Depuis quelques temps, rien ne va plus entre le Maire Mamarou Keïta et la population de Ouézzindougou. Le Maire est devenu une peste aux de la population. Cette situation n’est pas du tout loin d’un bras de fer. En effet, au cours d’un meeting, elle a tout simplement demandé le départ de Mamourou Kéïta.
La spéculation foncière et la mauvaise gestion des biens de la Commune comme patrimoine personnel et le non respect aux habitants de la localité sont à la base de la tension qui s’est installée entre les deux parties. Le meeting tenu par les populations, premier du genre depuis 1978, date à laquelle le village de Ouézzindougou a été loti officiellement, leur a permis de faire le bilan des actions des élus communaux depuis l’avènement de la décentralisation dans notre pays.
Selon le Chef du village, Mady Koné, l’actuel Maire Mamarou Keïta et ses Conseillers qui sont à mi-mandat, n’ont posé aucune pierre pour le développement du village. «Le Maire refuse catégoriquement la rénovation du seul marché qui est aujourd’hui dans un état lamentable», a martelé le Chef du village. A en croire un riverain qui a préféré garder l’anonymat, cette tension qui règne actuellement dans la localité et qui va mettre de l’essence sur le feu, est un règlement politique entre le PCR et l’Adéma-PASJ. «Nous demandons tout simplement le départ du Maire avant que le pire ne s’installe. Il ne connaît aucune réalité du village. Nous sommes obligés de cotiser de l’argent pour construire des salles de classes pour nos enfants et pour clôturer notre CSCOM. Pis encore, il s’est actuellement lancé dans un programme de vente de 87 parcelles en associant ses amis Conseillers. A mi-mandat, ils ont déjà vendu plus de 400 parcelles dans la localité. Il se rend dans les foyers en France pour les livrer», a souligné le 3ème Adjoint au Maire, Amara Diallo.
Ce dernier ira encore plus loin en affirmant qu’en moins de deux ans d’exercice, des Conseillers qui sont des chômeurs, ont déjà construit des maisons à étage et acheter des voitures 4×4 en se pavanant allègrement devant les habitants.
Approché par nos soins, le Maire Mamarou Keïta a systématiquement rejeté toutes ces accusations de la part de la population. «Il n’y a pas de règlement politique entre le 3ème Adjoint et moi. Il ne connaît rien en politique. Pensez-vous que quelqu’un peut prendre des décisions dans une Mairie sans l’avis du Maire ? Pensez-vous qu’on peut lui permettre de signer des actes de naissances et de mariages à blanc ? Ceux qui s’agitent aujourd’hui, ne connaissent rien de l’histoire de Ouézzindougou. C’est grâce à moi que le chef du village est nommé. Nous savons comment le 3ème Adjoint a été élu. Ils ne connaissent même pas les us et coutumes de notre localité. Nous sommes des Malinkés et ce n’est qu’en 1978 qu’ils sont venus», se défend le Maire.
Abordant le sujet de ses voyages en France pour vendre les parcelles dans les foyers, il dira qu’il ne s’y rend que pour nouer des relations afin d’avoir des jumelages avec des d’autres Mairies dans le cadre de la coopération décentralisée.
En ce qui concerne le problème du marché qui divise les deux parties, le Maire a affirmé que les habitants sont venus le voir pour mettre le marché au propre. Mais qu’à sa surprise, ils se sont mis à le morceler et à vendre les parcelles. «J’ai aussitôt demandé de mettre fin à cette pagaille. Ceux qui m’accusent de vendre des parcelles n’ont qu’à amener une parcelle qui porte ma signature. Au moment où je prenais les rênes de cette Commune, il y avait un trou de plus de 40 millions de FCFA. Il fallait mettre en vente des parcelles pour boucher aussi le trou de la perception qui s’élevait à plus de dix huit millions et le paiement des arriérés de salaires des agents de la Mairie de 36 mois. J’ai demandé l’avis du Préfet avant de me lancer dans cette aventure. J’ai même sorti mon propre argent pour payer un groupe électrogène et peindre la Mairie qui était dans un état lamentable», a –t-il déclaré.
Mais, ces explications du Maire sont loin de convaincre les populations qui jurent de tout mettre en œuvre pour le déloger de la Mairie. Il y a donc lieu de craindre que les semaines à venir ne soient très chaudes à Ouézzindougou. Il urge alors, avant qu’il ne soit trop tard, que nos plus hautes autorités prennent dès à présent ce dossier en main.
Destin GNIMADI
