Magistrat Vs Policiers : Les deux syndicats en ordre de bataille

0

L’affaire relative à l’altercation entre le juge de Gao et les policiers de la CCR est en train de prendre une autre dimension. Le commissariat du 4ème Arrondissement a été dessaisi au profit de la Gendarmerie. Aussi, une plainte suit son cours au tribunal de la CV qui sera jugée par les magistrats. Les policiers s’y opposent et préconisent la saisie d’une juridiction de la CEDEAO.

 

Les faits remontent du 14 Avril 2017 aux environs de 18h au niveau du rondpoint de l’Ambassade d’Algérie où un conducteur arriva à bord d’un véhicule sans macaron. Sifflé par le policier afin de laisser le passage aux motocyclistes, le conducteur refuse d’obtempérer et fonce sur l’agent. Ce dernier s’est mis devant son véhicule et exigea du chauffeur sa carte grise. Une altercation s’en suivra. Des injures de part et d’autres. Le policier, un adjudant de police a été trimbalé à quelques mètres du véhicule. C’est en ce moment que ses collègues ont intervenu. Une équipe d’intervention du 4ème arrondissement a conduit le conducteur au commissariat. Et c’est seulement en ce moment que l’on découvrit l’identité et a profession de l’intéressé : Soumaila Konaté, magistrat.

Et pourtant l’article 9 alinéa 3 de la loi 054 du 16 Décembre 2002 portant statut de la magistrature stipule que «les magistrats sont dotés de macaron et de carte d’identité, leur qualité et leur fonction». Le magistrat Soumaila Konaté ne possédait ni carte, ni macaron.

Aussi l’article 31 du statut de la police nationale stipule que «les fonctionnaires de la police nationale ont droit à une protection contre les menaces outrages, injures ou diffamations dont ils peuvent faire l’objet dans l’exercice de leurs fonction. L’Etat est tenu de leur assurer effectivement cette protection et de réparer, le cas échéant le préjudice qui en résulterait, compte non tenu de mesures découlant de l’application».

Pour faire court, le Magistrat en question a outrepassé ses prérogatives quand on sait que «tous les maliens naissent et demeurent libre et égaux en droits et en devoirs». Et les policiers, à l’heure actuelle craignent une solidarité de corps dans la mesure où le commissariat du 4ème arrondissement en a été dessaisi au profit de la Gendarmerie.

En tout état de cause, les syndicats des côtés (Magistrats et policiers) sont sur leurs gardes. L’affaire risque de dégénérer.

Sadio Dembelé

 

Commentaires via Facebook :