Le Programme Spécial pour la Paix, la Sécurité et le Développement dans le Nord (PSPSDN) n’a pas prévu dans ses actions à mener un volet prêches. Or, ce dernier volet est un passage obligé pour réussir la lutte contre tout extrémisme religieux comme c’est le cas d’AQMI. Le PSPSDN doit donc inclure ce volet dans ses activités.
Le PSPSDN est une initiative des hautes autorités de la République du Mali dont la mise en œuvre doit permettre de réduire, voire d’éliminer l’insécurité sous toutes ses formes dans le nord du Mali. Ce programme dans sa conception initiale peut justement contribuer à sécuriser le nord du Mali si les actions prévues sont mis en œuvre dans les règles de l’art.
Pour rappel, le PSPSDN prévoie d’assurer une plus grande présence de l’ETAT sur le terrain à travers la construction de préfectures, de sous préfectures, de garnisons, de camps militaires et de postes de contrôle. Parallèlement à la présence de l’Etat, des actions de développement seront en même temps enclenchées qui vont de la réalisation d’infrastructures sociales de base (écoles, centres de santé, coins d’eau potable) à la mise en œuvre de projets pouvant juguler le problème du chômage des jeunes dans cette partie du pays.
Mais ce qui a manqué aux concepteurs du PSPSDN, c’est de savoir qu’AQMI est avant tout un réseau jihadiste musulman. AQMI est donc partisane de l’islam radical, extrémiste. Il n’est caché à personne que cet islam a ses discours, ses théories au sein de l’islam. Et c’est ces discours, ces théories que les idéologues d’AQMI prêchent dans nos villes, villages et fractions pour recruter les jeunes. Toutes ces personnes qui sont dans les réseaux jihadistes, ne sont pas toujours là par nécessité ; ils sont généralement là parce qu’ils ont été convaincus. Parce qu’ils croient intimement au fond d’eux-mêmes qu’ils sont sur le bon chemin.
Le rôle des prêches dans la lutte contre les réseaux jihadistes, c’est justement opposer une autre vision de la religion. Cette fois-ci tolérante et ouverte acceptant tout le monde tel qu’il est.
Pour contrer les discours des idéologues d’AQMI, le PSPSDN doit, dans un premier temps, former un noyau de prêcheurs sur l’islam ouvert et tolérant. Toutes les communautés, toutes les ethnies doivent être représentées dans ce noyau. Dans un second temps, enregistrer des prêches sur l’islam ouvert et tolérant sur des cassettes dans toutes les langues du pays qui seront distribuées aux radios de proximité en fonction des langues parlées dans leurs zones d’écoutes. Ces cassettes seront diffusées et rediffusées sur les antennes des radios. En même temps, le noyau de prêcheurs doit être mis sur le terrain pour faire des prêches de villes en villes, de villages en villages, de fractions en fractions. Dans un troisième temps, en fin, inviter des célèbres islamologues internationaux de temps en temps pour qu’ils donnent des conférences dans les centres urbains. Ainsi, une autre vision de l’islam sera forgée.
M’pè