Le Tata de Sikasso : Un patrimoine culturel à protéger et à conserver

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    Depuis le lotissement de la ville de Tièba et Babemba Traoré, l’un des monuments qui a rehaussé l’image de ce royaume célèbre, le TATA, a toujours été un lieu de dépôt d’ordures pour les Sikassois. Un phénomène qui dénote leur méconnaissance vis-à-vis de ce mûr construit par leurs aïeux à un prix inestimable de sueur et de sang.

    Le 1er Mai 1898, les colons Français ont assiégé la ville de Sikasso en attaquant la muraille qui la protégeait contre toute invasion étrangère.  Bambeba alors Rois du Kénédoudougou (le pays de la verdure) se suicida en déclarant : « plutôt la mort que la honte ». Cette date sinon, cet évènement qui est mémorable pour les Maliens, particulièrement les Sikassois  fait partie du patrimoine culturel du Mali. C’est pourquoi le grand mûr du Kénédougou attire beaucoup de touristes ayant l’amour de la découverte. Ce mûr qui s’est effondré à la suite de la pénétration Française du 19ème siècle, a encore ses ruines à l’intérieur de la ville (à Mancourani I, Médine, Wayèrèma…). Toute fois, ce mûr n’est pas honoré par les Sikassois. La mairie qui devrait veiller sur ce patrimoine tant admiré par les historiens et les touristes, laisse le libre choix aux habitants d’en faire une poubelle. Ainsi, le côté de Mancourani 1 a toujours été et reste encore un endroit insalubre où l’on crache les décombres. Certaines parties du mûr sont encore bien dressées vers le ciel. Ce célèbre rempart a été construit forcement par nos aïeux. Quiconque à l’époque refusait de participer aux travaux de construction parrainés par le Mansa, c’est-à-dire le Roi, était conduit de force sur le champ et le mûr était son sépulcre. « En cas de refus catégorique de prendre part aux travaux du TATA, l’individu était menotté et amené sur le lieu du travail. A son arrivée, on l’ajoutait à la construction en le fermant complètement dans le mûr avec du banco. Depuis le Ganadougou jusque dans les villages les plus reculés des senoufos, tous ont pris part à ce travail laborieux », nous rapportait un vieillard dont le père a participé à la construction du TATA de Sikasso. Vu l’importance de ce monument historique, les Sikassois doivent complètement assainir l’alentour du TATA en cessant d’encombrer les lieux d’ordures. A cet effet, la mairie de Sikasso, le ministère de la culture, le musée national et le musée régional de Sikasso sont interpellés. Ils doivent conjuguer leurs efforts pour la protection de ce monument historique, partie intégrante de notre patrimoine culturel qui nous est tous cher. Les populations riveraines du TATA doivent respecter ce monument, ils doivent respecter notre histoire, notre patrimoine cultuel.
    Ibréhima DIAMOUTENE

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