Le tumultueux parcours des rebelles touaregs du MNLA

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Moussa ag Assarid, porte-parole du MNLA, en avril 2012. | AFP

Les rebelles touaregs du MNLA s’étaient alliés, il y a un an, à des combattants djihadistes pour s’emparer du nord du Mali et proclamer l’indépendance, avant de se faire évincer. Ils appuient maintenant les forces françaises face à leurs anciens partenaires. Retour sur une trajectoire sinueuse. 

Les rebelles du MNLA s’étaient lancé, en janvier 2012, dans une offensive aux côté de groupes islamistes armés afin de s’emparer des villes du nord Mali et proclamer l’indépendance. Ils combattent aujourd’hui leurs anciens partenaires en appui à l’armée française. Comment expliquer ce retournement?

Le MNLA représente une minorité au sein d’une communauté elle-même largement minoritaire au Mali, de 300.000 à 500.000 personnes sur 14 millions d’habitants. il a ses entrées en France où ses responsables sont reçus au ministère des Affaires étrangères et sur les plateaux de télévision, ce qui a sans doute contribué à donner une vision déformée de son emprise sur le terrain..

A l’orrigine, le parrainage de Kadhafi

Fort de son pactole pétrolier, le colonel Kadhafi, qui se voyait en “guide” non seulement de la “Grande Jamahiriya (République) arabe libyenne populaire et socialiste”, mais aussi de toute l’Afrique, instrumentalise les Touaregs, ce peuple éparpillé sur cinq pays par les frontières de la colonisation, pour déstabiliser ses voisins. Dans les années 1970, Il recrute des “hommes bleus”, nomades marginalisés par les pouvois centraux et appauvris par des sécheresses à répétition,

 

Le colonnel Kadhafi forme militairement les Touaregs, réputés pour leur tradition guerrière: Certains sont expédiés au Tchad ou au Liban. Nombre de Touaregs sont intégrés à l’armée libyenne au sein d’une “légion islamique”. Après le soulèvement qui a démarré à Benghazi au printemps 2011, quand les choses commencent à mal tourner pour leur parrain libyen, plusieurs centaines des ces soldats prennent, à l’automne 2011, la route du Mali, dévalisant au passage quelques arsenaux. Ils s’unissent à de jeunes militants indépendantistes qui ont créé en un an plus tôt le Mouvement national de l’Azawad. Cette fusion donner naissance, en octobre 2011, au Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), qui revendique l’indépendance du Nord du Mali.

La naissance d’Ansar Eddine

Un dirigeant touareg historique, Iyad Ag Ghaly, ancien lui aussi de la “légion islamique” libyenne, qui a depuis versé dans le salafisme au contact de prédicateurs pakistanais, revendique le commandement militaire du MNLA, Devant le refus de ce dernier, il fonde son propre mouvement, Ansar Eddine (Défenseurs de la religion).

Auréolé de son prestige passé, Ag Ghali ramène dans son orbite quelques jeunes Touaregs proches d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et des djihadistes confirmés.
Parrallèlement, apparaît, également à l’automne 2011, un autre groupe armé, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), formé d’activistes maliens et mauritaniens noirs qui se réclament eux aussi d’Al Qaïda.

L’alliance avec Ansar Eddine

Le 17 janvier 2012, le MNLA lance une offensive surprise et prend plusieurs villes du nord-est du Mali, Ménaka, Aguelhok, Tessalit. Pour mener cette attaque, le MNLA, qui se dit laïque, s’allie au Groupe Ansar Eddine. L’armée malienne, sous-équipée, est rapidement défaite face à ces combattants aguerris et fortement armés. Les rebelles sont rejoints par des soldats touaregs de l’armée malienne en déroute.

Lors de l’offensive de janvier 2012, des exactions sont commises, en particulier à Aguelhok, où une centaine de soldats maliens sont exécutés.

Le manque de moyens de l’armée malienne est à l’origine du coup d’Etat militaire du 22 mars à Bamako. Les putschistes dénoncent l’abandon des soldats dans le Nord.

L’indépendance … la charia, et l’éviction

Profitant du chaos dans la capitale malienne, les rebelles poursuivent leur avancée. Le 30 mars, Ansar Eddine, le MNLA et des éléments d’Aqmi s’emparent de Kidal, puis de Gao. Le 1er avril, Tombouctou tombe à son tour aux mains du MNLA, quiproclame l’indépendance.

Mais dès le lendemain, le mouvement se fait déloger par les djihadistes d’Ansar Eddine et d’Aqmi. Le MNLA perd peu à peu des positions face aux groupes islamistes armés qui prennent le contrôle effectif des principales villes. Ces derniers instaurent la loi islamique (charia) et marginalisent le MNLA avant de l’évincer totalement fin juin.

En octobre 2012, alors que se prépare le déploiement d’un contingent ouest-africain sous mandat onusien, le MNLA se dit prêt à revenir sur sa revendication d’indépendance et se contenter d’un “droit à l’autodétermination”. Un mois plus tard, sous la pression de l’Algérie, hostile à une intervention étrangère, des dirigeants d’Ansar ed-Dine annoncent vouloir dialoguer, puis s’engagent, en décembre, à cesser les hostilités. Ils sont désavoués par Iyad Ag Ghaly qui décide, début janvier de lancer une offensive vers le sud du pays. Cet assaut précipite l’intervention française, le 11 janvier 2013.

Le retour du MNLA, partenaire de l’armée française

La rapide progression de l’armée française, entraîne une scission au sein d’Ansar Eddine. Une partie de ses membres, qui prend le nom de Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) appelle à une “solution pacifique” pour régler le conflit. Ce groupe rejette “toute forme d’extrémisme et de terrorisme” et “s’engage à combattre” ses anciens partenaires.

Parallèlement, dans Kidal et sa région, berceau des Touaregs, l’arrivée de l’armée française fin janvier redonne un second souffle au MNLA qui s’installe dans la ville sans combattre après la fuite des djihadistes. A Kidal, le MNLA cohabite avec les islamistes touaregs du MIA. Il fait aussi son entrée dans la ville de Ménaka, à 80 km de la frontière nigérienne.

Désormais, les rebelles du MNLA disent vouloir aider les forces franco-africaines à combattre les chefs et combattants djihadistes, dont Iyad Ag Ghaly, repliés plus au nord, dans le massif des Ifoghas.

Le MNLA semble avoir obtenu qu’aucun soldat malien ne vienne dans la zone -ce sont 1800 soldats tchadiens qui sécurisent la ville de Kidal-. Il craint en effet les représailles des soldats maliens contre les Touaregs, après un an de conflit dans la région, et des décennies de de l’armée malienne contre les “peaux rouges” touaregs.

Lexpress.fr

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12 COMMENTAIRES

  1. Aux yeux des maliens Dioncounda Traore ne represente rien car incapable de prendre la mondre decision qui ressemble a une autorite. Il veut faire plaisir aux berets verts , ses protecteurs et aussi aux berets rouges qui sont les amis de ses amis du FDR. Donc voila un incapable veritable qui a peur de choisir son camp. Ce monsieur n’est pas aux yeux des maliens leur President. L’image d’homme d’Etat ne s’improvise pas , soit onl’a ou on l’a pas. Bon sang , qu’on est en guerre et en etat d’urgence. Si Dioncounda etait honnete, il doit faire respecter son decret qui a instaure l’etat d’urgence. Mais voila, un incapable a la tete du Mali et si l’on fait pas gaffe, il va signer la partition du Mali au profit du MNLA avec la benediction de la France qui joue le jeu de l’autonomie des regions « touaregues ».

  2. Ce qui je dirai à Moussa Ag Assarid et au MNLA en général, c’est la célèbre phrase de John KENNEDY : “au lieu de demander ce que ton pays t’a fait, poses-toi la question qu’est-ce que tu as apporté à ton pays”. Tout ce qu’ils peuvent apprécier dans les pays occidentaux et qui puisse attiser leur jalousie ou leur haine à l’égard de leur pays, ce sont les fils de ces pays qui l’ont construit pour leur pays.

  3. A l’attention de mes petits camarades …à moi ,à moi …..
    SALE TEMPS POUR LES PUTSCHISTES
    – Les alliés du Mali exigent leur départ de Kati
    – Le Capitaine Sanogo fait de la résistance
    – Le lieutenant Konaré sollicite une bourse d’étude sur le Maroc
    – Les autres menacent de dénoncer ces officiers milliardaires depuis le 22 mars
    http://journallesphynxmali.com/index.php?option=com_content&view=article&id=97:sale-temps-pour-les-putschistes-&catid=34:societe&Itemid=53

    ……. l’est pas sympa COCO ? 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    • Si le MNKA est sérieux au lieu de rester à Koidal et Menaka qu’ils aillent contrebatte Iad et le Mujao à Bourem, dans les iforas et consort. Là on les prendra au sérieux.
      Meme pipe même tabac. Qu’ils montrent de quoi ils capables pour luter contre le terrorisme

  4. ag hamani, c’est toi qui doit continuer a’ rever en mangeant du porc et en allant couper les mains des maliens (pour digerer le porc manger), comme si couper les mains des maliens allait t’aider a’ digerer le porc. ag hamani, tu ferai mieux de creuser un trou avec tes PATTES et t’y cacher, car ta place n’est pas en se 21eme siecle. Pauvre con; tu es nostaligique de gao, car tu aurais aimer continuer a’ couper les mains des maliens. Pauvre abruti.

  5. Le mnla est alle’ trop loin, il a pousse’ le bouchon tres tres loin; trop c’est trop; il ne faut plus dialoguer avec le mnla; trop c’est trop. Par contre, il est grand temps de commencer a’ refaire l’arme’e
    malienne pour la rendre la meilleur de l’afrique. Israel peut aider l’arme’e malienne a’ se perfectionner, c’est vrai que cela’ prendra un peu de temps, mais Israel y arrivera sans problemes.

    • Tu peux toujours continuer à rever sous ton manguier…
      Pourquoi voudrais tu qu’Israel t’aide…. tu ne mérites absolument rien du tout !!!!

  6. “On peut tromper tout le monde un temps, on peut tromper certain tout le temps’ mais on ne peut tromper tout le monde tout le temps”. Le MNLA le comprendra à ses dépends.
    Le MNLA n’a aucune chance de prospérer dans sa revendication qui compromet l’unité du Mali. Son Azawad aujourd’hui est plutôt indéfini puisque ne recoupant plus son découpage initial. Et il fond au fil des reconquêtes militaire. Que restera-t-il de leurs prétentions souverainistes quand l’Etat Malien assumera ses obligations envers toutes les populations du Nord après les avoir libérées de l’emprise d’une clique qui recherche plus un sanctuaire?
    Le temps joue contre l’hypocrisie, le cynisme et la manipulation au Mali. Même l’autorité à Bamako sera clarifiée pour le bonheur du peuple Malien dans toute sa composante. Les efforts de l’Afrique et de la Communauté Internationale en faveur de ce pays ne peuvent pas être vains.

  7. IL FAUT QUE LA FRANCE NOUS DONNE DES EXPLICATIONS MALGRÉ QU ELLE NOUS A SAUVE DE LA DISPARITION SUR LE MONDE

  8. La france n’esr pas claire avec nous,nous maliens ne comprenons rien de ce que la france fait avec le mnla.Si Francois Hollande ne se demarque pas du mnla,il sera plus trahi que Att par ces gens la.A voir de tres pres le mnla n’est qu’une seule famille touareg qui manipule tous les autres y compris l’occident.
    Le temps jugera.

    • Les français ne sont pas naifs ,evitons de l’ètre nous maliens.Le MNLA est en train de finir comme un rève.Après la crise il suffira de mettre sur pied un parti laic nationaliste unissant tous les peuples du nord et du sud pour achever le declin du MNLA.Nous y accordons trop de poids à cause de notre colère du moment.Tout va passer avec le temps.

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