Le Colonel Abass Ag Mohamed Ahmed explique les raisons de son adhésion au MNLA : « Plus il y a de petits mouvements, plus il y a des blocages »

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Depuis qu’il a décidé d’adhérer au MNLA, en fin mars dernier, après avoir claqué la porte du Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA), le Colonel Abass Ag Mohamed Ahmed s’était muré dans un silence. Malgré les supputations et la polémique suscitée par son départ, le Colonel Abass ne s’était pas jusqu’ici exprimé sur les raisons qui l’ont poussé à prendre cette décision. D’autant qu’il a été suivi par la majorité des combattants et cadres du CJA.

Aujourd’hui, le CJA n’est que l’ombre de lui-même. Ce, après que le chef de sa principale base militaire à Gargando, localité située dans la région de Tombouctou, ait viré au MNLA.

Joint par nos soins, le Colonel Abass Ag Mohamed Ahmed a décidé de rompre le silence en justifiant les raisons de son adhésion au MNLA. Pour lui, une telle démarche vise à donner une nouvelle impulsion à la mise en œuvre de l’accord. C’est ainsi qu’il estime que « plus il y a de petits mouvements, plus il y a des blocages ». Il a reproché aux membres du CJA, notamment les cadres de manquer de vision. « Ils ont tous disparu l’un après l’autre, ce qui prouve qu’il n’y a pas eu d’adhésion totale de leur part » a-t-il déploré. Selon lui, le CJA était complètement isolé, à l’image d’une île dans un Océan.

Quant à la position qu’il va occuper au sein du MNLA après son adhésion, le Colonel Abass indique que la base militaire de Gargando restera autonome et relèvera directement du commandement de ce mouvement. S’agissant de l’avenir du CJA, le Colonel Abass d’assurer que ce mouvement n’existe plus puisque sa principale base, celle de Gargando, a viré au MNLA. D’après lui, le CJA n’a plus un seul élément armé dans cette base, malgré la volonté de certains de prouver le contraire.

Ainsi, pour le Colonel Abass, sa décision d’adhérer au MNLA ne vise qu’à donner une nouvelle impulsion à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Pour lui, les principaux défis à relever aujourd’hui, c’est la scolarité des enfants, la prise en charge de la situation sécuritaire, le démarrage du processus de cantonnement pour limiter la circulation des armes. Des défis auxquels il estime que le MNLA, en signant l’Accord, s’est engagé à les relever. Raison pour laquelle le Colonel Abass a indiqué que la page de la rébellion ou du séparatisme que ce mouvement avait ouverte en 2012 a été définitivement refermée.

Par ailleurs, il a tenu à préciser que son engagement et sa détermination à lutter contre le terrorisme sont intacts. Rappelons que le Colonel Abass Ag Mohamed Ahmed était devenu la cible des terroristes qui avaient même proféré des menaces de mort à son endroit. Cela, après avoir remporté plusieurs succès militaires contre eux. Il s’est insurgé de l’attitude de certains mouvements qui n’existent que dans des cartables et tentent de récupérer cette situation en leur faveur. Pour finir, il a invité les autorités à plus d’engagement dans la protection des populations qui souffrent de l’insécurité qui sévit dans le Nord du Mali. Il faut dire qu’en signant son retour au MNLA, le Colonel Abass Ag Mohamed Ahmed retourne dans un mouvement qu’il connait bien puisqu’ayant été l’un de ses membres fondateurs. C’est ainsi qu’il adhérera ensuite au HCUA après des désaccords avec le MNLA. Avec la signature de l’accord et le manque d’engagement au sein de la CMA, il a décidé de créer avec d’autres cadres le CJA. Désormais avec le ferme engagement du MNLA à œuvrer pour la paix, il a décidé d’opérer son come-back.

M. D.

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