« Il y a cinquante ans, exactement jeudi prochain, le premier à tracer les pas dans lesquels je marche maintenant, l’ambassadeur Jean Côté, a présenté ses lettres de créance au président du Mali Moussa Traoré, débutant une relation florissante entre le Canada et le Mali ». L’ambassadeur du Canada au Mali, Louis Verret, jetait ainsi un regard 50 ans en arrière. C’était à l’occasion de la célébration de la Fête du 152ème anniversaire du Canada et du cinquantenaire des relations bilatérales entre le Mali et le Canada, et la réception organisée le vendredi 28 juin 2019 à l’hôtel Azalai Salam, en présence de plusieurs membres du gouvernement, des Ambassadeurs et Représentants des organisations internationales, ainsi que de nombreux invités maliens et canadiens. L’exécution des hymnes nationaux du Mali et du Canada, a été suivie des discours de l’Ambassadeur Louis Verret et de Mme Kamissa Camara.
Pendant les années 1990, avec le rétablissement de la démocratie, le Mali est devenu l’un des principaux partenaires de développement du Canada et, depuis 2000, le Canada a investi plus de 1,5 milliard de dollars dans l’aide au développement du pays. En 1999, Roméo Leblanc a été le premier gouverneur général canadien à effectuer une visite d’Etat au Mali. Il a été suivi par la Gouverneure générale Michaëlle Jean, en 2006. Et en décembre dernier, le premier ministre Justin Trudeau. L’Ambassadeur Louis Verret s’est dit « fier de célébrer l’ampleur et la profondeur des relations bilatérales entre nos deux pays ».
On note de nombreux résultats à long terme du partenariat de développement entre le Canada et le Mali, parmi lesquels il faut citer la contribution du Canada à la création d’une industrie locale de la réparation des manuels scolaires; à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une politique nationale genre du Mali; à la création du Bureau du Vérificateur Général; à la mise en place des centres de santé communautaires universitaires; au renforcement des institutions du micro-crédit comme Nyesigiso et Kafo Jiginew; et au système informatisé pour la mobilisation des recettes fiscales. « Aujourd’hui, le Mali est un partenaire clé de la mise en œuvre de la politique d’aide internationale féministe du Canada », a précisé l’Ambassadeur Verret.
Les liens commerciaux entre Canada et le Mali continuent de se renforcer davantage, par le biais d’investissements importants, en particulier dans le secteur minier. Avec l’arrivée de Barrick Gold en 2018, le Canada est devenu le plus gros investisseur dans le secteur minier malien. Selon l’Ambassadeur, « Le Canada est fier de la contribution de ses compagnies au développement de l’économie malienne. Elles contribuent aujourd’hui à plus de 10% aux recettes publiques maliennes, et s’engagent au quotidien à conduire leurs activités de façon responsable et citoyenne ». Il a dit ses remerciements à certaines d’entre elles, présentes à cette fête du cinquantenaire des relations bilatérales entre le Mali et le Canada, à savoir B2Gold, Barrick, Iamgold, Cowater Sogema et Aquaterra.
Le Canada apporte des contributions matérielles et humaines à la Minusma. « D’ailleurs, le Canada maintiendra une présence durable pour appuyer les efforts de stabilisation, y compris les officiers d’état-major de la MINUSMA, notre contingent de police à la MINUSMA et à l’EUCAP, la formation militaire antiterroriste régionale et un programme de stabilisation pour soutenir la paix, la médiation et la participation des femmes », a annoncé l’Ambassadeur Louis Verret. « Nous demandons la justice pour les communautés d’Ogossagou, Sobane, Koulongo, Hèrèmakono, Ganagafani, Yoro et les autres victimes de cette violence brutale. Il est urgent que l’État brise le cycle de la violence intercommunautaire, protège la population civile, rétablisse sa présence et assure la justice pour tous et toutes », a déclaré l’Louis Verret, soulignant sa « tristesse » et ses « préoccupations face aux développements récents dans ce beau pays ».
Le Canada poursuivra ses efforts pour « aider la médiation intercommunautaire, soutenir les victimes du conflit et renforcer la situation socio-économique », et attend du gouvernement qu’il redouble d’efforts pour « accélérer le processus de paix et faire progresser le consensus sur la révision constitutionnelle », a déclaré Louis Verret, car, « il est urgent de remettre le Mali sur la bonne voie », indique-t-il.
Le Canada candidat pour le conseil de sécurité
Sur le plan multilatéral, le Canada veut aider à façonner des solutions avant-gardistes aux problèmes les plus difficiles de la planète et l’année prochaine, le pays est candidat pour le conseil de sécurité des nations unies. « D’une part, nos contributions et engagements pour la paix sont au cœur de notre candidature. Plus de 125 000 Canadiens ont servi à l’étranger pour appuyer les missions de maintien de la paix de l’ONU. », a indiqué l’Ambassadeur. Par ailleurs, le Canada investit 2,6 milliards de dollars pour aider les pays en développement, comme le Mali, à lutter contre les changements climatiques; et priorise la promotion de la sécurité économique, la progression de l’égalité des genres et le renforcement du multilatéralisme dans sa candidature. Selon l’Ambassadeur, « un Canadien sur cinq est né dans un pays autre que le Canada. Le Canada accueille près de 1 % de sa population totale comme immigrants chaque année. En 2018, le Canada a rétabli plus de réfugiés que n’importe quel autre pays au monde, 30 % du total ». Louis Verret a conclu en souhaitant paix et justice pour tous, dans plusieurs langues parlées au Mali. De son côté, la ministre l’Economie numérique et de la Prospective, Kamissa Camara a salué la contribution du Canada à la Minusma pour le retour de la paix au Mali, ainsi qu’au développement économique et la progression de la politique du genre.
B. Daou