Les leçons du Ramadan : Qui était Bilal, l’Abyssinien, ou le Mouazinoul Rassoul’Allah

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Bilâl Al-Habashî, de son vrai nom Bilâl Ibn Rabâh, est le fils de Ribâh et de Hamâm qui  ont été capturés et emmenés dans la péninsule arabique. Il était donc un prince noir qui appartenait à la noblesse éthiopienne. Il n’était donc pas esclave avant d’arriver en Arabie saoudite où il fut fait captif pendant de longues années. A l’époque, son pays l’Ethiopie s’appelait  l’Abyssinie. Bilal fut le premier muezzin de l’Islam, c’est-à-dire la première voix humaine qui appela l’adhan. Cette faveur fit de lui un compagnon appartenant au premier noyau restreint des compagnons du Prophète Mahomet (PSL), à Médine, lieu où fut construite la première mosquée de l’histoire musulmane. Il se convertit à l’Islam alors qu’il était l’esclave de Umayyah Ibn Khalaf. Ce dernier résolut de le torturer jusqu’à ce qu’il renie l’Islam ou qu’il meurt. Il le faisait coucher sur le dos sur le sable brûlant du désert mecquois et faisait poser un rocher énorme sur sa poitrine. Ensuite, Umayyah lui demandait de renier l’Islam et de revenir au polythéisme. Mais Bilâl répondait : « ahadun ahad » ; « Dieu est Un, Dieu est Un ». Un jour, Abû Bakr, le Compagnon du Prophète (ra) passa près de Bilâl au cours d’une séance de torture. Voyant son état, il alla voir Umayyah et lui demanda : « Jusqu’à quand vas-tu torturer ce pauvre ? » Celui-ci répondit : « C’est toi qui est à l’origine de sa souffrance. Pourquoi ne le sors-tu pas de cette situation ? » C’est en effet Abû Bakr qui avait enseigné à Bilâl le message de l’Islam. Sur ce, Abû Bakr proposa à Umayyah d’échanger Bilâl contre un autre esclave plus vigoureux que lui et qui était resté fidèle au polythéisme des Arabes. Umayyah accepta l’échange ; Abû Bakr récupéra Bilâl et l’affranchit. Son histoire débute au moment où le Prophète (PSL) cherchait une façon inusitée d’inviter les musulmans à la prière. En ce tout début de la propagation de l’islam, Mahomet (PSL) voulait se démarquer des pratiques religieuses anciennes d’alors. Les païens allumaient un grand feu pour convier les initiés à l’autel, les juifs soufflaient dans une corne pour appeler leurs coreligionnaires à la synagogue quand les chrétiens sonnaient une cloche pour appeler leurs fidèles à l’église. S’inspirant du songe révélateur de l’un de ses proches compagnons, Abdallah Ibn Zayd, qui avait rêvé avoir vu un homme monter sur le toit de la mosquée pour appeler les gens à la prière, le Prophète Mahomet (PSL), en tant qu’autorité suprême de l’islam, endossa cette idée. Cherchant autour de lui un homme possédant les capacités physiques et spirituelles pour assumer cette tâche, c’est donc sans trop chercher que son regard s’arrêta sur Bilal, homme fort et de grande taille.  Le Prophète dit alors à Abdullah Ibn Zayd : « Enseigne l’adhân à Bilâl car il a une voix plus douce que la tienne». En ce temps-là, les mosquées, d’après les récits d’histoires islamiques, n’étaient pas encore surmontées de minarets qui dateraient de l’époque des Omeyades au VIIIe siècle et qui donneront la portée nécessaire à la voix du muezzin. Désigné donc par le Prophète pour lancer l’adhan, premier appel à la prière, Bilal, en bon musulman, fidèle parmi les fidèles, s’exécuta sur le champ. Et du toit de la mosquée, psalmodia, d’une voix forte animée de modulations savantes, des formules consacrées. Ainsi le Prophète Mahomet (PSL) préféra la voix humaine pour appeler à l’adoration de Dieu. Appel qui deviendra à jamais le symbole religieux des musulmans du monde entier. Ainsi Bilal, l’Abyssinien, premier muezzin du monde musulman deviendra le modèle pour tous ceux qui auront le privilège d’occuper cette fonction après lui.

 

Bilâl accompagna également le Prophète dans plusieurs batailles et assista à la conquête de la Mecque. Ce jour-là, et dans cette ville qui avait jadis été le théâtre de la torture de Bilâl, le Prophète lui ordonna de lever l’adhân au-dessus de la Ka`bah. Le Prophète ordonna que la porte de la Ka`bah soit ouverte. Il y rentra et n’emmena avec lui que Bilâl, Usâmah Ibn Zayd et Uthmân Ibn Talhah avant de fermer la porte de ce lieu sacré au sein duquel ils accomplirent la prière. Après cet événement, à chaque fois que `Umar Ibn Al-Khattâb rencontrait Bilâl, il lui disait : « Abû Bakr est notre maître et il a affranchi notre maître. »

L’Histoire de Bilal est tout un livre que les exigences d’un journal ne peuvent contenir. Pour raccourcir, il faut dire qu’après la mort du Prophète (PSL), Bilal parti s’installer en Syrie, où il  se maria et mourra. Sa place privilégiée dans l’islam montre à tous que les Noirs  ont joué et continent de jouer un très grand rôle dans l’Histoire. Qui sait pourquoi c’est un tissu noir qui couvre la Ka’ba ? Bien malin qui saura dire, pourquoi ?

O’BAMBA

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