Tels sont les propos tenus par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Malick Coulibaly lors de la conférence des Parquets hier jeudi 11 octobre à l’Institut national de formation judiciaire. Il a également évoqué lors de son adresse la lutte contre l’insécurité routière, foncière, la corruption et la délinquance financière.
D’entrée de jeu, le ministre Malick Coulibaly a déclaré que les procureurs perçoivent l’opportunité sinon l’urgence d’une conférence des parquets destinée à donner à la justice le souffle nouveau dont elle a besoin pour être à la hauteur de sa mission. Selon lui, la justice doit être une étoile. Ainsi, à la manière de l’étoile qui ne brille que lorsqu’il fait nuit, la justice est plus visible lorsque les ténèbres sont dissipés.
Pour restaurer la confiance et l’estime perdues, il a instruit, en sa qualité de poursuivant en chef, d’observer scrupuleusement les règles et directives qui suivent. De ce fait, il a affirmé qu’il a une feuille de route qui sera délivrée aux procureurs qui s’articule autour de cinq axes majeurs. Il s’agit de la garantie effective des droits et libertés, la lutte acharnée contre l’insécurité foncière, la lutte implacable contre l’insécurité routière, la lutte incisive contre la corruption et la délinquance financière et la lutte contre l’impunité.
Pour garantir les droits et libertés, il a indiqué que les procureurs doivent veiller à l’application stricte des prescriptions légales : la liberté demeure la règle, la détention l’exception. La durée et les conditions de privations ou de restrictions de liberté ne sont pas une invite mais bien un impératif. Ainsi, le réflexe de la garde à vue ou du mandat doit disparaître et les durées légales doivent être religieusement respectées.
S’agissant des malversations foncières, il a affirmé qu’elles doivent être pénalement combattues. “Aujourd’hui, des prédateurs fonciers, avec l’aide de leurs complices tapis dans l’administration, ont décidé de dépouiller riches et pauvres de leurs terres. Ils brisent des foyers et des vies. La terre n’appartient plus à l’Etat. Des titres fonciers sont créés sur des terres à l’insu des populations qui les occupent depuis des siècles. Tenez, un agent immobilier a pu se faire établir des titres fonciers portant sur 783 hectares à l’insu des populations riveraines. Après les Etats Généraux sur le foncier, le moment est venu de sévir” a-t-il martelé.
Dans la lutte contre l’insécurité routière, le ministre Malick les a invités à privilégier les peines d’amendes. En plus de l’aspect sanction, l’amende a l’avantage de pourvoir les caisses de l’Etat en ressources précieuses. “De ce point de vue, vous devez taper dans !e portefeuille des délinquants chaque fois que la loi le permet. Et surtout il vous faut tout mettre en œuvre pour recouvrer les amendes prononcées” a-t-il ajouté.
La lutte contre la corruption et la délinquance financière ne peut pas attendre a-t-il déclaré. Pour lui, Il est en effet tentant de penser qu’avec la crise, le traitement implacable de la délinquance financière n’est pas opportun. Bien au contraire, c’est parce qu’il y a crise, donc difficultés financières et économiques, qu’il faut épargner le denier de l’Etat “les prédateurs de deniers publics doivent avoir peur – sévissez ! La lutte contre l’impunité doit mobiliser toutes les énergies“.
Enfin, en ce qui concerne la lutte contre l’impunité, il a dit qu’il attend des résultats tangibles dans les dossiers de l’agression du président de la République, des événements du 30 avril et du 1er mai (affaire des bérets) des meurtres du Campus Universitaire et de l’agression des journalistes dont la dernière en date fut celle perpétrée contre Saouti Haïdara. “Dans tous ces dossiers et dans bien d’autres, il vous faudra du courage et de la détermination pour faire triompher la vérité. Nul innocent ne doit souffrir de notre frilosité. Nul coupable ne saurait bénéficier de notre inaction. Le Mali et le monde nous regardent. Nous n’avons pas le droit de faillir” a -t-il conclu.
Bandiougou DIABATE
les réalités du mali:
corruption policiers et gendarmiers (gendarmes) 55,8%
corruption juges 50,7%
corruption procureurs 37,1%
corruption impôts 34%
corruption des dépités (députés) 23%.
la réalité de la demovratie de alpha. je n’ai jamais compris pourquoi att prend le pouvoir corrompu de alpha n’a pas fait d’audits.
le jugement de dieu a eu raison d’eux.
des statistiques qui font froid dans le dos et blessent tout bon malien.
Merci M. le ministre pour ces propos aimables et pleins d’espoir pour les justiciables et pour l’instauration de l’Etat de droit.
Jusque là le chemin emprunté par vous, est très adroit et éclairé, que le tout puissant vous épaule à réhausser l’image de la justice malienne! Amen!
Vous aviez engagé recemment de grandes réformes dans les juridictions monsieur le ministre et les maliens vous regardent et suivent mais aussi attendent les résultats comparables au dégré de changement voulu.
Monsieur le ministre, cette transition est non seulement une chance pour vous mais également pour la justice malienne de se redresser car rare sont les gardes de sceaux qui ont pu avoir une marge de manoeuvre libre pour exécuter leur programme de réformes. je pense notamment à M.GARBA TAPO, mon professeur et Me Hamidou Diabaté.
C’est pour vous dire que le changement c’est maintenant ou à jamais monsieur le ministre croyez-moi.
Sur les différents axes proposés je retiens un seul dont la mise en oeuvre permettra sans doute à positiver votre bilan. Il s’agit de la lutte contre l’insécurité foncière au mali.
A défaut d’avoir le temps nécessaire pour mettre en oeuvre vos différentes propositions, je vous exhorte à vous atteler à resoudre cette endemie qui envahit notre capitale ainsi que l’intérieur du pays.
Comments are closed.