« Deux Inspecteurs de l’ANAC aux arrêts… Pour délivrance de fausses autorisation de survol et d’atterrissage sur le territoire malien contre 50 millions F CFA ». C’est le titre de notre livraison du lundi 26 juin dernier. La réaction du gouvernement ne s’est pas fait attendre. Le conseil des ministres d’hier à Koulouba, a pris d’importantes décisions relatives à la gestion de l’aviation civile nationale au regard des faits dénoncés.
Le communiqué du Conseil des Ministres d’hier mercredi, au chapitre des mesures réglementaires, est un véritable aveu de culpabilité. On y lit ceci :
« Sur le rapport du ministre de l’Equipement et des Transports, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant approbation du Programme national de sûreté de l’aviation civile.
Afin de protéger l’aviation civile contre les actes d’intervention illicites, l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) impose à l’ensemble des Etats parties l’élaboration et la mise en œuvre d’un Programme national écrit de Sûreté de l’Aviation civile selon des normes établies.
Ce programme appelé PNSAC vise à protéger l’aviation civile contre les actes d’intervention illicites au moyen de règlements, pratiques et procédures qui tiennent compte de la sécurité, de la régularité et de l’efficacité des vols.
Conformément aux directives de l’OACI et aux dispositions du règlement de l’UEMOA relatif à la sûreté de l’aviation civile au sein des Etats membres de l’UEMOA, le Mali a adopté un Programme national de Sûreté de l’aviation civile en 2007.
Cependant l’audit de supervision de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale réalisé en 2009, a relevé que ce Programme n’était pas, sur de nombreux points, conforme aux exigences de l’OACI et de l’UEMOA.
L’adoption du présent projet de décret vise à combler les lacunes constatées et à conformer le programme du Mali aux normes pratiques recommandées par l’OACI. Le nouveau programme vise à garantir la protection des passagers, des équipages, du personnel au sol, du public, des partenaires aéronautiques, des exploitants d’aéronefs et des installations aéronautiques.
Il décrit le rôle, les missions et les moyens disponibles pour les services de l’Etat et pour chacun des acteurs concernés par la sûreté du transport aérien. Il définit également les mesures, procédures et pratiques applicables pour améliorer le niveau de sûreté et la coordination entre les différents intervenants ».
En clair, le conseil des ministres admet, non sans un pincement de cœur, l’existence de graves défaillances du système au niveau de l’aviation civile malienne. Toutes choses à l’origine de l’insécurité aussi bien pour les voyageurs, le public, voire la sécurité nationale.
D’accord pour ce mea culpa même tardif, il importe cependant de punir les auteurs reconnus coupables dans l’affaire de délivrance de faux documents… Les interpellations se poursuivent. Les tractations aussi.
Nous y reviendrons
B.S. Diarra