de la saison de football 2006-2007 où des retards étaient survenus dans les livraisons d’équipement de clients d”Airness.
L”article insinuait même que le logo d”Airness n”était qu”une copie de celui de Puma et des spécialistes du secteur, sous le sceau de l”anonymat, critiquaient les manquements de Malamine Koné. De la à dire que des concurrents ne voient pas d”un bon oeil l”ascension de ce fils du Mali, il n”y a qu”un pas…Dans tous les cas, manque de transparence ou pas, Malamine Koné reste un exemple de réussite éclatante pour tous les aspirants entrepreneurs en France et en Afrique, notamment dans son pays d”origine, le Mali, où il est une véritable icône nationale.
Par Paul Yange (grioo.com)
03 juillet 2007
[VIDEO] Reportage sur Malamine Koné dans l”émission Capital sur M6 en novembre 2003
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