Au Mali, chaque jour nouveau, il se passe des choses qu’un écrivain n’oserait pas inventer et qui étonnerait un extraterrestre. Personne n’est sûr de ce qu’il dit ni de ce qu’il fait. C’est l’inconnu dans sa totalité.
Après de longs mois d’incubation, le processus de paix devant déboucher sur une signature d’un accord dit d’Alger a accouché d’une souris si minuscule que personne ne saurait parier sur sa longévité.
A la suite des pourparlers inter maliens, la classe dirigeante malienne s’est pavanée un peu partout pour vendre le contenu de l’accord à qui voulait l’entendre. Le premier ministre Modibo KEITA a raconté presqu’en jurant sur la tête de IBK que tous les belligérants seraient présent à Bamako pour la cérémonie de signature de l’accord. La CMA (coordination des mouvements de l’Azawad) restée honnête dans sa démarche macabre et funeste a toujours dit qu’elle ne viendrait pas à Bamako et qu’elle ne signerait pas d’ailleurs. Malgré son honnêteté dans sa gestion du pire, elle s’est ravisé puis a finalement signé mais à Alger plutôt à Bamako.
La date du 15 Mai est celle retenue officiellement par le Mali pour la signature de l’accord de paix. Ne voulant pas signer au départ, la CMA a signé finalement avec un jour d’avance sur le Mali à un endroit autre que celui désigné par le Mali.
Plusieurs questions font surface suite à ce volte-face et ce refus de rencontrer le protagoniste avec lequel on signe la paix.
– Comment fait-on la paix avec quelqu’un que l’on ne peut approcher sur le territoire qui sert de sujet de discorde?
– Comment signe-t-on la paix si elle n’est pas signée sur la même table ?
C’est sans doute la première fois dans l’histoire qu’un mécanisme de signature à distance d’une paix est expérimenté. Sur un plan purement légitime, que vaut cet accord de paix ? Au même moment où le Mali teste cet accord de paix par Bluetooth, les combattants de la CMA tirent sur les soldats et civils maliens. L’accord à distance saura-t-il mettre fin à ces attaques quotidiennes de localités maliennes ?
Une fois l’accord moribond signé, de quel pouvoir disposera le Mali pour l’appliquer quand on sait qu’il est impossible d’appliquer les dispositions de l’accord tant que les combattants de la CMA détiendront la destinée du nord par armes interposées ? La communauté internationale a suffisamment indiqué ses intentions tout au long de cette crise. Jamais de pression sur la CMA mais d’indécentes demandes au Mali. Il faut avoir le sens de la naïveté poussée pour entrevoir la clé de la paix à travers cet accord par Bluetooth. Le souci avec une paix par wifi interposé est qu’elle dépend de l’état de la connexion qui elle-même est tributaire des humeurs de la communauté internationale. Si on y rajoute l’état d’EDM (énergie du Mai) on ne voit pas comment pérenniser ce nouvel outil wifi/Bluetooth que les maliens maitrisent si mal.
La CMA a signé un accord avec la CMA, le Mali va signer un accord avec le Mali sous le regard complice d’une communauté internationale qui s’en fout de la paix. Cette nouvelle façon de signer la paix est la plus belle déclaration de guerre qui soit ou du moins une prolongation de la guerre dans laquelle le Mali est plongé depuis 2012. Sans gêne, le Mali va célébrer cette journée et s’en féliciter. Les fils du pays qui oseront contredire seront qualifiés d’apatrides. Les jours qui suivront seront festifs alors qu’à des kilomètres les réfugiés continueront de mourir.
D’ici là, laissons les peuples rêver pour alléger leurs douleurs et souffrances.
Elijah De Bla
Source: RP Medias
Comment peut on célébrer un accord aussi conteste de part et d’autre…..? Un accord manifestement impossible a mettre en oeuvre….
Le Mali est encore parti pour une nouvelle déstabilisation…… pour de bon… c’est dur a dire…. mais il faut le dire…
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