La connexion entre les trafiquants de drogue dans la bande sahélo-saharienne et les militants d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) est établie. D’ailleurs, c’est AQMI qui assure la sécurité des convois de drogue dans la bande sahélo-saharienne moyennant bien sûr des sous.
Une enquête menée par nos soins nous a permis de confirmer qu’AQMI est de toute évidence l’aile militaire du réseau de trafic de drogue dans la bande sahélo-saharienne.
D’après notre enquête, la connexion a été établie après un temps d’observation et de méfiance réciproque entre ces deux réseaux mafieux. Notre enquête nous a révélé que la connexion entre ces deux réseaux a été favorisée par un besoin réciproque: les trafiquants de drogue ont l’argent, mais ne sont pas suffisamment organisés militairement pour assurer entièrement leur sécurité et de l’autre côté, AQMI est bien structurée militairement, mais fait souvent face à des besoins d’argent pour s’équiper, pour recruter et pour entretenir ses combattants au point de faire recours à des prises d’otages parmi les blancs. Le marché a été donc très vite conclu entre ces deux réseaux de malfaiteurs en ces termes : AQMI escorte les convois de drogue et assure leur sécurité jusqu’à destination ; de retour, les trafiquants de drogue financent AQMI.
Contrairement à ce que les uns et les autres pensent, les prises d’otages ne constituent pas la seule source de financement d’AQMI. La principale source de financement des islamistes dans la bande sahélo-saharienne et la plus sûre d’ailleurs, c’est les trafiquants de drogue, selon nos enquêtes.
La lutte contre AQMI passe par la lutte contre le trafic de drogue !
AQMI résistera à nos armées tant que les trafiquants de drogue mèneront en toute impunité leurs activités dans la bande sahélo-saharienne. Car si nos armées semblent décider ces derniers mois à lutter contre AQMI, elles continuent de fermer les yeux sur le trafic de drogue. Or, c’est deux luttes inséparables.
Avec un peu de volonté, le trafic de drogue semble être facile à combattre qu’AQMI. Pour la simple raison que les trafiquants de drogue vivent parmi nous, ils sont connus, sauf si l’on ne veut pas les connaître.
Les banques complices ?
N’est-il pas du devoir des banques d’alerter l’Etat à chaque fois qu’elles sont témoignent des mouvements d’argent suspect ?
Dans tous les cas, l’Etat malien a intérêt à sévir avant qu’il ne soit trop tard. Car si les connexions entre tous les réseaux de malfaiteurs s’établiront et se raffermiront, la lutte deviendra compliquer, très compliquer. Avant cela, il est encore temps.
A bon entendeur, salut !
Baba Ould.