Lettre à grand-père

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Cher grand-père…

Avez-vous une idée dans quelle direction, s’en va le Mali ? Qui est le pilote ? Qu’est ce qu’il veut ? Pourquoi ? Comment pense-t-il résoudre nos problèmes ? Qu’est ce qui se passe Grand-père ? Qui est le commandant du bateau Mali ? Que veut-il au juste ? De quel pouvoir jouit-il ? Qui est-il ? Pour qui se prend-t-il ?

Cher grand-père ! Le niveau du destin qui se joue aujourd’hui ne nécessite-t-il pas un Référendum ? France/Russie ! Est-ce une simple question militaire ? Est-ce une seule option populaire ? La jauge a-t-elle été aussi profonde pour mesurer les conséquences ? Les réflexions ont été aussi longuement menées pour nous engager à un grand revirement sans appel à la Nation ? Des simples décrets de circonstances doivent-ils nous plonger aussi loin dans la destinée ?

Oui cher grand-père ! De quel sceau ? De quelle souveraineté ? De quelle légitimité ? De quelle légalité ? Depuis quand une circonstance de fait peut elle aller à décider si loin pour un pays ? Quand est-ce que nous sommes allés à cette réflexion pour en décider ainsi ? Cher grand-père ! J’ai peur. C’est trop facile. Une décision aussi souveraine peut-elle et doit-elle être l’émanation d’une situation de fait et un gouvernement chargé d’une transition ?

Avons-nous pesé le pour et le contre ? Avons-nous mis à table des experts et des discussions franches et éclectiques pour en décider ? France/Russie. Avons-nous appelé à trancher après une lecture de l’histoire, un bilan du présent et les capacités de résilience du futur ? La colère doit-elle, nous mener à nous jeter dans une marre aussi inconnue, aussi obscure et aussi dangereuse ?

Avons-nous réfléchi en économie et ses conséquences, en géopolitique et ses dérives, en géostratégie et ses difficultés ? France/ Russie. Oui, relever les défis sécuritaires mais en sacrifiant quoi et quoi ? Oui la sécurité mais à quel prix ? Et d’ailleurs, quelle garantie d’abord ?

Oui cher grand-père ! J’aimerais que l’on me réveille et me le dise. Quand est-ce qu’on a quitté la transition politique pour un Etat de siège. Quand est-ce qu’on a quitté la Refondation pour une Récréation ? Depuis quand on a décidé de quitter la République et la Démocratie pour un régime totalitaire ? Depuis quand, a-t-on renoncé à notre rêve d’Etat de droit pour un régime monarchique militaire ?

Réveille-moi et dis moi, grand-père, qu’on n’a pas quitté le pilotage dit automatique pour un atterrissage sans piste et dans l’on ne sait quoi. Dis-moi que tout ceci n’est qu’un simple cauchemar. Qu’on n’est pas en train de mettre dans l’eau nos institutions de 30 ans, recoudre les 30 distances qui séparaient déjà nos pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire). Qu’on n’est pas en train de supprimer  nos beaux chemins de venir au pouvoir. Qu’on n’est pas sur la voie de mettre en fumée, ce petit Etat qui grandissait déjà dans le respect des droits. Qu’on n’est pas en train de freiner les libertés, d’enfermer la libre presse, enclaver la libre parole et éteindre la libre pensée. Et surtout pour combien de temps ?

Oui grand-père ! Dis-moi que le Mali n’est pas en train de s’isoler, de quitter nos communautés et nos unions. Dis-moi que ce n’est pas vrai. Qu’on n’est pas en train de facilement enterrer le fruit du combat des martyrs de 1991. Dis-moi que ce n’est pas vrai. Qu’on n’est pas en train de vivre un autre procès politique de 1991. Qu’on n’est pas en train de revenir sur l’histoire. Dis-moi que ce n’est point une vengeance mais une erreur ! Dis-moi cher grand-père ! Dis-moi la vérité. Qu’est-ce que la démocratie a fait à Choguel Kokalla Maïga ? Qu’est-ce que nous lui avons fait ? Pourquoi ce procès ? Pourquoi ? Ma 120ème lettre et mes 120 questions. Le Procès de la démocratie conte la dictature ! Choguel juge et partie !  A mardi ! Inch’Allah !

Lettre de Koureichy

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