La Première Session de la Cour d’Appel de Bamako a ouvert ses portes lundi dernier, en présence des acteurs du monde judiciaire et de la population lambda. Au total, 62 dossiers pour 156 accusés dont 18 femmes sont au rôle. Le Procureur Souleymane COULIBALY y a tenu un discours intéressant. Suivez plutôt l’intégralité.
«Ce jour 30 mai 2011 s’ouvre la première session de la Cour d’Assises de Bamako pour l’année 2011.
Je vous remercie très sincèrement d’avoir, malgré vos préoccupations, accepté d’honorer de votre présence cette cérémonie.
Au rôle de la présente session nous avons 62 dossiers concernant 156 accusés pour la plupart détenus. Dans ce lot, nous avons 18 femmes. Les affaires se repartissent comme suit :
6 cas de pédophilie
6 cas d’association de malfaiteurs ;
13 cas de vols qualifiés ;
5 cas de coups mortels ;
2 cas d’enlèvement d’enfants ;
6 cas de viol ;
3 cas de faux et usage de faux ;
1 cas de d’homicide volontaire ;
5 cas d’atteinte aux biens publics ;
4 cas d’infanticide ;
1 cas de parricide ;
3 cas d’assassinat ;
1 cas de trafic de drogue ;
3 cas de meurtre ;
1 cas d’abandon d’incapable ;
2 cas d’incendies volontaires.
Sur ces 62 dossiers, le constat est que 32 concernent les infractions contre les personnes dont 15 contre les enfants et 6 contre les femmes, en somme contre les plus faibles de notre société. On notera aussi la présence de 5 dossiers d’atteinte aux biens publics.
Tout ceci démontre une fois de plus qu’une plus grande attention doit être accordée à ces phénomènes criminels fortement préjudiciables à l’équilibre et au développement de notre société.
C’est pourquoi, monsieur le Président, messieurs les conseillers, mesdames, messieurs les assesseurs, je ne me lasserai jamais d’insister sur la place combien importante que vous occupez dans notre système judiciaire en particulier. Faut-il rappeler monsieur le président, que le rétablissement de l’équilibre social, lui-même facteur favorisant le développement dans tous ses sens, ne peut être imaginable que dans une société où le droit est dit et bien dit. Pour vous avoir tous vus à l’œuvre et fort convaincu de votre professionnalisme et de votre sens élevé de vos responsabilités, je demeure persuadé que les décisions qui sortiront des présentes assises, verront non seulement les coupables condamnés à la mesure de leurs forfaits, les innocents retrouver leur liberté et leur dignité, mais encore les parties civiles obtenir réparation des préjudices subis sans compter l’impact certain sur le désengorgement des prisons que j’ai eu l’occasion d’évoquer ici à plusieurs reprises.
Monsieur le président, mesdames, messieurs, l’un des soucis majeurs du gouvernement du Mali est qu’il soit assuré à chaque personne vivant sur notre sol un procès équitable qui assure à chacun la reconnaissance et la défense de ses droit ; et comme vous le savez comme moi une bonne justice à son prix, qui est souvent élevé. Malgré cela le gouvernement à travers le Ministre de la justice n’a jamais failli à son rôle de mettre à notre disposition et à temps un budget conséquent pour la tenue régulière des sessions d’assises. Qu’il me soit donc permis de dire un grand merci à monsieur le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux pour son effort inlassable en direction de la justice.
Mesdames, messieurs les assesseurs, les jours et semaines que vous passerez aux côtés des Magistrats professionnels vous verront investis du redoutable pouvoir de juger vos semblables et de prendre des décisions parfois très difficiles, en conformité avec la loi et votre conscience.
Du fait que vous ayez été choisis parmi les personnes honorables de vos circonscriptions respectives constitue pour nous le gage que vous réussirez très certainement cette mission que vous devez à la nation malienne toute entière.
Mesdames et Messieurs les procureurs, juges d’Instruction, O.P.J et A.P.J, Expert judiciaires, Avocats, Huissiers, Greffiers et Secrétaires, je mesure le rôle combien important que chacun de vous joue dans un procès pénal, notamment du début jusqu’au jugement final d’un dossier d’assises.
A chacun d’entre vous je dis félicitation et persévérance.
Mesdames et messieurs de la presse publique comme privée, écrite comme parlée votre travail est à saluer car il permet aux populations d’être mieux informées et en temps réel sur les activités de la justice, notamment sur les sessions d’assises.
Sur ce, je requiers monsieur le Président qu’il vous plaise déclarer ouverts les travaux de la Première Session de la Cour d’Assises de Bamako pour l’année 2011.
Je vous remercie.
Souleymane COULIBLY
Procureur Général Près la Cour d’Appel de Bamako