L’après barkhane : Travailler au retour d’un Etat utile

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Suite au départ annoncé de la Force militaire  Barkhane par le Président français, Emmanuel Macron, Timbuktu Institute a organisé une  conférence-débat le samedi 26 juin à Bamako pour aborder le sujet sous le thème : « Le Sahel après Barkhane : quelle alternatives militaires ? ».

L’organisation de cette conférence-débat par Timbuktu Institute rentre  dans le cadre de son Programme Different Leaders soutenu par l’ambassade de France au Mali en partenariat avec Polaris Asso. Aux dires des organisateurs,  cette initiative vise à promouvoir  le  débat citoyen pouvant contribuer au renforcement des capacités des jeunes leaders maliens sur les grandes questions contemporaines.

Face à l’assistance, étaient au présidium  le Dr. Bakary Sambe, directeur du Timbuktu Institute, qui a  introduit  le thème  par une revue des sources du conflit de perception sur la présence de Barkhane au Sahel, le  Dr. Aly Tounkara, directeur du Centre des Études Sécuritaires et Stratégiques au Sahel (CE3S), et  Attaye Ag Mohamed, analyste de la Paix et la Sécurité au Sahel.

Comme sources du désamour à l’égard de la force militaire française, Bakary Sambe et Aly Tounkara ont pointé du doigt la démarche inappropriée sur le plan communicationnel caractérisée surtout par une ambigüité autour de la mission de Barkhane. Cela, d’autant plus que la France a des liens historiques à la fois amicaux et conflictuels avec des pays du Sahel. Pour expliquer l’arrivée de Barkhane au Sahel, les conférenciers ont dénoncé l’incapacité des Chefs d’Etat de la région à porter secours au Mali. Ce qui a, à leurs dires, a amené le Président malien d’alors de la Transition, Diouncounda Traoré, à faire appel à son homologue de la France, François Hollande, « pour stopper l’avancée des Djihadistes sur Bamako ».

A les en croire, le retrait de Barkhane va favoriser l’avancée des terroristes surtout au Mali. « La Force Barkhane est maintenait une sorte d’équilibre de forces entre les Forces en conflits. Même si elles n’ont pas permis une paix durable, les interventions françaises ont apporté une accalmie dans les localités touchées », a ajouté pour sa part Attaye Ag Mohamed/

Néanmoins, il estime qu’il faudra que la conscience nationale elle-même s’attende au départ de toutes les forces étrangères un jour ou l’autre et préparer leur « après » et que  les Etats s’assument. « On est dans un Etat défaillant et nos faiblesses ont fait que la France est là. Il faudra travailler au retour d’un Etat utile », a proposé le Dr. Aly Tounkara évoquant le cas du Mali avant que l’analyste Attaye Ag Mohamed ne conclue par : « On a perdu trop de temps avec le G5 Sahel. Le G5 Sahel devrait rester juste une coordination de renseignement forte et bien outillée. L’action militaire doit être soutenue auprès des Etats et que chaque Etat sécurise ses frontières dans sa souveraineté. Et qu’en cas de besoin d’appui, l’on peut faire appel à la Force Barkane qui est dans le Sahel. Sur le cas spécifique du Mali, je prends 20 millions d’euros sur les 400 millions, avec lesquels je vais financer à 30 % le processus de reconstitution des forces maliennes. Ensuite revoir le mécanisme de la justice en l’adaptant au contexte, travailler également au retour d’une administration acceptée car on ne peut pas continuer à déloger les terroristes et laisser le terrain inoccupé ».

Alassane CISSOUMA

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