L’affaire Pétronin, du nom de cette otage française, âgée de 73 ans, détenue au Mali depuis près de deux ans, est de nouveau sur le devant de la scène. Vendredi 14 décembre, Ingrid Betancourt, otage de la guérilla des Farc de 2002 à 2008, a lancé un appel aux Français et à Emmanuel Macron, rappelant que lorsqu’elle était otage, Nicolas Sarkozy avait fait de son cas personnel une priorité. Elle s’exprimait hier, aux côtés de Sébastien Chadaud-Pétronin, le fils de l’otage, et de ses deux cousins, à l’occasion d’une conférence de presse donnée à Paris. Le fils de Sophie Pétronin a multiplié ces derniers mois les voyages au Sahel. Hier il est revenu sur la proposition des ravisseurs pour libérer sa mère qu’il a obtenue au cours de son dernier séjour de novembre, proposition à laquelle le Quai d’Orsay n’a pas donné suite.
Un « merci général au Quai d’Orsay », c’est le message que Sébastien Chadaud-Pétronin a adressé hier devant la presse. « Ils font leur travail, ils sont aux ordres, ce n’est pas une position facile pour eux » a-t-il précisé.
Des propos qui sonnent comme la fin d’une partie qui s’est jouée entre lui et le ministère français des Affaires étrangères. Depuis plusieurs mois en effet le fils de l’otage a multiplié les déplacements au Sahel. Et ce avec le soutien inédit du Quai d’Orsay, soutien financier notamment.
Grâce à ses derniers aller-retour, il dit avoir établi un canal de négociation entre lui et les ravisseurs. Via un intermédiaire malien, une proposition de rançon lui a été communiquée, proposition transmise à ses interlocuteurs français qui l’ont jugée « floue et indéterminée ».
Sébastien Chadaud-Pétronin n’ayant pas souhaité à ce stade leur donner tous les détails, le ministère a confié au fils de l’otage française ne pas être en capacité d’analyser le sérieux de la filière. Mais aucune piste n’est abandonnée pour retrouver Sophie Pétronin a précisé hier soir Emmanuel Macron, ajoutant qu’une telle démarche exigeait professionnalisme et discrétion, un message à peine voilé au fils de l’otage.